14 décembre 2022

Il y a dix ans – Les Adversaires


En 2012, Xavier Mauméjean a lancé une nouvelle collection (encore une !) de fantasy young adult : Pandore, au Pré aux clercs. J'ai fait partie des trois premiers à répondre avec Hervé Jubert qui était déjà un vieux briscard à l'époque et Estelle Faye, dont c'était le premier roman. Hélas, la collection n'a pas duré très longtemps. Le Pré aux clercs a recentré ses activités autour des beaux livres peu de temps après et la fiction est restée au bord du chemin. 

À l'époque de l'écriture de ce roman, j'étais sous deux influences. D'une part, la série Supernatural qui, par certains aspects, me rappelait un peu Buffy. D'autre part, la série Sur écoute. La première parle de de deux frères qui luttent contre des démons, en développant toute une mythologie angélique extrêmement intéressante. L'autre évoquait le trafic de drogue à Baltimore en décrivant sur un pied d'égalité, les trafiquants et les policiers. C'est ainsi que m'est venue l'envie de raconter une histoire policière contemporaine mettant face à face des démons et des anges. Les démons faisaient la mafia et les anges la police. 

Bien sûr, il fallait un événement important pour mobiliser tout ce petit monde. J'ai donc inventé une apocalypse cyclique : tous les 372 ans, on monte un tournoi qui oppose les anges entre eux pour devenir l'El, celui qui sera en contact direct avec Dieu. Tu auras reconnu un clin d'œil à Highlander. Mais pour garder à l'ensemble un côté proche, j'ai placé l'action en banlieue parisienne, à Villejuif où j'habitais à l'époque (Tumaël vit dans mon ancien appartement). Pour le combat sur le chantier d'un futur éco-quartier à Joinville, il s'agit d'un décor croisé en me rendant à un collège pour une intervention. 

Je me suis procuré le Dictionnaire des anges de Gustav Davidson sur le conseil de Xavier pour fabriquer ma propre mythologie angélique. J'y ai découvert des anges de toutes sortes, Veilleurs, Éons, etc. On y apprend que les anges ne sont pas des rigolos et qu'ils sont plus proches de l'Exterminateur que des Ailes du désir. Cela m'a permis de prolonger un peu ce que j'avais commencé à inventer à propos de l'Oïkoumène, une nouvelle religion vouée à un grand avenir. Elle commence dans ce roman. Cela posait également les bases de Feuillets de cuivre

En relisant l'Apocalypse, j'ai eu envie de tisser mon texte de citations, non pas seulement de la Bible mais aussi de tous les écrits et messages croisés par les personnages : je mettais au même niveau un extrait apocalyptique et une annonce de la RATP. J'ai aussi introduit comme personnage le pseudonyme qui avait signé mon roman Requiem pour Elfe noir : János Gregan. 

À la relecture, dix ans après, je suis plutôt content de moi. Le roman contient tout ce que j'aime : de l'action, de l'humour, une touche de réalisme crasseux, une caractérisation rapide et précise des personnages. Il n'y a que la fin qui est un peu rapide à mon goût. Mais pour le reste, je ne renie rien. Franchement, j'aimerais bien qu'il soit réédité aussi celui-là.

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