J’inaugure avec cette note un nouveau libellé : Carnet
d’auteur. C’est une chose que j’ai découverte sur les sites des créateurs de
jeux de société où ils expliquent leur démarche dans la création de leurs jeux.
Comme cela m’intéresse toujours beaucoup de lire ce genre de textes, je me suis
dit que je pourrais faire de même avec certains de mes romans.
Alors, je commence avec la série que je viens de commencer à
publier au Chat Noir : Nixi Turner et les Croquemitaines. Je t’ai déjà parlé
un peu des coulisses dans une note précédente. Je vais plutôt évoquer les
inspirations dans celle-là.
Tout a commencé en regardant un épisode de la série Supernatural qui me plaît toujours
autant. J’en étais à la saison 11, quand l’épisode 8 « Nos amis
imaginaires » (« Just my
imagination » en vo) est apparu. Je me suis dit que cela pourrait être
intéressant de traiter un héros comme un ami imaginaire que personne d’autre ne
verrait. Seuls les enfants seraient capables de le voir.
Et puis, comme souvent, j’ai repensé à Buffy contre les vampires, cette fois à l’épisode 18 de la saison 2
« Réminiscences » (« Killed
by Death » en vo). J’ai pensé alors à faire de mon ami imaginaire un
tueur de monstres mais spécialisé dans la défense des enfants.
J’ai donc réfléchi à la manière de procéder. Dans ma tête,
il était clair que je voulais un modèle sériel et feuilletonnant, au sens où on
aurait un monstre à chaque roman mais avec un arc narratif qui courrait sur toute la série. Je me suis alors inspiré de ce que Charlotte Bousquet avait
fait avec sa série de bédés chez Gulf stream avec Stéphanie Rubini qui commence
avec Rouge Tagada. Elle prenait une
classe de collège et chacun des élèves devenait le héros d’un épisode.
Il faut savoir que je cherche depuis des années à faire que
tous mes romans se rejoignent. Je me suis donc en quête d’abord d’un établissement.
Je n’ai pas eu à chercher longtemps. J’ai déjà inventé le collège
Gustave-Caillebotte, dans le 12e arrondissement parisien. Ce n’est d’ailleurs
qu’un décalque du lycée Claude-Monet dans lequel j’ai fait mes années de
classes préparatoires.
Ensuite, je devais décider des personnages qui allaient
former la classe. Là aussi, je n’ai pas eu à chercher bien loin. J’allais
peupler la classe de 6e B de personnages que j’avais déjà présentés
dans d’autres romans. Ainsi Nawel est déjà apparue comme héroïne dans Ce stage était vraiment mortel ;
Imane a déjà figuré dans Le Miroir aux Vampires (tome 3) ; Chora est l’héroïne d’Asynchrone ; Jennifer est l’un des personnages principaux de
mon cycle Nephilim. Quant à Kylian,
il est déjà présent comme figurant dans La trilogie Lana Blum et le cycle Panique dans la mythologie (où passe aussi discrètement Nawel). Cela m’a donné
envie de faire apparaître le personnage principal de ce dernier cycle que je
venais d’achever : Hugo Ponchon. Il a d’ailleurs pris au cours de la
rédaction plus de place que prévu.
Il me restait encore à définir mon héroïne et sa mythologie.
Là, attention, tu risques de te faire (un
peu) divulgacher. Je me suis arrêté rapidement sur les Croquemitaines qui
devaient chacun incarner un thème contemporain en rapport plus ou moins direct avec
la famille : Baba Yaga le harcèlement, La Goule l’anorexie, Le Père
Fouettard les conduites ordaliques, Le Marchand de Sable (en rapport
avec E.T A. Hoffmann) l’adoption, Le Roi des Aulnes (le roman homonyme de Michel Tournier
m’a bien sûr influencé) la maltraitance. Il me restait à nommer tous ces gens :
le terme de Croquemitaine me convenait tout à fait.
Pour les monstres, c’était bon, mais pour l’héroïne, j’avais
encore du boulot. Je ne veux pas tout dévoiler maintenant mais sache que son
histoire est vraiment au cœur de ce que je développe dans des romans aussi
différents que Furor, Panique dans la mythologie et La dernière Odyssée. D’ailleurs, une
fois fini mon cycle de cinq romans, j’ai décidé de reprendre, dix ans après, la
fin de ce qui devait être une trilogie. Je suis en train d’achever ce gros
volume qui reprendrait l’intégrale des aventures de Niréus, rédigeant, après la
Dernière Odyssée et Les Gorgônautes, la conclusion : L’Empire des morts.
1 commentaire:
Scotché par la couverture. D'après moi la plus belle couverture de Mina M. !
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