22 juin 2014

Il y a dix ans : Les Légions dangereuses

Il y a dix ans, je sortais de ma tétralogie Nephilim qui avait été interrompue prématurément (c'était une heptalogie à la base). Le dernier roman avait été noir et j'avais envie de me changer un peu les idées. J'étais donc parti sur une idée de fantasy parodique.

J'avais bien sûr lu Pratchett (mes dragons qui parlent en capitales en témoignent) mais je m'étais arrêté au bout de cinq ou six romans parce que je fatiguais des chapitres extrêmement courts, des personnages sans épaisseur et de la pudibonderie ambiante. Bien sûr, c'est l'impression sur laquelle je suis resté, n'ayant pas repris ma lecture depuis.

J'ai donc décidé de prendre le contrepied de ce que je considérais comme des défauts et d'aller chercher mes références à d'autres sources : Rabelais et San-Antonio pour le côté démesuré et délirant. D'où certaines longues énumérations que j'aime particulièrement et surtout un usage immodéré de la note de bas de page. Bien entendu, sexualité et scatologie ont rapidement fait leur apparition.

Mon autre envie consistait à ne pas me contenter de parodie mais à proposer un scénario complet et personnel : une vraie quête d'un dieu disparu. Mon goût pour les losers m'a poussé à prendre des seconds couteaux pour se lancer là-dedans. Enfin, j'ai inventé un monde (le Cratère) et des créatures (Yséens, Simoïs, Tigroms, Quitians, etc.) pour le peupler. J'ai quand même gardé des dragons, histoire que le lecteur s'y retrouve.

Pour le reste, je me suis fait plaisir avec quantité d'allusions littéraires (d'où le titre), ne serait-ce que parce qu'un des personnages est inspiré par le déesse de la poésie et passe son temps à taquiner la muse. J'avais ajouté à la fin une bibliographie qui n'avait aucun rapport mais qui était là pour frimer (Barthes, Bachelard, Eco, Arendt...) afin de me moquer de ceux qui mettaient des tonnes de références. Je suis moi-même tombé dans ce travers depuis.

Le roman a connu la chance d'une réédition en poche l'an dernier. Pour l'occasion, j'ai remis quelques gags à jour, j'ai raccourci la fin épique qui était devenue trop longue à mes yeux. J'ai viré la bibliographie (tu comprends maintenant pourquoi) mais j'ai complété la revue de presse ("Un roman à vous couper le souffle épique", Homère). Et, gros progrès, les notes de bas de page sont revenues en bas de page et pas en fin de chapitre. Seul petit regret, on a perdu les illustrations d'Elliott Broutin qui apparaissaient dans la première édition.

De temps en temps, il me prend l'envie de retourner dans cet univers. J'ai un projet de nouvelle là-dessus. On verra... Quoi qu'il en soit, c'est un bouquin qui a fait marrer pas mal de monde et cela suffit à mon bonheur.

1 commentaire:

Mazoutos a dit…

Rien que le titre me plaît...