28 juillet 2010

Chose vue 25 : le panache blanc

A Paris, Gare du Nord, en matinée.

Une jeune femme pressée sort descend de la rame de métro et s'engage rapidement dans les escalators. Elle porte une courte jupe blanche, presque fluorescente dans l'éclairage souterrain. Derrière elle, un homme d'âge moyen se précipite à son tour et monte sur le même escalier mécanique, prenant la voie de gauche, celle de ceux qui veulent ajouter la marche à la force motrice de la machine.

Cependant, au lieu de poursuivre son mouvement, il s'arrête avant la jeune femme, à peu près deux mètres en contrebas. On devine qu'il s'agit du meilleur endroit pour apercevoir le haut de ses jambes bronzées.

Sur l'escalator suivant, il recommence son manège. Puis, en débouchant dans le hall de la gare, la jupe blanche se fond dans la foule. Et l'homme reste seul.

23 juillet 2010

Le Châtiment des Flèches. Extrait 1/3

Voici le premier extrait du Châtiment des Flèches à paraître en septembre chez Pygmalion Fantasy. Le passage se situe au début. Il appartient au versant épique (enfin j'espère) du roman. Il y a d'autres versants que j'espère te montrer dans les autres extraits à suivre.


Depuis plus de dix jours, il fuyait dans la plaine.

La steppe souveraine étirait devant lui ses immensités rases, à peine interrompues d'une végétation sauvage. Il n'en voyait rien, il fuyait, effaré, se retournant sans cesse sur son cheval au galop.

Les montures, le poitrail blanc d'écume, s'épuisaient. Elles ne portaient pas seulement le poids de leur cavalier mais aussi celui de la malédiction qui pesait sur le roi déchu. Ce dernier, replié sur lui-même, tressaillait au moindre bruit et rentrait chaque fois un peu plus la tête entre ses épaules. Ce n'était pas une course mais une chute effrénée, un précipice ouvert.

Le cheval trébucha, anéanti. Le souverain roula à terre. Étonné, il cria : « Dieu ! ne m'abandonne pas ! » et se redressa aussitôt. La monture s'allongea, refusa de repartir. Exhalant un dernier râle, elle mourut.

Alors le roi continua à pied. Hébété, il courut dans l'espace clos par le seul horizon.

On était parti à douze chevaliers, avançant le jour, se reposant la nuit. Chaque soir, pour éloigner les bêtes sauvages et distinguer l'ennemi qui les poursuivait, des feux éclatants s'allumaient, qui jetaient au loin des lueurs vives, et ne s'éteignaient qu'au matin. Les guerriers vivaient dans une éternelle clarté mais ils n'apercevaient jamais personne.

Et pourtant, à peine une sentinelle détournait-elle les yeux qu'une flèche jaillie des ténèbres sifflait horriblement et venait se planter dans un défaut de la cuirasse. Les traits ne manquaient jamais leur cible. Ils leur enlevaient un homme par nuit, chaque blessure étant fatale.

Si ses hommes vivaient dans une éternelle clarté, entre les brasiers et le soleil ardent, le roi habitait une nuit sans fin. L'ombre vide l'entourait et ce n'était que par réflexe qu'il tournait ses orbites creuses pour surprendre un ennemi doublement invisible. Il guettait vainement le gouffre horrible, espérant chaque fois discerner une étincelle de lumière.

Ses jambes le trahirent de nouveau.

Il se releva dans un élan désespéré. Sous ses pieds, la steppe jeta encore du sable gris. Il ne s'arrêta pas. La boue des marécages le fit chuter pour la troisième fois. Alors, en tentant de s'extirper du piège fangeux, sa main rencontra la surface tourmentée d'une écorce. Un arbre, un bois, une forêt peut-être !

Le roi se mit à couvert. La fraîcheur de l'ombre lui fit l'effet d'un baume sur son front en feu. Sa bouche était sèche. Il sentait les pleurs de sang dégoutter sur ses joues.

Soudain un timbre, aussi sourd que la terre, s'éleva, comme jailli des entrailles du monde.

« Où crois-tu aller ? »

Image : source Wikipedia, Chronique enluminée, capture de Gyula

Grenoble 2010


Je serai, vendredi 27 et samedi 28 août, à la Convention SF & Fantasy de Grenoble, notamment pour parler d'Homo Vampiris.

Je m'y rends pour la première fois. Sur le programme, il apparaît que je participe à une discussion sur "Les vampires, un mythe sans âge ?" avec Charlotte Bousquet et Jean Marigny.

Et puis je dois faire une "lecture vampirique" après le repas. Autant te dire que je ne sais pas vraiment de quoi il s'agit. S'il faut parler avec de fausses canines dans la bouche, ça ne va pas être facile...

Enfin, pour t'éviter une déception, je t'avertis tout de suite que, malgré mon besoin de défoulement, je ne compte pas affronter les forces de l'ordre en combat de rue.

22 juillet 2010

Reprise

Je reviens après un moment d'absence pour te renvoyer à une petite critique concernant Magiciennes et Sorciers. C'est sur Elbakin.net.

En ce moment, malgré les apparences, je travaille. Je mettrai bientôt en ligne une série d'extraits des trois romans qui doivent paraître à la rentrée. Je te rappelle mon calendrier :
  • 10 septembre : Soleil des Abysses, science-fiction subaquatique chez Mango-Autres Mondes
  • 15 septembre : Le Châtiment des Flèches, fantasy historique chez Pygmalion-Fantasy
  • 15 octobre : L'Apprentie de Merlin 1. Le Dragon et l'Épée, fantasy arthurienne, chez Mango-Grand format
Tiens-toi prêt, lecteur !