30 juin 2011

Portrait hongrois


En ce moment, j'enchaîne les dîners d'adieu et je récolte des cadeaux (je n'en ai jamais reçu autant, tu imagines bien que si j'avais seulement eu une cravate Mickey, je ne t'en parlerais pas).

Cela m'a donné l'idée d'un nouveau type de portrait : décrire une personne à travers ce qu'on lui offre.

Afin que tu me connaisses mieux, voici donc, pour faire ce que j'ai baptisé mon "portrait hongrois" et pour remercier au passage de leur gentillesse ceux qui en sont à l'origine, la liste presque exhaustive de ce que j'ai accumulé de soirée en soirée :
  • une édition des œuvres de Janus Pannonius en latin, hongrois et français (un des premiers poètes hongrois)
  • un dîner pour deux au restaurant Csalogány (il paraît que c'est très bon)
  • une poterie bleue marquée Clavelus (faite main)
  • une BD Astérix en ch'ti (j'arrive presque à tout comprendre)
  • une trousse bleue avec des signatures d'élèves (ils ont eu pitié de ma vieille trousse qui date de mes propres années lycéennes ; j'avais aussi eu une pochette mais elle n'a pas survécu au traitement que je lui ai imposé)
  • un manuel de latin de 1936 (je peux te dire que ça ne rigolait pas à l'époque)
  • une édition de l'Histoire d'Alexandre le Grand de Quinte-Curce datant de 1898 (très petit, très beau)
  • un volume Pléiade du théâtre de Racine (j'ai un faible pour Bérénice)
  • une affiche graphique de Budapest (avec les ponts qui font le lien entre Buda et Pest)
  • un caleçon gris de la marque hongroise Tisza (extrêmement confortable et il va très bien avec le t-shirt mentionné plus bas)
  • un cube de 10 CD de tubes des années 80 (j'écoute en ce moment même "Boys boys boys")
  • deux bouteilles de Tokaji Aszú et Furmint (c'est du blanc hongrois) et une bouteille de vin rouge de Toscane
  • un Cuba Libre dans un kert (littéralement "jardin", ce sont des cafés en plein air, dans des cours, où se précipite la jeunesse budapestoise)
  • une bouteille de Kinley Gyömbér (gingembre)
  • deux briques de boisson chocolatée Milli
  • un t-shirt gris représentant un robot formé des principaux monuments de Budapest (je ne l'ai compris que plusieurs heures après l'avoir reçu)
  • un paquet de mini-saucisses Pick (marque hongroise spécialisée dans le salami)
  • un pocket-movie du parlement de Budapest (tu sais, tu tournes les pages très vite et ça bouge)
  • des préparations lyophilisées de csirke papikrás, de gulyaslevés et de pörkölt (plats hongrois ; le premier est du poulet au paprika, le second désigne la soupe goulash, le troisième une sorte de ragoût)
  • une boîte à meuh
A toi de te faire une idée à partir de tout ça. Le concept fonctionne aussi avec des cadeaux de Noël ou d'anniversaire. Répands l'idée autour de toi, elle est libre de droits. Pour l'instant.

Image : source Wikipedia, le Parlement de Budapest devant le Danube.

27 juin 2011

Critiques en kit

Petit point sur les critiques autour du Miroir aux Vampires. Il y en a pas mal qui sont sorties et c'est tant mieux. On les trouve sur :
Et puis, le roman est aussi Coup de cœur à la Fnac. De quoi te forger ta propre opinion. Sinon, tu peux même lire le livre.

25 juin 2011

chose vue 34 : parking sauvage

Hier, fin d'après-midi, sur les collines de Buda.

Le terminus du 128 se trouve en face d'une chapelle en brique, en contrebas d'un socle de béton qui supportait jadis une boutique et dont il ne reste plus qu'une surface de carrelage blanc à ciel ouvert.

En arrivant pour prendre mon bus, je remarque une grosse voiture grise garée, non pas parallèlement au trottoir, mais perpendiculairement. L'avant dépassait dans une rue donnant sur la pente.

Quelques pas plus loin, j'ai vu que le véhicule avait presque abattu le poteau indicateur de la rue du murmure. La roue arrière gauche était suspendue dans le vide. La voiture avait dévalé la pente toute seule, en marche arrière, percuté le poteau qui l'avait heureusement arrêtée dans sa course qui la menait droit vers l'arrêt de bus.

24 juin 2011

Ma langue au chat 2


Hier je me suis livré à un exercice nouveau. Je parle bien sûr du "chat-live" organisé par l'éditeur Baam! sur sa page Facebook. Il s'agissait de répondre en direct à des questions d'internautes pendant deux heures, notamment au sujet du Miroir aux Vampires.

Ma grande crainte était de me retrouver tout seul comme un crétin devant mon clavier. J'avais même ouvert une deuxième fenêtre pour lire mon courrier et surfer hardiment sur le Net en cas de climat trop calme.

Au début, j'ai eu un peu peur parce que je n'ai trouvé qu'une seule question. Je commençais à me dire que le temps serait long et lorgnais sur ma deuxième fenêtre quand je me suis rendu compte qu'il était possible de trouver d'autres questions en rafraîchissant la page.

Après, ça a fusé et je n'ai pas avancé dans mon courrier du tout. J'ai découvert plein de personnes très dynamiques dans leur passion pour les vampires et les littératures de l'imaginaire. Cela m'a permis aussi d'apprendre l'existence d'un lieu en Picardie que j'utiliserai peut-être dans un roman un jour. Bref, un très bon moment.

Les cent vingt minutes sont passées en un clin d’œil. Par contre, à la fin, j'étais claqué. C'est fatigant de courir d'une question à l'autre, surtout quand elles sont réparties sur plusieurs fils. Mais je suis prêt à renouveler l'expérience.

Je cherche tout de même pour l'exercice un nom plus français que "chat-live". Tu as une idée ?

23 juin 2011

Ici Berlin - 4e jour

La nuit fut bonne. J'ai simplement eu la mauvaise idée de me laver les cheveux juste avant de me coucher. Ce qui a donné au matin un effet, non pas "saut du lit", mais "trépanation sauvage".

Faire passer des oraux revient aussi à se farcir tout un tas d'obligations administratives. Le matin, j'ai dû aller mendier pour les indemnités qu'on nous donne royalement le dernier jour. Sympa de filer des euros à des gens qui, pour la plupart, n'exercent pas dans la zone. En plus, c'était marqué "avance" sur l'annonce. Ça n'a semblé gêner personne et je me suis heurté à un silence hostile quand j'ai dit que je trouvais ça étrange.

Il faut également faire signer les élèves sur des bordereaux dès qu'ils entrent dans la salle. On ajoute la question qu'on leur pose sur le texte choisi et cette question doit être réécrite sur deux bordereaux différents (va savoir pourquoi) de même que les notes finales. Celles-là, on les rentre chaque soir sur un site avec des mots de passe de plusieurs dizaines de signes.

On a cinq minutes entre chaque élèves pour remplir les papiers. Ça laisse un peu de temps pour se dégourdir les jambes et arpenter la salle. Je me suis amusé à lire les mots écrits un peu partout. Petit florilège (l'orthographe est d'origine) :
  • Si tu est ici... c'est que tu est un esclave, comme moi, comme tout le monde ! (table)
  • J'aimerai aller en vacances, pas toi ? plus qu'un an de cours et j'ai fini. (table)
  • ras le cul ! luc el sar ! (table)
  • Coucou c'est moi (sur la grande poutre en béton qui traverse le plafond de part en part)
  • Enfonces tes doigts dans mes fesses ! (dossier de chaise)
Concernant cette dernière inscription, un candidat a eu la malchance de s'asseoir sur le siège incriminé. Je dois avouer que ça m'a fait sourire en coin.

Enfin, j'ai souhaité bonnes vacances au dernier candidat, remis toutes les paperasses au secrétariat et je suis allé voir Pirates des Caraïbes 4 en 3D. Manque de bol, l'écran était mal réglé et tout était flou. Après une spectatrice est allée protester et j’ai pu profiter du film en me disant que ni le scénario ni la technique de relief n'étaient tout à fait convaincants.

Pour finir, je suis allé faire un tour au Mémorial aux juifs assassinés d'Europe, champ de stèles qui exerce sur moi une fascination durable. C'est le seul monument de Berlin que j'aurai visité cette fois.

22 juin 2011

Ici Berlin - 3e jour

J'avais décidé de me coucher tôt. Bien m'en a pris puisque vers minuit et quelque, j'ai renversé le verre d'eau laissé sur la table de nuit, éclaboussant mon téléphone portable qui me sert aussi de réveil. J'ai tout épongé en grognant et en me demandant si je me lèverais à l'heure le lendemain. Par chance, j'ai été réveillé sans problème vers 6h30 par les poubelles puisque j'avais oublié de fermer la fenêtre.

J'étais donc dans d'excellentes dispositions pour écouter les candidats. La deuxième journée, la fatigue commence à se faire sentir, on mélange tout. D´autant qu'on ne se contente pas d'une liste. En fonction des établissements d'où ils viennent, car tous n'ont pas le statut de centre d'examen, les élèves ont étudié des textes différents. En outre, certains ont travaillé avec le CNED, d´autres sont candidats libres. Il faut jongler avec tout cela. Cette année, je n'ai eu que trois listes quand des collègues en ont eu sept.

Et puis le défilé des candidats : ceux qui parlent trop fort et vous obligent à reculer prudemment devant leur agression sonique, ceux qui parlent très bas et vous forcent à vous pencher par-dessus le bureau pour capter leurs murmures, ceux qui ont la bouche sèche et émettent des bruits de succion à chaque syllabe, ceux qui ont un parfum tellement fort que les larmes vous montent aux yeux...

Le soir, j´ai mis fin à la spirale de la lose en parvenant enfin à voir The tree of life au Sony Center. Un enchantement. Dans le métro, en rentrant, j'ai vu des affiches pour le film de zoo (Der Zoowächter, je crois) et j'ai reconnu la star de la première qu'on interrogeait la veille.

La suite et fin demain

21 juin 2011

Ici Berlin - 2e jour

Hier, une douzaine d'élèves à l'oral. Il y en a toujours un qui a oublié ses textes, un qui pleure au point de ne pas pouvoir parler et un dont l'excellence éclaire la journée et fait oublier tout le reste.

Le lycée semblait désert puisque les oraux avaient lieu à un étage réservé. Le midi, je me suis trouvé un petit square abandonné pour manger des pommes (histoire de compenser les hamburgers) en lisant L´Ingénu et Micromégas (histoire de compenser le zapping abrutissant) sur un banc à l´ombre.

Le soir, l'opération lose a continué. J'avais prévu cette fois de voir X-Men au Sony Center de la Potsdamer Platz qui passe les films en anglais. Malheureusement il y avait la première européenne d'un film avec le mot "zoo" dans le titre. C'était rempli de gardes du corps, de tapis rouge et de bottes de foin. J'ai fui lâchement.

En rentrant je me suis rendu compte que j'avais passé la soirée avec mon t-shirt à l'envers, coutures au-dehors et étiquette devant. Du coup, j'ai eu peur de la programmation télé, vu ma chance du jour. J'avais tort : je suis tombé sur L'amour à mort de Resnais, et en français. C'était bien mais pas marrant du tout.

La suite demain.

PS : je te rappelle que j´écris sur un clavier qwertz (même pas qwerty), donc ne t'effraie pas de mon orthographe.

PPS : tu peux demander aussi pourquoi je ne vais pas au musée au lieu de courir les séances de cinéma. Sache que les musées berlinois ont une fâcheuse tendance à fermer à 18h, moment où je termine au lycée.

PPPS : la franchise m'oblige à t'avouer que L'Ingénu et Micromégas étaient fournis par l'établissement pour les oraux. Moi, j'ai pris L´Assassin royal.

20 juin 2011

Ici Berlin - 1er jour

Je paries que tu meurs d'envie de savoir ce qu'un examinateur du bac peut faire de ses journées, hein ? Voici un embryon de réponse sur clavier qwertz.

Hier, c'était simplement le voyage Budapest-Berlin. Ça s'est fini en soirée lose après un hamburger avalé en urgence pour cause de retard et un film en v.o. raté pour cause de travaux dans le métro. Je comptais voir un monument du 7e art : The hangover 2. C'est moi qui ai fini avec mal au crâne (parce que le coca était trop froid, qu'est-ce que tu vas chercher).

Je me suis terminé devant la télé avec Ma super ex, un nanar monumental au cas où le titre ne t'aurait pas suffi pour le voir, qui plus est doublé en allemand. J'ai tellement zappé que je ne me suis pas rendu compte que le film était diffusé une seconde fois dans la foulée.

Heureusement je suis logé dans un palace avec Business Lounge d'où je t'écris ce mot.

La suite demain.

19 juin 2011

Le Miroir aux vampires. Extrait 3/3


Voici le troisième et dernier extrait du Miroir aux vampires (les deux autres sont et ). Cela développe un autre thème du livre, à savoir la transformation d'un lycée en structure totalitaire.

Dans le passage, Léa, l'héroïne, discute avec Léo, un nouveau qui prend de plus en plus d'importance dans l'établissement.



« D'où ça vient, toutes ces idées d'aménagement ?

— C'est un projet que j'ai soumis au proviseur pour le convaincre de rouvrir le Foyer. Il avait peur que ça devienne un lieu de contestation. Je devais lui donner des garanties…

— Ça, il en a des garanties. Il y a même un côté embrigadement dans ton truc. »

Il a eu l'air surpris.

« Embrigadement ? Où est-ce que tu es allée pêcher ça ?

— Le logo, l'uniforme… »

Léo a souri.

« Tu m'as mal compris quand j'expliquais ça aux visiteurs. Il ne s'agit pas de s'habiller tous pareil mais de porter des couleurs qui permettent de nous reconnaître tout de suite. Comme ça, s'il y a un intrus, on est immédiatement au courant.

— Je n'aime pas trop ça quand même.

— Le proviseur a adoré, lui. Et c'était le but. »

Il a planté ses yeux dans les miens.

« Je crois que tu ne vois pas où je veux vraiment en venir, Léa. Froissy tient à faire de ce lycée un bunker imprenable. Si on s'y met tous ensemble, si on va jusqu'au bout de la logique qu'il veut nous imposer, on pourra lui montrer qu'il se trompe complètement et qu'il est ridicule. »

Je suis restée un peu sceptique, et en même temps curieuse.

« C'est ça que tu voulais faire depuis le début ?

— Bien sûr. Pourquoi tu crois que je mange dans la main du proviseur ? Je gagne sa confiance. J'abonde dans son sens. Je pousse à la limite ses décisions. À la fin, il verra que tout ça est une grosse blague. C'est un lycée, pas un camp militaire… »

Je ne dis rien, honteuse de m'être trompée à ce point sur lui.

« D'ailleurs, je vais avoir besoin de toi pour la suite. Il faut qu'on fasse quelque chose de vraiment énorme pour prouver à tout le monde que Froissy déraille. Comme toi, j'ai vérifié : filmer dans les toilettes et imposer des vérifications biométriques aux élèves, sans parler des tests d'alcoolémie et d'urine, tout ça est illégal. Mais si on le dénonce maintenant, on n'aura pas le soutien des parents, ni des élus. Il faut accumuler des preuves que c'est une folie. »

Image : source layoutsparks.com

17 juin 2011

Ma langue au chat


Apparemment, je serai en "chat-live" sur la page facebook des éditions Baam le jeudi 23 juin (c'est-à-dire la semaine prochaine) entre 16 et 18h. En gros, cela signifie que tu pourras me poser toutes les questions que tu veux sur Le Miroir aux vampires.

Par contre, pour les réponses, je ne sais pas dans quel état je serai, puisque je descendrai juste de l'avion me ramenant de Berlin après avoir fait passer des oraux du bac... J'essaierai d'être cohérent malgré tout.

15 juin 2011

Critiques en vrac


Les dernières tombées concernent L'Apprentie de Merlin. Quelques mots sur Les Incos Creuse. Plus longuement sur De l'autre côté du miroir et sur Expressionite aiguë.

J'en profite pour te dire que, selon toute probabilité, le tome 2 de ce cycle sortira en octobre prochain et s'intitulera L'Ogre et le Bouclier.

14 juin 2011

Le musée de soi-même. Extrait


L'anthologie Muséums est sortie chez Malpertuis aux dernières Imaginales. Le titre parle de lui-même quant au thème.

Voici le début de ma contribution au recueil. Si tu as lu "L'enclave", tu remarqueras des similitudes. C'est normal. L'univers est le même.



Quand M. Építész pénètre dans le grand hall, il remarque qu'une foule l'attend, étonnamment silencieuse. Le monde rassemblé là tourne vers lui son œil énorme ; il est dévisagé par un peuple attentif et muet.

Les officiels commencent les discours mais les regards restent collés à l'architecte. On rappelle combien Építész a œuvré pour la configuration générale de la cité, qu'il a bâti à la fois le Palais d'Hypnos et la Forteresse, ce que ses réflexions théoriques ont apporté aux frontières, à leur dessin. Aujourd'hui, il s'agit de rendre hommage à l'artiste en lui consacrant un musée dont il a personnellement conçu les plans et supervisé la réalisation.

L'événement est exceptionnel à plus d'un titre : rarement on aura ainsi honoré un grand homme de son vivant. En outre, cette célébration est marquée par l'édification d'un bâtiment tout nouveau, véritable œuvre d'art en soi, ce « Muséum Épitész » comme on l'appelle déjà malgré la modestie légendaire de son inventeur qui a refusé qu'on le baptisât de son nom.

L'architecte écoute distraitement.

Son regard erre sur les volumes et les courbes du hall. Il lui a donné la forme d'une souche. Tout autour rayonnent des galeries, quatre en fait, une par point cardinal. Au zénith s'ouvre un puits de lumière. Mais la nuit déjà tombée en gâche l'effet. Építész aurait préféré que cette inauguration eût lieu de jour. Son bâtiment n'est pas fait pour l'obscurité. Les lumières artificielles ne suffisent pas à donner un semblant de vie à l'ensemble qui s'apparente à un vaste tombeau.

Voilà ce qu'il a construit, un mausolée, un « Építészeum ». Comment pourra-t-il continuer à bâtir encore, à imaginer les formes à venir de la cité grouillante ? Le vague à l'âme le saisit, comme à chaque fois qu'il a achevé un édifice. Cette soirée ressemble à un enterrement de première classe.

Mais déjà l'officiel a terminé. Il se tourne vers l'architecte avec ce sourire encourageant et vide. Építész s'arrache à sa mélancolie et se décide à monter sur le podium.

Image : source Wikipedia, prairie fleurie.

13 juin 2011

Chose vue 33 : champagne !

Épinal, le soir, il y a quinze jours.

Le restaurant est plein. Nous formons une grande tablée majoritairement composée d'auteurs et d'éditeurs qui attendent d'importants plats de viande. D'où je suis assis, je peux voir un petit bar où passent régulièrement les serveuses.

L'une d'elles manipule un Magnum de champagne. La bouteille lui échappe des mains et tombe derrière le bar avec un bruit sourd. La serveuse la reprend, visiblement soulagée que le verre ne se soit pas brisé, et la pose sur le comptoir.

Une minute plus tard, le bouchon cède avec une détonation sèche. Une colonne blanche se forme à la verticale du goulot qui monte jusqu'au plafond. Elle y laisse une tache que je n'ai pu m'empêcher de fixer jusqu'à la fin du repas.

12 juin 2011

Nouvelle vie de Pierre Bordage


Le mois dernier est sorti un texte dont je suis particulièrement fier. Il s'agit d'une réédition parascolaire de nouvelles de Pierre Bordage chez Étonnants Classiques. La sélection reprend cinq histoires tirées de son recueil Nouvelle vie™ paru en 2004 chez l'Atalante.

J'ai eu la chance de rédiger l'introduction et le dossier. J'ai tenu à faire comme pour le Zola (afin que tu ne me prennes pas pour un bourreau de travail, sache que l'édition de Comment on meurt avait été préparée l'an dernier et que sa parution avait été repoussée) : même si Bordage est un auteur contemporain de genre, il a droit à une présentation bio-bibliographique complète ainsi qu'une chronologie.

Trop souvent, quand on aborde des écrivains de science-fiction, a fortiori vivants, on a tendance à évacuer l'aspect littéraire et à se concentrer uniquement sur les thèmes. Je ne voulais pas tomber dans cet écueil. C'est pourquoi Bordage est traité comme Zola, j'y analyse (rapidement, ce n'est pas un essai) son art de la nouvelle.

J'espère que ce travail contribuera à ce qu'on considère les auteurs de SF comme de véritables écrivains. Bordage m'apparaît comme un candidat idéal. La prochaine étape, ce sera de publier de la fantasy contemporaine dans ce type de collection. En tout cas, je dis bravo à GF-Flammarion pour cette initiative et merci à Pierre Bordage qui a été, comme toujours, d'une gentillesse confondante.

11 juin 2011

Engagez-vous qu'ils disaient


Quand je ne fais pas l'auteur, il m'arrive d'enseigner à temps plein.

Je suis toujours désagréable- ment surpris par le discours d'envie mâtinée de haine que je trouve dans les commentaires que je peux trouver sur Internet. On y accuse les profs de tous les maux : feignants, irresponsables, privilégiés, et j'en passe. Je ne vais pas m'amuser à reprendre tous ces poncifs mais juste observer la campagne de publicité qui sort actuellement pour recruter dans l’Éducation nationale.

Eh oui, car même si enseigner est un boulot de planqués payés à ne rien faire, il semble que plus personne ne veuille s'y coller. Quel étonnant paradoxe ! On devrait se ruer sur les concours pour entrer dans l'Eldorado de la glande, le paradis des tire-au-flanc. Or, depuis des années, les vocations sont en baisse alors que la précarité et le chômage ne cessent d'augmenter. Qu'est-ce qui peut détourner les gens d'une situation si enviable ?

En tout cas, ce n'est pas cette campagne stupide dont les sous-entendus sont analysés ici (les filles en lettres, en rose, qui rêvassent ; les garçons en sciences, en bleu, qui ont de l'ambition, bref tous les stéréotypes imaginables ; nous faire croire qu'on recrute alors qu'on ferme des postes) qui va changer la donne.

L'école est en voie de déshumanisation. Va lire le "J'accuse" d'un prof publié sur Mediapart pour t'en convaincre. Et puis ce petit livre de Jean-Pierre Le Goff, La barbarie douce, qui montre comment les pires méthodes managériales appliquées à l'entreprise sont développées depuis quelques années à l'école.

Et ça ne s'améliore pas. On nous demande de collaborer à des réformes qui vont à l'encontre de nos convictions (pas de contenu sous couvert de liberté pédagogique, pas de cadre réel pour créer la plus grande inégalité possible d'un établissement à l'autre, mise en concurrence des enseignants et des enseignements...) et qui n'appartiennent pas à notre profession (on ajoute des tâches administratives pour lequelles nous ne sommes ni rémunérés ni formés).

Je te fais le pari aujourd'hui que, d'ici à quelques années, si les orientations idéologiques qui président au destin de l'école ne changent pas, en mettant les enseignants dans une situation ubuesque et insupportable, l’Éducation nationale se retrouvera dans une situation comparable à celle de France Télécom.

10 juin 2011

Le Miroir aux vampires. Extrait 2/3


Après un premier extrait, en voici un deuxième qui porte cette fois sur la scène classique qu'on pourrait intituler : "Mais que m'arrive-t-il donc ?"

En général, les personnages n'apprécient que modérément la réponse à cette question.



C'est à ce moment-là que je me suis réveillée.

Sueur, douleur, essoufflement.

J'ai touché mon cou et j'ai senti deux renflements à l'endroit où passe la jugulaire. Ça ressemblait à une énorme piqûre de moustique qu'on aurait grattée à l'extrême. J'avais l'impression d'avoir deux cratères creusés dans la peau.

Je me suis levée aussitôt et suis allée me regarder dans le miroir. C'était moins impressionnant que j'aurais cru. Pourtant les deux plaies symétriques avaient quelque chose d'obscène avec leurs bourrelets de chair enflammée.

Un frisson m'a parcouru les reins. J'avais été mordue. Un vampire était rentré dans ma chambre. Ma première réaction a été d'aller vérifier que la fenêtre était fermée. Rien ne semblait indiquer qu'elle avait été ouverte. Pareil pour la porte.

Je suis revenue devant la grande glace qui avait des reflets glauques dans la lumière de l'aube. Une fois encore, mes doigts ont vibré sous l'effet de l'électricité statique.

Est-ce qu'un vampire avait pu passer par là ? Je me suis reprise aussitôt. Je commençais à penser n'importe quoi. Il ne fallait pas perdre la tête. De ce que j'avais lu, les Sanguisugae pouvaient tout aussi bien passer par le trou de la serrure en se transformant en fumée noire.

Nóra dormait toujours. Je ne voulais absolument pas qu'elle sache ce qui m'était arrivé. Alors, je me suis recouchée en feignant le sommeil.

Là, j'ai continué à gamberger. Les mêmes pensées repassaient en boucle dans ma tête. Quel était le vampire qui avait pu faire ça ? Pourquoi ne pas me tuer ? Cherchait-il à me transformer ? Une morsure suffisait-elle pour me changer en créature de la nuit ? Par où était-il passé ? Reviendrait-il les nuits suivantes ? Comment cacher les marques de dents sur mon cou ? Quel était le vampire qui avait pu faire ça ?

Et ça repartait, comme un chapelet, à l'infini.

Finalement, le réveil a sonné. J'ai attendu un peu. Je ne voulais pas me lever la première. Il n'y avait aucun mouvement au-dessus. Ma cobox ne bougeait pas.

J'ai tapé du poing contre les lattes de son lit.

« Nóra, tu dors ? »

Pas de réponse.

Image : source layoutsparks.com.

9 juin 2011

C'est pas pour me vanter...


... Mais quand même. J'ai appris avec joie, bonheur et débordements, que Le Châtiment des flèches était sélectionné pour le sympathique prix Elbakin, lancé l'an dernier et qui avait couronné Charlotte Bousquet (encore elle !)

L'occasion pour moi de faire le bilan : entre 2007 et 2010, les sept romans que j'ai signés de mon nom ont tous été nommés dans des prix. J'en profite tant que la série continue. Bon, d'un autre côté, tu l'auras remarqué, j'ai annoncé pas mal de nominations sur ce blog pour assez peu de succès au final.

L'autre élément qui tempère mon ardeur, c'est de voir les gens de la liste. Il y a du lourd dans la catégorie "roman fantasy français", juges-en plutôt :
Pour les autres catégories, je te renvoie au lien du début de message. Les résultats tombent en septembre. Quoi qu'il en soit, je suis très content.

8 juin 2011

Son et lumière

Afin de te prouver que je n'ai pas fait que bayer aux corneilles aux Imaginales, voici deux éléments qui attestent de mon implication.

Déjà dans la promo de l'anthologie Muséums avec le chef Thomas Bauduret, l'anthologiste Christophe Thill de chez Malpertuis ainsi que les camarades auteurs Franck Ferric, Romain d'Huissier (qui a réussi à me faire croire que j'étais célèbre l’espace d'un instant) et Léo Lallot. Je ne peux pas t'en dire plus pour le moment parce que je n'ai encore rien lu de l'anthologie. Tu entendras, les moments où je parle sont ceux où il y a le plus de vent (à moins que je ne sache pas tenir un micro). L'interview est chez ActuSF.

Et puis, il y a la prise vidéo de la table-ronde modérée par Stéphanie Nicot, avec de gauche à droite : Sylvie Miller, la traductrice de Yoss, Yoss lui-même, Frédéric Lenormand, la modératrice, Guillaume Lebeau et ton serviteur. Il n'y a pas toute la discussion mais un bon quart d'heure. Personnellement, je ne savais pas qu'on nous filmait. Voyant que cette vidéo existait je me suis pris à espérer que je ne m'était pas curé le nez en cours de route. Finalement, je ne dis pas un mot mais je bouge beaucoup et j'ai un t-shirt rose. Ça compense visuellement mon mutisme. C'est aussi chez ActuSF.

7 juin 2011

Chose vue 32 : à la caisse

Budapest, Moszkva tér, une heure plus tôt.

J'ai pour habitude de faire mes courses au supermarché de l'immense centre commercial baptisé Mammut. Arrivé à la caisse, je dépose mon gros sac rempli de briques de lait sur le tapis roulant. J'en sors une afin que la caissière n'ait pas à tout soulever.

Cette dernière m'adresse quelques mots qui n'ont rien à voir avec les politesses habituelles. Surpris, je lui demande de répéter. J'ai fait tomber un pack de crème fraîche quelques minutes plus tôt, lequel a éclaté, et que j'ai lâchement planqué dans un coin.

Mais ce n'est pas pour ça qu'elle me parle : "Vous aviez bien les cheveux longs avant ?" Je ne peux pas nier. "Je vous ai reconnu à votre sac", elle ajoute en désignant l'objet. On échange encore des banalités que je ne comprends pas et je la laisse en me disant que ça va être étrange de partir d'ici.

L'enclave. Extrait


Le recueil Borders est sorti pour les Imaginales aux éditions CDS dans la collections Pueblos.

Le thème portait sur les frontières et voici le début de ma nouvelle "L'enclave".

Comme chaque jour, Határ observe les environs depuis son mirador.

À travers sa longue-vue montée sur trépied, il embrasse le paysage immense et désolé. Derrière lui, s'élève une sorte de désert bosselé de dunes laiteuses : le seuil du Lieu. Devant, c'est l'océan noir du Prélieu et ses étendues infinies.

Il ajuste son chèche blanc : la chaleur est forte aujourd'hui. Ici, il n'y a jamais vraiment de nuit. Le sable réverbère la lumière et la mer fermente.

Soudain, un bruit attire son attention.

Il se retourne. Une créature volante est en approche.

Határ reconnaît rapidement, derrière le turban bleu nuit, les iris céruléens du vieil Álom. Ce dernier a travaillé à la Défense du Lieu pendant longtemps. Il transporte avec lui une silhouette sombre et désarticulée.

Battant des ailes, l'oniroflic se pose au pied du grillage après avoir largué son paquet.

— Qu'est-ce qui t'amène dans les parages du Prélieu ? l'interpelle l'agent de la défense.

Álom sourit avec les yeux. Du menton, il désigne l'humanoïde.

C'est un être étrange et difforme, emmitouflé dans diverses épaisseurs de vêtements. Quand le prisonnier se redresse, Határ a un mouvement de recul. Ses mains se crispent sur le garde-fou de sa tour d'observation.

— Mais, c'est pas Trieb ? Il est rentré récemment. Ce veinard a eu une permission !

Álom secoue la tête. Ayant replié ses rémiges dans son dos, il s'avance vers le captif et l'attache au treillis métallique. Puis, il tend le bras et lui attrape la mâchoire. Tout le visage semble se déchirer. On entend des craquements, des bruits de décollement. La face de Trieb se détache comme un masque de chair.

Dessous, on remarque des plaques de chitine, des morceaux de métal. Rien d'humain. En haut de son poste, Határ grimace de dégoût. Il ne distingue pas tout à cause du sang et de la glu.

— Il faut croire que c'était pas Trieb, conclut Álom.

— C'est quoi ce… ?

— C'est comme ça. Ils se déguisent maintenant. Tout est bon pour se tirer de l'enclave de l'Illieu.

Image : source Wikipedia, déchets servant de remblai pour une route à Cap-Haïtien.

6 juin 2011

Le Miroir aux vampires est paru


Et ça fera une semaine demain. La grande offensive médiatique a commencé avec la page sur le site de Baam!, tu peux même lire le début du roman, regarder la bande-annonce (une première pour moi) et profiter de l'avis des heureuses personnes qui l'ont déjà lu : Un brin de lecture, Onirik et Avenue de l'horreur.

Quel est le sens du projet ? Il s'agit de proposer de la vraie Bit-Lit puisque c'est désormais un genre à part entière. Je suis d'abord guidé par l'envie d'explorer tous les genres possibles de l'imaginaire, une sorte de cartographie du merveilleux pour reprendre le titre de l'ouvrage d'A.-F. Ruaud. C'est aussi une forme d'hommage à Buffy contre les vampires que je tiens comme la meilleure série de tous les temps.

Je me suis donné deux orientations principales : mettre la vie scolaire au premier plan puisqu'il est question d'une lycéenne, c'est pourquoi l'intrigue est coulée dans le calendrier scolaire ; enrichir la mythologie vampirique en exploitant le motif du miroir. D’ailleurs, tu verras que l'image des vampires dans ce livre est tout à fait différente de ce celle proposée dans Homo Vampiris.

Sur ces points, il n'a pas été difficile de me mettre au diapason. J'ai repris une partie de mes souvenirs de lycée à Compiègne, ville où j'ai situé mon histoire. Il s'est trouvé également que l'une des première manufactures de miroirs en France se situait dans l'Aisne, à Saint-Gobain.

Pour finir, je suis en train de corriger le tome 2 et de réfléchir à un tome 3 pour poursuivre les aventures de Léa. A la fin du premier volume, je me suis retrouvé avec pas mal de matériau non utilisé et des questions en suspens que je n'avais pas la place de résoudre.

Je mettrai en ligne encore un ou deux extraits dans l'espoir de te tenter.

5 juin 2011

Chose vue 31 : taxi

Budapest, Moszkva tér, minuit passé.

Je monte dans le taxi qui est garé à l'avant de la file, celle qui s'étire devant le Macdo de Moszkva tér, parce qu'à cette heure-là, il n'y a plus vraiment de bus pour remonter sur les collines de Buda.

L'intérieur sent encore la clope. Le chauffeur éteint le film qu'il regardait et nous partons. Pas de ceinture à l'arrière, bon. Je lui indique l'adresse dans mon hongrois des grands soirs.

Et le voilà qui me répond : "Ah, vous avez progressé en hongrois". Surpris, je le remercie. "Votre femme vous a aidé ?" J'acquiesce. Tout en poursuivant la conversation jusqu'à destination, je me dis qu'il y a peu de chance que la même chose m'arrive un jour à Paris.

4 juin 2011

Sondage janotisme de juin


L'heure est au résultat, tu t'es prononcé, peuple ! La nouvelle devise de la République sera désormais "Sauve qui peut" (52%). Les autres n'arrivent que très loin : "Ni dieu ni maître" n'obtient que 27%, tandis que "Travail famille partie" et "Chacun pour soi et dieu pour tous" se montent à 9%. Les mousquetaires sont enfoncés avec seulement 4% pour "Un pour tous et tous pour un". L'esprit chevaleresque est bien loin de nous désormais.

Mais trêve de plaisanteries, ce sondage va enfin servir à quelque chose. En effet, il se trouve que des amis hésitent, comme il se doit, sur le prénom à donner à leur fille à naître. Me sachant plein de ressources, ils se sont tournés vers moi dans l'attente d'une réponse et je me tourne alors vers toi. La question du mois sera donc la suivante :

Quel est ton prénom féminin préféré ?
  • Ana
  • Joanna
  • Joëlle
  • Maëlle
  • Margot
Et pas de bêtise, cette fois c'est du sérieux.

1 juin 2011

En revenant d'Épinal


J'ai tardé à te donner mes impressions d'Épinal mais les voici enfin. Dans l'ensemble, ce festival est extrêmement sympathique, à échelle humaine, toujours riche. Retour rapide sur ces trois jours (désolé pour tous ces noms mais tu apprendras à les connaître avec le temps).

Vendredi

Le voyage s'est fait dans la voiture de Thibaud Eliroff, un éditeur qui sait bichonner ses auteurs. Comme Éric Holstein était aussi dans la voiture, on a bien discuté. L'occasion pour moi d'apprendre qu'il existe des GPS avec la voix de Dark Vador.

A peine arrivé le midi, je me suis précipité à la table-ronde sur Merlin dans le nouveau Magic Miror 2. J'ai ensuite pu dédicacer des Miroir aux vampires qui sont partis rapidement. Ensuite, retour au Magic Miror 2 pour une nouvelle table-ronde sur Rome avec notamment l'amie Charlotte Bousquet et la charmante Cristina Rodriguez, dont j'avais fini le policier pompéien quelques jours plus tôt. Ensuite, il y a eu un pot Mnémos, pour rencontrer la nouvelle fournée d'auteurs, dont Raphaël Albert qui est assez marrant.

J'ai pu le vérifier au dîner où il s'est lancé dans un numéro éblouissant de séduction à destination de la serveuse qui a malgré tout réussi à résister à ses assauts galants. Il nous a raconté le lendemain soir son épopée à Carcassonne avec un magicien néo-druidique (tu lui demanderas en personne, c'est un grand moment).

Samedi

Rien de prévu à part des rendez-vous plus pro avec des directeurs de collection. J'ai été alpagué par Christophe Thill qui se démenait pour la promo de l'anthologie Muséums. Parmi mes exploits de la journée, j'ai pu harceler Boulet, serrer la paluche de Brandon Sanderson, taper la discute avec Yoss et Pierre Bordage.

J'ai quand même eu le temps de me faire mettre en joue par des soldats napoléoniens qui ont heureusement tiré à blanc sur ton serviteur et Guillaume Lebeau, tandis que nous flânions sur l'herbe.

Le soir, dîner où tout bruissait de la déclaration d'Ayerdhal de lancer sa maison d'édition numérique, puis bar à vin pour discuter sublime et esthétique avec Merlin (non, je n'étais pas saoul, c'était vraiment lui)

Dimanche

Réveil en force avec une interview matinale sur les bords de la Moselle avec les gars d'Elbakin dont les yeux collaient un peu (comme les miens d'ailleurs). Puis table-ronde sur les mondes vacillants. L'invité d'honneur était Yoss, auteur cubain dont le courage tranquille a donné à tout le monde la double envie d'acheter son livre et de partir à Cuba.

J'ai pu ensuite continuer de traquer lourdement Boulet pour obtenir une dédicace. Puis, bavarder à propos des Romains avec Justine Niogret qui les déteste parce qu'ils ont cassé du Celte, ce en quoi elle n'a pas entièrement tort.

Il était déjà temps de repartir. Charlotte Volper a dormi trois heures sur les quatre du trajet. Ce qui nous a laissé le temps de refaire le monde avec Thibaud.

Vivement l'an prochain.