21 janvier 2022

La revanche des Méchants est paru


C'est aujourd'hui et c'est chez Fleurus ! Tout est parti d'une proposition de l'éditrice, Estelle Mialon, qui avait envie de travailler sur les méchants des contes de fées. Moi, tu me connais, j'ai répondu « oui ». D'autant que l'idée était extrêmement séduisante et que la réécriture des contes de fées manquait encore à mon palmarès.

A partir de cette prémisse, je me suis mis au boulot et j'ai donc imaginé que les Méchants des contes de fées étaient en fait victimes de la propagande des Gentils qui s'étaient donné le beau rôle dans les histoires. Ensuite, j'ai pris des descendants de ces Méchants qui devaient en supporter les conséquences de nos jours. Cela permettait de parler de ceux qui ne rentrent pas bien dans les cadres.

Et voilà donc Lycie, élève de mon éternel collège Gustave-Caillebotte, qui a, à la fois, des problèmes de gestion de sa colère et du poil aux pattes, qui repousse beaucoup trop vite à son goût. Du coup, tu te doutes peut-être de ce qu'elle va découvrir. Bien sûr, elle n'est pas seule dans cette histoire : il y a aussi Hachem qui ne tient pas en place, et puis la Reine de Cœur, Blanche-Neige, Riquet à la Houppe et quelques Princes Charmants.
 
Et je termine en te signalant cette superbe couverture de Noëmie Chevalier.

18 janvier 2022

Il y a dix ans : Le Miroir aux Vampires 2


Souviens-toi, il y a peu, je te parlais du premier tome de cette trilogie. J'avais dit haut et fort au directeur de collection, Benjamin Kuntzer, que je ne voulais surtout pas m'engager dans un autre cycle alors que je planchais déjà sur L'Apprentie de Merlin. Pourtant, à peine avais-je achevé ma rédaction que je lui disais que je voulais écrire une suite. Il a tout de suite accepté.

Qu'est-ce qui m'a pris ? En fait, je me suis rendu compte que, dans le tome 1, je n'avais fait qu'effleurer la « mythologie » vampirique que j'avais construite. J'avais mes personnages, Léa la stryge intello, Nora la sanguisuga refoulée, Léo le sanguisuga assumé mais ironique. Franchement, j'aimais bien mon trio. J'avais envie d'en raconter davantage. Notamment la suite de l'histoire entre Léa et Nora.

En outre, j'avais disposé de nombreux éléments laissant entendre que les stryges étaient relativement présentes, que les miroirs avaient des capacités magiques, qu'il existait une dimension autre appelée le Pokol. Tout cela méritait d'être développé et mis en scène. Je voulais absolument qu'on voie des stryges en nombre, des bastons épiques entre stryges et sanguisugae, et qu'on aille faire un tour dans le Pokol. Tout ce programme, je l'ai réalisé dans ce tome 2.

De la même manière que l'essai de Jean Marigny sur les vampires m'avait guidé pour le premier tome, celui de Sabine Melchior-Chose sur L'histoire du miroir m'a servi de base pour développer l'arrière-plan historique de cette « mythologie ». Comme pour Marigny, je l'ai citée dans le roman. Par contre, je ne l'ai pas rencontrée (je l'ai entendue à la radio, ça compte ?). J'ai ainsi pu relater comment les vampires ont été éjecté de notre dimension à l'aube du XVIIIe siècle, en rapport avec l'histoire de Saint-Gobain et de la galerie des glaces à Versailles.

Côté autobiographique, j'ai continué de creuser le sillon en me fondant sur mes années de prépa à Paris. J'ai ainsi inventé le lycée Gustave-Caillebotte, appelé à un grand avenir dans mes histoires (on le retrouve notamment dans la trilogie Lana Blum, Nixi Turner et les Croquemitaines et Panique dans la mythologie). Je l'avais oublié mais l'inspecteur Nogar fait une nouvelle apparition après Nephilim et Homo Vampiris. Pour l'anecdote, le restaurant Chez Trassoudaine mentionné dans le roman existe vraiment et les khâgneux allaient y déjeuner le midi, moi y compris. Il faudrait que j'y retourne un jour.

En le relisant, je suis assez content de moi. Certes, il y a un ou deux chapitres à élaguer mais je lui trouve beaucoup plus de rythme et de profondeur. Le premier était une chronique un peu lente ; là, on est dans un excellent équilibre (en tout cas à mes yeux) entre action et introspection. La romance entre Léa et Nora me transporte toujours. Et j'aime bien le monde des stryges et des sanguisugae que j'ai mis en place. A tous points de vue, je le trouve donc nettement supérieur au premier. Malheureusement, peu de lecteurs ont pu en profiter, sans doute parce qu'on n'avait pas vraiment annoncé de suite sur le tome 1 (et c'est ma faute). Le premier tome est pourtant sorti en mai, a reçu un bon accueil, et le tome 2 est arrivé en septembre, passant inaperçu.

Alors, je rêve d'une intégrale qui donnerait à lire la trilogie en entier. Parce qu'évidemment, je ne me suis pas arrêté à deux tomes. A peine achevé celui-là, j'ai envoyé un mot à Benjamin, mi-amusé, mi-honteux, pour lui dire que je voulais en écrire un troisième. Je te laisse deviner sa réponse…

13 janvier 2022

Contes d'hiver est paru


Depuis plus d'un mois en fait mais, comme tu t'en doutes, je suis en retard là-dessus aussi.

Ces dernières années, j'ai eu le plaisir de collaborer régulièrement avec Elenya Éditions, une petite et sympathique maison dirigée par des passionnés. J'ai ainsi publié cinq nouvelles dans différentes anthologies

 J'y ai gagné un magnifique t-shirt orné d'un dragon illustré par Mathieu Coudray (qui est de la couverture ci-dessus). Pour l'anecdote, c'est en parrainant l'une de ces anthologies que j'ai découvert le travail de Pascaline Nolot dont je suis depuis le travail avec attention.

Pour cette dernière anthologie, Contes d'hiver, tu trouveras des textes d'O'Scaryne, de Pierre Brulhet et de Leïla Rogon (la patronne). Il y a aussi des illustrations intérieures de Jimmy Rogon. Pour ma part, j'y propose pas moins de trois textes en rapport avec Noël.

Le premier avait été publié en ligne dix ans auparavant et demeurait inédit en recueil. Il s'agit de "Saturnalia", une histoire où une petite fille de la Rome antique croit reconnaître dans un vieillard solitaire la figure du dieu Saturne. 

La seconde est une lettre de Francesco Melzi, disciple de Léonard de Vinci, à son épouse, lui dévoilant, au crépuscule de sa vie, un secret concernant son ancien maître. Cela s’intitule "L'enfant printemps et le vieillard hiver".

Et la troisième a pour titre : "Le fantôme du Panthéon". La nuit de Noël, le fantôme de Victor Hugo ressort de son tombeau républicain, rappelé par une étrange voix... Pour ce texte, j'avoue une petite coquetterie : c'est un conte en vers.

11 janvier 2022

Il y a dix ans – L’Apprentie de Merlin 2


Pour celui-là, je suis en retard parce qu'il est sorti en 2011. Je te rappelle le concept audacieux de cette rubrique : relire mes romans dix ans après pour en faire un petit bilan. Ce retard (qui n'est pas unique, un autre roman est en attente) montre peut-être la difficulté de conserver ce modèle quand le rythme des publications s'accélère et qu'il y a des cycles. Mais je vais tenter de continuer sur ma lancée. 

Je vais sans doute être un peu plus concis cette fois puisqu'il s'agit d'un tome 2. Pour de plus amples détails, je te renvoie à la sortie du tome 1. J'ai écrit ce roman lors de ma dernière année en Hongrie : dans l'édition Mango, tu trouveras les noms de plusieurs élèves du Lycée Français de Budapest qui ont bien voulu relire le manuscrit. 

Après Uther, je voulais rentrer dans le vif du sujet et parler d'Arthur. Mais, ce qui m'intéressait aussi, c'était d'évoquer l'aspect utopique de la geste arthurienne. Comme dans nombre de réécritures, le royaume d'Arthur évoque une tentative de mise en place d'un gouvernement plus ou moins utopique avec une forme d'égalité entre les membres de la Table ronde. 

Dans ce tome, c'était le recrutement qui m'intéressait. Je voulais que n'importe qui puisse devenir chevalier : ceux qui descendaient de nobles familles, ceux qui descendaient du peuple, mais aussi des femmes (Guenièvre) et des étrangers (Palamède). Il s'agissait aussi de faire « table rase » du passé, ou en tout cas, de la génération précédente. Uther étant mort, c'est l'ogre Yspaddaden qui remplit ce rôle avec sa paternité toxique. C'est lui que tu vois en couverture (je salue une fois de plus le travail de Julien Delval)

Je l'ai relu avec plaisir. Je t'avais raconté comment l'ensemble du cycle était divisé en quatre saisons ; mais j'ai poussé le vice plus loin en découpant chacun de mes romans en quatre également. Et je me rends compte aujourd'hui que cela coïncide à peu près avec le découpage en trois actes des manuels de scénarios (le deuxième acte est deux fois plus long que les autres et peut se diviser en deux parties égales). Bien sûr, je ne l'avais pas fait exprès à l'époque. 

Ce qui est bien c'est qu'avec le temps, je me suis surpris tout seul en analysant le rêve récurrent d'Ana, souvenir d'une influence importante pour ce roman : Il était une fois la révolution, l'un de mes Leone préférés (tu comprendras en lisant). 

L'ensemble va vite, peut-être un peu trop. Certains aspects font un peu trop jeunesse. Si je parviens à faire rééditer le cycle, je le retravaillerai de manière à approfondir les caractères des personnages et à développer l'aspect utopique dont je parlais au début. 

Je profite d'ailleurs de cette note pour te dire que j'ai une piste sérieuse pour une réédition intégrale du cycle. Mais il est trop tôt pour en dire davantage...