Pour être franc avec toi, je dois dire que je redoutais un peu cette relecture. Fruit de mon unique (à ce jour) collaboration avec Scrinéo, j'avais été très heureux de participer à la collection d'Arthur Ténor, « Roman d'horreur », qu'il avait créée et nourrie. À l'époque, il cherchait d'autres auteurs pour proposer d'autres titres. C'est ainsi que je suis arrivé avec Johan Héliot, suivis peu après de Nadia Coste.
Je t'avoue que l'horreur n'est pas mon genre de prédilection. J'évite les films d'horreur autant que possible, me contentant de regarder les classiques pour mon édification personnelle. Afin de me préparer, je me souviens avoir lu l'essai de Stephen King, Anatomie de l'horreur. Cela ne m'avait pas beaucoup avancé, à part la distinction entre terreur, horreur et révulsion.
Il me semble me souvenir tout de même que King évoquait à un moment le concept d'horreur sociale où le sentiment est créé par... des problèmes sociaux. J'avais une idée assez superficielle du genre et avais l'impression qu'il était assez conservateur, sacrifiant des jeunes gens qui ont le tort d'avoir une vie sexuelle (je me trompais : des films comme Massacre à la Tronçonneuse, La Nuit des morts-vivants ou plus récemment Get out ont un vrai discours social ; et je ne parle même pas de la série Buffy contre les vampires). C'était ce que je voulais éviter. Donc l'horreur sociale m'a paru tout de suite une bonne orientation.
Le thème des ressources humaines s'est imposé rapidement. Comme il fallait que mes personnages y soient confrontés, j'ai pris le prétexte du stage de Troisième en entreprise. C'est alors qu'est né le lien avec Les Adversaires, parus trois ans plus tôt. Je pouvais reprendre une partie de ma mythologie angélique pour proposer une nouvelle histoire. J'ai repris le personnage de Kylian de la Trilogie Lana Blum, ainsi que Nawel qui allait bientôt faire son apparition dans L'Odyssée d'Hugo.
Je te disais au début que je craignais de relire ce roman. Déjà, contrairement à beaucoup de mes manuscrits, le texte a été beaucoup retravaillé. Mais, surtout, j'avais l'impression de ne pas avoir réussi à faire peur. Avec le recul, je comprends ce qui me bloque dans le genre de l'horreur : il y a beaucoup de moments de creux, où l'action est suspendue pour laisser le sentiment se développer chez les lecteurices/spectateurices. Par exemple, les personnages se cachent derrière un canapé pendant que le monstre rôde dans la pièce en bavant. En tant qu'auteur, j'ai beaucoup de mal à écrire des scènes de ce type car j'ai toujours peur d'ennuyer mes lecteurices et je ne donne pas le temps d'avoir vraiment la trouille.
Donc, j'ai relu le roman avec appréhension. Et ç'a été une bonne surprise ! Je n'affirme pas que ce roman va te flanquer une horrible frousse mais j'ai l'impression d'avoir quand même réussi à créer une ambiance. Je devais lire La Barbarie douce à l'époque parce que le prologue qui met en parallèle un conseil de classe et un entretien DRH est imprégné de cet essai qui montre comment le management en entreprise a été repris dans l'Education nationale. Bref, je me suis bien amusé à relire ce roman, même si je ne sais toujours pas s'il fait peur.
Je t'avoue que l'horreur n'est pas mon genre de prédilection. J'évite les films d'horreur autant que possible, me contentant de regarder les classiques pour mon édification personnelle. Afin de me préparer, je me souviens avoir lu l'essai de Stephen King, Anatomie de l'horreur. Cela ne m'avait pas beaucoup avancé, à part la distinction entre terreur, horreur et révulsion.
Il me semble me souvenir tout de même que King évoquait à un moment le concept d'horreur sociale où le sentiment est créé par... des problèmes sociaux. J'avais une idée assez superficielle du genre et avais l'impression qu'il était assez conservateur, sacrifiant des jeunes gens qui ont le tort d'avoir une vie sexuelle (je me trompais : des films comme Massacre à la Tronçonneuse, La Nuit des morts-vivants ou plus récemment Get out ont un vrai discours social ; et je ne parle même pas de la série Buffy contre les vampires). C'était ce que je voulais éviter. Donc l'horreur sociale m'a paru tout de suite une bonne orientation.
Le thème des ressources humaines s'est imposé rapidement. Comme il fallait que mes personnages y soient confrontés, j'ai pris le prétexte du stage de Troisième en entreprise. C'est alors qu'est né le lien avec Les Adversaires, parus trois ans plus tôt. Je pouvais reprendre une partie de ma mythologie angélique pour proposer une nouvelle histoire. J'ai repris le personnage de Kylian de la Trilogie Lana Blum, ainsi que Nawel qui allait bientôt faire son apparition dans L'Odyssée d'Hugo.
Je te disais au début que je craignais de relire ce roman. Déjà, contrairement à beaucoup de mes manuscrits, le texte a été beaucoup retravaillé. Mais, surtout, j'avais l'impression de ne pas avoir réussi à faire peur. Avec le recul, je comprends ce qui me bloque dans le genre de l'horreur : il y a beaucoup de moments de creux, où l'action est suspendue pour laisser le sentiment se développer chez les lecteurices/spectateurices. Par exemple, les personnages se cachent derrière un canapé pendant que le monstre rôde dans la pièce en bavant. En tant qu'auteur, j'ai beaucoup de mal à écrire des scènes de ce type car j'ai toujours peur d'ennuyer mes lecteurices et je ne donne pas le temps d'avoir vraiment la trouille.
Donc, j'ai relu le roman avec appréhension. Et ç'a été une bonne surprise ! Je n'affirme pas que ce roman va te flanquer une horrible frousse mais j'ai l'impression d'avoir quand même réussi à créer une ambiance. Je devais lire La Barbarie douce à l'époque parce que le prologue qui met en parallèle un conseil de classe et un entretien DRH est imprégné de cet essai qui montre comment le management en entreprise a été repris dans l'Education nationale. Bref, je me suis bien amusé à relire ce roman, même si je ne sais toujours pas s'il fait peur.
