26 avril 2023

L'Odyssée d'Hugo est (re)paru


C'est une parution spéciale que je partage avec toi aujourd'hui. L'Odyssée d'Hugo connaît une nouvelle vie. Après une première édition chez Rageot en 2017, puis une adaptation en bédé chez Jungle en 2021, voici une traduction. Mais ce n'est pas en une langue exotique, c'est en FALC, soit Facile à Lire et à Comprendre.

En résumé, il s'agit de règles à suivre pour rendre un texte accessible à des personnes en situation de handicap mental. Bien sûr, cela permet aussi à d'autres personnes en difficulté avec la lecture de s'approprier ces textes. Je t'avoue que je ne connaissais pas avant de rencontrer les éditions Kiléma, mais je trouve la démarche extraordinaire. 

Ces jeunes éditions ont pour but de proposer des textes à destination des personnes atteintes de "maladies de l'intelligence", selon leur expression que je trouve très belle. C'est ainsi que je me retrouve au milieu d'un catalogue qui comprend Austen, Camus, Stevenson, Ségur et Clémentine Beauvais. Écrire en FALC, d'une certaine manière, c'est l'aboutissement de ma démarche en écrivant pour la jeunesse : tendre vers un idéal de complexité sous une apparence de simplicité. C'est vraiment s'adresser au plus grand nombre.

On m'a proposé de traduire moi-même mon roman. Et j'ai accepté. Et ce n'était pas facile. Il y a des règles intéressantes : présenter les dialogues comme au théâtre, ajouter en gris des explications pour les lecteurices qui en ont besoin. Et puis il y a des dessins ! J'ai proposé qu'on fasse appel à Antoine Brivet qui avait déjà illustré la bande dessinée. Par chance, il était disponible et on a de nouveaux dessins.

Tout cela pour te dire que je suis très heureux d'avoir participé à ce projet, dont j'espère qu'il offrira à beaucoup de personnes les livres qui, jusqu'alors, se refusaient à elles et auxquels elles ont pourtant droit.

19 avril 2023

La dernière vestale est paru


C'est chez ActuSF, dans la collection Quand est-ce qu'on lit ?, avec une couverture de Zariel, et ça s'intitule La dernière Vestale.

Livia pensait passer un séjour tranquille en Grande-Bretagne sur les traces des Romains avec sa classe de latinistes. Hélas, elle se rend compte qu'elle ne peut pas passer le mur d'Hadrien. Et quand elle rentre, sa maison a brûlé et ses parents ont disparu ! Heureusement, elle va recevoir l'aide d'un certain Lars qui affirme être une divinité du foyer. De son foyer.

Cela faisait longtemps que j'avais envie d'écrire un peu sur la mythologie romaine, après avoir souvent travaillé sur les mythes grecs. Voilà donc une vestale d'aujourd'hui, chargée de garder le feu sacré de Rome. Et puis des dieux Lares. Et puis des prêtres-loups, les Hirpi Sorani

Et pour tout cela, il nous faut un consultant en questions antiques : et c'est Hugo, déjà vu dans Panique dans la mythologie et Nixi Turner et les Croquemitaines. Bref, ça va être l'aventure !

 

14 avril 2023

Kaijū-San est paru


Le voilà ! Ce roman sort dans la collection Moustik de Fleurus qui propose des romans-bd. En gros, chaque chapitre comporte du texte (de moi) et une page de bédé (dessinée par Charles Deroo).

Tandis que Yun est en train de réparer un exposé avec Karim pour le lycée, une sorte de gigantesque méduse volante apparaît au-dessus de Paris. Et vient ravager la façade de sa tour ! Détail étrange : la créature semble entièrement faite de plastique...

Cela faisait très longtemps que j'avais envie d'écrire une histoire de kaijū, ces monstres géants qui viennent détruire Tokyo (tu connais Godzilla, quand même ?). C'était l'occasion avec cette collection. Les kaijū sont d'ordinaire des incarnations des forces naturelles. J'en ai fait une incarnation de la pollution. Et au lieu de détruire Tokyo, le mien détruit la tour Tokyo du quartier des Olympiades.

Et puis, avec les dessins manga de Charles Deroo (qui a assuré grave), cela vient aussi combler une envie que j'ai depuis longtemps de scénariser du manga. En plus, ce n'est que le tome 1 !

5 avril 2023

Carnet d’auteur 4/4 : Production


Je te raconte en quatre épisodes la naissance de
Scriptoria, mon premier jeu publié, depuis l'idée de départ jusqu'à l'arrivée dans les boutiques.

Comme le jeu risquait d'être cher à produire pour une petite structure comme Le Lion Vert, il a fallu passer par un financement Ulule. Cela nous a amenés à réfléchir à de nombreuses questions. Déjà, nous voulions avoir une version en anglais, ce qui demande un travail énorme parce que tous les textes doivent être traduits. On a fait appel à une traductrice de ma connaissance (salut, Clémentine !) qui s'est occupée de la version anglaise. 
 
Puisque j'en suis sur la règle, cela me permet de redire ce que beaucoup ont dit : c'est un exercice difficile. Il faut que ce soit clair, mais pas trop long. En plus, je tenais à ce que ce soit écrit de façon inclusive, ce qui ajoute une difficulté si tu ne veux pas que ce soit illisible.

Comme je te l'ai dit dans l'épisode précédent, nous voulions les billes plates pour faire office de ressources. Florent a dû faire faire des devis par plusieurs usines afin de savoir comment fixer les prix. Et c'est là que j'ai compris pourquoi il n'y a pas souvent de ces billes dans les jeux : c'est cher ! En plus, on voulait des billes en verre afin d'éviter le pastique. Restait un autre problème : ces billes ne sont absolument pas utilisables par des daltoniens. On a donc doublé les encres avec des jetons en carton comportant un symbole pour chaque couleur.

L'autre volonté, c'était d'essayer de produire le jeu en Europe. En plus, nous étions en plein Covid et les prix de transport depuis la Chine avaient explosé. D'ailleurs, je crois qu'au final, si c'est une usine polonaise qui a imprimé le jeu, les coûts élevés de fabrication européens compensent largement les économies faites sur le coût de transport. Mais cela a permis de produire en Europe. À part les billes que personne ne produisait. Là encore, Florent a bossé dur pour tout caler. 

Le confinement était encore récent. Il nous fallait une version en ligne sur Board Game Arena. On a trouvé un développeur. À l'heure qu'il est, le jeu est toujours en version alpha mais il est à deux doigts de passer en version bêta et de devenir accessible à tout un chacun. J'en profite pour exprimer un petit regret : l'équipe des personnes ayant travaillé sur ce jeu demeure encore trop majoritairement masculine, même si nous avons eu beaucoup de testeuses (salut, Valérie ! salut, Sandra !)

La version ligne du jeu en ligne sur Board Game Arena

Qui dit financement participatif, dit paliers. Il nous fallait donc imaginer des améliorations ou des éléments de jeu supplémentaires. Je me suis d'abord attelé à une version solo qui me semblait désormais incontournable. Les objectifs : une véritable adversaire virtuelle (on peut perdre contre sœur Adhelma), une simplicité d'usage et de mise en place (on ajuste un paquet de douze cartes et on en retourne pour savoir ce que fait Adhelma). 
 
Suite à un conseil de Mathias d'Argyx Games, j'ai ajouté des objectifs personnels et collectifs pour donner un peu plus de complexité aux joueureuses. Et puis, nous avons carrément prévu une extension impie sur le thème des sept péchés capitaux. C'est une amie et testeuse (salut, Soline !) qui me l'a suggéré dès la première partie. Je dois avouer que ç'a été un vrai plaisir d'imaginer sept effets de jeu en rapport avec les sept péchés.

Ensuite, nous avions besoin de vidéo. J'ai tourné les vidéo de présentation avec mon frangin qui se trouve être réalisateur (salut, Ben !). Nous avions déjà une petite vidéo de présentation en anglais. Un vrai coup de bol ! C'était à Cannes 2020. Des membres de Board Game Geek passaient parmi les stands pour avoir des intervenants et remplir leur grille de direct. J'ai accepté au pied levé, avec un vocabulaire de jeu pas toujours adéquat (mais les Américains sont de grands professionnels qui savent te mettre à l'aise presque instantanément).

Ensuite, on a fait appel à deux chaînes Youtube que je regarde très régulièrement. D'abord La Ludothèque de Vincent et Mister Lou, un père et son fils qui filment leurs parties de jeu à deux ou en solo. Ils ont accepté très gentiment de jouer à Scriptoria. Quant à Kaelawenn et les Meeples, ils avaient beaucoup aimé Codex (voir épisode 2) et ont accepté une partie en ligne. On les a croisés à Cannes et ce sont tous des passionnés adorables.

Les vidéos sur La Ludothèque de Vincent et Mister Lou et Kaelawenn et les Meeples

Bon, je ne t'ai pas parlé de toutes les personnes qui nous ont aidés (par exemple Emy de Plateaujunior). Mais le financement s'est fait. La campagne Ulule a eu lieu en février 2022. Et en février 2023, j'étais de nouveau à Cannes pour présenter le jeu aux boutiques sur le stand du distributeur Pixie Games. 
 
Je me suis d'ailleurs retrouvé à expliquer les règles à Monsieur Guillaume, qui lui-même était dans la vidéo expliquant les règles d'Azul sur TricTrac (voir épisode 1). Bref, c'est un petit monde. Je dois dire que cette petite aventure m'a permis de rencontrer de nombreux acteurs et actrices du monde du jeu et que la bienveillance et la passion en sont les caractéristiques les plus saillantes.

Le jeu en vente sur Philibert et puis l'extension !

Je te laisse imaginer mon émotion en dépunchant le jeu (c'est le fait d'enlever les parties en carton de leur planche lors de l'ouverture de la boite) pour y jouer en famille. Les contributeurices ont reçu leur jeu. Il est maintenant annoncé sur les sites de vente en ligne (là aussi, grande étape pour moi). Et puis, parmi les parties de démonstration à Cannes, des joueurs sont repartis avec une boite de Scriptoria (première dédicace et première vente !). 

On est prêts.