18 janvier 2022

Il y a dix ans : Le Miroir aux Vampires 2


Souviens-toi, il y a peu, je te parlais du premier tome de cette trilogie. J'avais dit haut et fort au directeur de collection, Benjamin Kuntzer, que je ne voulais surtout pas m'engager dans un autre cycle alors que je planchais déjà sur L'Apprentie de Merlin. Pourtant, à peine avais-je achevé ma rédaction que je lui disais que je voulais écrire une suite. Il a tout de suite accepté.

Qu'est-ce qui m'a pris ? En fait, je me suis rendu compte que, dans le tome 1, je n'avais fait qu'effleurer la « mythologie » vampirique que j'avais construite. J'avais mes personnages, Léa la stryge intello, Nora la sanguisuga refoulée, Léo le sanguisuga assumé mais ironique. Franchement, j'aimais bien mon trio. J'avais envie d'en raconter davantage. Notamment la suite de l'histoire entre Léa et Nora.

En outre, j'avais disposé de nombreux éléments laissant entendre que les stryges étaient relativement présentes, que les miroirs avaient des capacités magiques, qu'il existait une dimension autre appelée le Pokol. Tout cela méritait d'être développé et mis en scène. Je voulais absolument qu'on voie des stryges en nombre, des bastons épiques entre stryges et sanguisugae, et qu'on aille faire un tour dans le Pokol. Tout ce programme, je l'ai réalisé dans ce tome 2.

De la même manière que l'essai de Jean Marigny sur les vampires m'avait guidé pour le premier tome, celui de Sabine Melchior-Chose sur L'histoire du miroir m'a servi de base pour développer l'arrière-plan historique de cette « mythologie ». Comme pour Marigny, je l'ai citée dans le roman. Par contre, je ne l'ai pas rencontrée (je l'ai entendue à la radio, ça compte ?). J'ai ainsi pu relater comment les vampires ont été éjecté de notre dimension à l'aube du XVIIIe siècle, en rapport avec l'histoire de Saint-Gobain et de la galerie des glaces à Versailles.

Côté autobiographique, j'ai continué de creuser le sillon en me fondant sur mes années de prépa à Paris. J'ai ainsi inventé le lycée Gustave-Caillebotte, appelé à un grand avenir dans mes histoires (on le retrouve notamment dans la trilogie Lana Blum, Nixi Turner et les Croquemitaines et Panique dans la mythologie). Je l'avais oublié mais l'inspecteur Nogar fait une nouvelle apparition après Nephilim et Homo Vampiris. Pour l'anecdote, le restaurant Chez Trassoudaine mentionné dans le roman existe vraiment et les khâgneux allaient y déjeuner le midi, moi y compris. Il faudrait que j'y retourne un jour.

En le relisant, je suis assez content de moi. Certes, il y a un ou deux chapitres à élaguer mais je lui trouve beaucoup plus de rythme et de profondeur. Le premier était une chronique un peu lente ; là, on est dans un excellent équilibre (en tout cas à mes yeux) entre action et introspection. La romance entre Léa et Nora me transporte toujours. Et j'aime bien le monde des stryges et des sanguisugae que j'ai mis en place. A tous points de vue, je le trouve donc nettement supérieur au premier. Malheureusement, peu de lecteurs ont pu en profiter, sans doute parce qu'on n'avait pas vraiment annoncé de suite sur le tome 1 (et c'est ma faute). Le premier tome est pourtant sorti en mai, a reçu un bon accueil, et le tome 2 est arrivé en septembre, passant inaperçu.

Alors, je rêve d'une intégrale qui donnerait à lire la trilogie en entier. Parce qu'évidemment, je ne me suis pas arrêté à deux tomes. A peine achevé celui-là, j'ai envoyé un mot à Benjamin, mi-amusé, mi-honteux, pour lui dire que je voulais en écrire un troisième. Je te laisse deviner sa réponse…

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