27 juin 2010

Soleil des Abysses. Extrait 1/3

Soleil des Abysses est un roman jeunesse de science-fiction à paraître en septembre 2010 chez Mango dans la collection Autres Mondes. Ce premier extrait est le début du livre. Deux autres suivront d'ici la parution, à raison d'un par mois.


Une lampe clignote au-dessus de moi.

Des lueurs rougeâtres. Pourtant mes paupières sont fermées. Je les ouvre, la lumière m'aveugle. Tout est blanc. Puis des formes se dessinent peu à peu, à gros traits.

La clarté trop forte m'oblige à détourner le regard. Mes yeux roulent dans leurs orbites, j'ai l'impression qu'ils sont faits de porcelaine et qu'ils pèsent une tonne.

Ma vision se précise. Je suis allongé dans une sorte de lit rembourré dont les côtés remontent. Un couvercle transparent, dont j'aperçois l'extrémité à mes pieds, refermait le caisson.

Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve. Cette pensée devrait me terrifier. Néanmoins je reste calme. Rien ne me menace encore.

Je veux redresser mon buste mais il est très lourd et m'entraîne en arrière. Je suis obligé de m'accrocher aux rebords pour me mettre en position assise. La pièce tourne autour de moi, il m'est difficile de distinguer quoi que ce soit. Plusieurs secondes me sont nécessaires pour que les murs arrêtent de faire la ronde.

Quand ils se figent enfin, j'aperçois une grande salle aux néons pâles. On se croirait dans un hôpital, tout a l'air si propre, si déprimant. J'ai l'impression de me réveiller dans une chambre inconnue, rien ne m'est familier. Mes mains sont longues, mes veines ressortent sous la peau très fine. Les tendons apparaissent quand je fais jouer mes doigts. J'ai le poignet fin, presque maigre.

Qu'est-ce que je fais ici ? Ai-je été enlevé ? Si je me fie à mes sensations, je pourrais croire qu'on m'a endormi au chloroforme, comme dans les livres. Les héros se mettent toujours à vomir quand ils se réveillent. D'ailleurs, je ne me sens pas très bien.

Quand je parviens enfin à m'extraire de mon caisson et à poser les pieds par terre, un grondement me parvient. Un ronflement sourd, à peine perceptible mais continu. Je me demande d'où il provient.

À peine me suis-je posé la question qu'un nouveau problème se présente à moi. La pièce est remplie de lits étranges, le même modèle reproduit à l'identique. Il y en a six, disposés en cercle. Sept en comptant le mien.

Je me mets debout sur mes jambes qui flageolent encore et me dirige vers le cercueil de verre le plus proche. L'expression m'est venue naturellement. On s'attend à y trouver des cadavres. Ma bouche est sèche quand je me penche au-dessus de la vitre de protection.

Je suis un peu soulagé de ne rien voir. La buée opacifie le couvercle. Je remarque seulement des points lumineux sur le flanc de la machine, indiquant peut-être les signes vitaux de la personne à l'intérieur. Pour celui-ci, tout à l'air de fonctionner. Il en va de même pour les trois suivants.

En arrivant au quatrième, je reçois un choc : il n'y a aucune condensation sur le verre.
Image : source www.rougerie.com, unité de vie sous-marine, ferme sous-marine.

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