29 mai 2012

Epinal t'attend

Petit rappel, je serai à Épinal, aux Imaginales, samedi et dimanche qui viennent pour dédicacer mes derniers romans, ainsi que le volume 1 de l'intégrale Nephilim dont je te parle tantôt.

Côté tables-rondes, tu me verras au saut du train, samedi à 10h, te parler des "Enfants de Dracula" (fais attention, il y aura aussi Marika Gallman et elle est suisse, brrrrr).

Le dimanche, je discourrai à 10h sur les "Imaginaires d'ailleurs" (je vais encore te parler de la Hongrie). Et puis, à 14h, ce sera au tour de "La Grèce, Rome... et les barbares".

Allez, viens te cultiver avec nous !

27 mai 2012

Il y a dix ans : Le Syndrome Eurydice

Aujourd'hui j'inaugure une nouvelle petite chronique sur ce blog. Puisque j'en arrive à dix années d'écriture, je te proposerai, autant que possible, un retour progressif sur mes romans que je relirai avec un recul d'une décennie.

Le premier est bien évidemment Le Syndrome Eurydice, premier volume d'une tétralogie dans l'univers de Nephilim, sorti chez Mnémos en mai 2002. C'est mon premier roman publié. J'en avais écrit un autre avant, achevé mais inédit, suffisant pour que Célia Chazel, éditrice chez Mnémos à l'époque, m'offre de bosser sur Nephilim.

Bon, en le relisant, j'y retrouve mes obsessions de l'époque. La Sorbonne et ses bâches de ravalement. Les heures passées à la bibliothèque pour travailler le programme de l'agrégation de lettres classiques (que je n'ai jamais eue). Et puis les citations qui renvoient à des livres lus en classes préparatoires, en particulier Duras.

Avec le recul, je lui trouve énormément de défauts : beaucoup de paragraphes inutiles, des phrases trop longues où je ne fais que répéter ce qui était déjà dit avant, des passages bien trop (lourdement) écrits, des remarques qui n'ont rien à voir avec l'histoire.

En même temps, je m'étais donné beaucoup de liberté, notamment dans les changements de points de vue en cours de chapitre, chose que les éditeurs n'aiment pas du tout. L'enchaînement des chapitres est assez amusant aussi, parfois déroutant. Mais cela confère une certaine fraîcheur à l'ensemble. J'aime encore les passages dans le métro. 

Le but était également de désacraliser les Nephilim, créatures magiques millénaires qui ont tendance à se prendre au sérieux (Wag, confronté aux corps qu'il investit, a cette fonction). Il faut relire aussi le passage où l'héroïne est victime d'une hallucination et où elle a l'impression d'être mordue par un serpent. Le dernier mot du roman est Enfer. Tu retrouves donc le mythe d'Eurydice.

J'ai inauguré ici une longue chaîne d'héroïnes paumées et récupérées par un groupe. Et puis apparaît ici, pour la première fois, le lieutenant Nogar qui a depuis montré son nez dans plusieurs de mes romans (Homo Vampiris, Le Miroir aux Vampires 2, Décollage immédiat). Étrange personnage qui ne résout jamais vraiment les enquêtes qu'on lui confie. C'est un double inversé de mon roman inédit où l'inspecteur s'appelait Ragon et était obèse (on le retrouve dans la nouvelle "La vengeance du Dieu-Hêtre").

20 mai 2012

Causeries

En passant, grâce à ActuSF, voici mes dernières interventions publiques. D'abord, la fameuse table-ronde sur "Vampires vs zombies : le mythe du mort-vivant" que tu peux suivre ici en son et en images. C'était l'occasion de rencontre Olivier Peru, auteur de la bd Zombies, et Julien Sévéon, co-auteur de l'essai Zombies !. Bon, j'ignorais que c'était filmé : il se peut que je me cure le nez à un moment. A toi de voir.

Et puis, dans un autre genre d'idée, toujours sur ActuSF (merci à eux), un entretien fouillé avec Bertrand Campeis au sujet de Furor. Si ça t'intéresse, tu y trouveras un paquet de références à l'origine du roman. D'ailleurs, j'ai compris le truc de l'intervieweur : il pose des questions longues, comme ça on est obligé de répondre encore plus longuement pour ne pas être ridicule. Bien joué.

10 mai 2012

On ira tous aux Futuriales

Oui, je te rappelle que je serai aux Futuriales ce samedi, notamment à 15h30 pour une table-ronde "Vampire vs Zombies : le mythe du mort-vivant" avec Olivier Peru (qui, en plus d'avoir déjà décroché le prix Futuriales, se trouve être en compétition pour les Incorruptibles dans la même catégorie que ma pomme : autant te dire qu'on va s'étriper, mais ça restera dans le ton du festival placé sous le signe du zombie).

Bon, sinon, ça a lieu à Aulnay-sous-Bois au parc Dumont. Le grand Pierre Bordage est l'invité d'honneur, mais il y a aussi plein d'autres auteurs.

Et puis des zombies qui font du hip-hop (va voir le programme si tu ne me crois pas).

Image : affiche d'Aurélien Police.

9 mai 2012

"Le Miroir aux Vampires 3" est paru

Cette fois, promis, c'est le dernier tome. Ce qui devait être un stand-alone, comme on dit dans nos régions, s'est transformé en trilogie. Pas de regret de mon côté. Le Pouvoir des Psylles sort aujourd'hui chez Baam.

Je te remets en contexte : Léa, jeune fille bien sous tout rapport, se découvre des affinités avec les peuples de la nuit (Sanguisugae, Stryges et même Psylles dans ce tome, d'où le titre). On l'a suivie à Compiègne, puis à Paris. Maintenant, elle revient là où tout a commencé ou presque : Budapest. Et les vampires ne l'ont pas oubliée...

J'ai aimé écrire cette histoire en me mettant dans la peau d'un ado à la première personne, en adoptant un ton plus épistolaire, et aussi en explorant des lieux où j'ai vécu (notamment des lycées où j'ai étudié ou enseigné).

Après un premier tome que j'avais voulu plus introspectif et un deuxième plus sombre, le dernier est celui qui se rapproche le plus de mon modèle de départ : Buffy. Enfin, tu me diras si j'y ai réussi.

8 mai 2012

Et lire

Ne compte pas sur moi pour te parler des élections. On entend suffisamment de stupidités là-dessus, ce n'est pas la peine que j'ajoute les miennes. En revanche, parlons livres.

Tu vas dire que c'est une obsession, mais j'en reviens encore à Étonnants-Classiques. Sache que la collection s'agrandit d'une série nouvelle baptisée Étonnantiss!mes qui a pour but de donner des bouquins plus cool à lire aux élèves (ce qu'on appelle dans le milieu des lectures cursives) une fois qu'ils ont étudié l’œuvre plus difficile en classe. L'appareil critique si l'on peut dire est ici bien plus léger (mais c'est moi qui l'ai fait).

L'un des premiers, c'est Le petit vieux des Batignolles qui commence avec une victime de meurtre écrivant le nom de son assassin dans son sang. Ça te rappelle l'affaire "Omar m'a tuer" ? Sauf que ce petit roman a été écrit en 1870 par un auteur bien oublié : Émile Gaboriau (comme Coluche faisant allusion au retour de la gauche en 2012, ah zut, j'avais dit que je n'en parlerais pas).

Il faut savoir que cet homme est un peu le père du roman policier en France et que son enquêteur, Monsieur Lecoq, passe pour avoir inspiré rien moins que Sherlock Holmes ! On continue donc dans la littérature de genre. Je précise que Le petit vieux des Batignolles est à lire en parallèle de L'Aiguille creuse dans la même collection et dont je me suis également occupé.

Petit curiosité : tu as des images (le désormais incontournable cahier photo) tirées de l'adaptation de Chabrol de 2009 avec Arditi.

6 mai 2012

Le plus grand des voleurs

Pour te prouver que j'ai été bien occupé, voici un travail toujours réalisé pour Étonnants-Classiques sorti en même temps que Inconnu à cette adresse dont je te parlais tantôt : L'Aiguille creuse.

Les œuvres de Maurice Leblanc tombant dans le domaine public, tu vas en trouver de nouvelles éditions partout. Évidemment, celle-là est la meilleure (introduction passionnante, cahier photo superbe, dossier époustouflant). Ce travail s'inscrit pour moi dans la même démarche que l'édition des nouvelles de Bordage : faire entrer les mauvais genres et les littératures populaires dans le cadre scolaire.

Leblanc a toujours eu de plus "hautes" ambitions que celle d'écrire des romans d'aventure. Mais il n'a obtenu qu'un succès d'estime avec ses autres tentatives, étant forcé d'en revenir toujours à Arsène Lupin (Comme Conan Doyle avec Sherlock Holmes, il a essayé de tuer son personnage dans une histoire, avant de le ressusciter sous la pression populaire). Il a donc mis toutes ses forces littéraires dans ces romans qui se lisent toujours avec grand plaisir. Et, dans le genre, L'Aiguille creuse est un sommet.

3 mai 2012

A l'envers, à l'endroit

Tu connais Jeu de rôle Magazine ? Pas encore ? Alors c'est l'occasion de t'y mettre. Dans le numéro 18, tu trouveras cette couverture qui parle du retour de Warhammer et puis des jeux narratifs. Mais cela annonce aussi : "spécial fantasy". Tu n'as qu'à retourner le magazine et c'est magique !

De l'autre côté, tu as leur deuxième numéro spécial fantasy avec des interviews d'auteurs de tout premier plan : Ange, Michel Robert (qui est un pote), Charlotte Bousquet (qui est une copine) et ton serviteur. Tu y trouveras également un article sur la bit-lit et même des remarques d'éditeurs. En bonus, une nouvelle de Paul Beorn.


Personnellement, un magazine qui se lit dans les deux sens suffit à mon bonheur. Qu'attends-tu ?

2 mai 2012

The Avengers ou les héros nuls

En tant qu'inconditionnel de Whedon, je me devais de voir The Avengers au cinéma. C'est chose faite (en 3D, s'il te plaît). 

Whedon a réalisé une synthèse intéressante. Le scénario est simpliste et efficace : le monde est menacé par des extra-terrestres et il faut le défendre. Les effets spéciaux sont soignés, comme les scènes d'action. On a même fait attention à bien utiliser la 3D qui n'est pas un simple gadget. Tous les personnages ont leur petit moment. Et on rigole bien.

Cependant, connaissant Whedon, on peut se demander si l'essentiel n'est pas ailleurs. Déjà, dans Buffy, sous un aspect série B, il explorait des thèmes profonds. D'autre part, il est connaisseur de comics et un scénariste chevronné. Le thème du superhéros revient dans la plupart de ses productions (Buffy, Firefly, Dollhouse, Angel). Examinons comment il s'en sort.

On peut remarquer qu'il a choisi de prendre les choses avec humour (à rebours de Dark Knight qui se prend très au sérieux mais tourne à vide selon moi). Nombre de répliques sont très drôles et mettent en avant le caractère hétéroclite des héros. Cela met également l'accent sur leur côté décalé. Captain America appartient à un autre temps ; Hulk est presque incapable de se maîtriser en société ; Thor prend de grands airs de dieu nordique ; Ironman est enfermé dans son égocentrisme. Quelles que soient leurs qualités, ils sont en-dehors de la société des hommes. Des losers.

Cela est renforcé par leur invulnérabilité. On les voit à peine être essoufflés ou même saigner. Whedon prend pourtant un malin plaisir à les envoyer dans tous les coins du décor. On retrouve même parfois une esthétique de cartoon, déjà employée dans la saison 5 de Buffy. Les superhéros ne sont que des jouets que l'on peut jeter contre les murs sans crainte de les casser, comme un enfant capricieux. Le traitement réservé par Hulk à Loki est à cet égard exemplaire.

Il faut souligner que ces superhéros, s'ils sauvent le monde au final, sont tout de même chacun impliqués dans l'arrivée des méchants. Captain America est celui qui a déterré le cube d'énergie ; Thor est celui qui a détrôné Loki et provoqué son alliance avec l'ennemi ; c'est la tour d'Ironman qu'on utilise pour lancer le rayon ouvrant la porte vers un autre univers ; Hulk détruit la moitié du vaisseau du SHIELD. Même la Veuve Noire et Hawkeye qui apparaissent comme les deux faces d'une même pièce avec leur statut d'agent, leurs costumes noirs et l'amitié qui les lie avant même le début du film : l'un d'eux devient un suppôt du mal pendant une grosse partie du film. Ainsi, le superhéros ne fait que réparer les dégâts qu'il crée.

Finalement, les héros sont nuls, dans le sens où ils ne servent à rien. Ils sont manipulés depuis le début par un Colonel Fury particulièrement machiavélique. Au final, les héros en sont réduits à être des images semblables à celles que collectionne l'agent Coulson dont la mort est utilisée pour unir les héros. Pendant ce temps, ceux qui chapeautent le SHIELD continuent d'exercer leur pouvoir dans l'ombre. Il n'y a aucune remise en cause politique. Derrière le discours martial, où Captain America impose son autorité par la force, les superhéros ne sont qu'une distraction (les derniers plans sur les médias se chargent de nous le montrer). Alors qu'ils auraient le pouvoir de tout changer, ils se fondent dans la masse une fois qu'on n'a plus besoin d'eux.

Le film se permet néanmoins certaines allusions politiques. On parle d'erreurs récentes par la bouche de Fury. Captain America, la bonne conscience de l'Amérique, nous rappelle qu'il n'y a qu'un seul dieu : on sait où mène une croisade contre le mal. Finalement, par un 11 septembre inversé, la tour d'Ironman est sauvée. Mais elle l'est d'un missile envoyé par les autorités américaines elles-mêmes. Comme si le pays n'avait besoin de personne d'autre pour se torpiller. D'ailleurs, on notera que les méchants sont extrêmement effacés.

Tout ça pour dire que, si les héros sont nuls, le film ne l'est pas.

1 mai 2012

N'écris pas

Il y a un bon mois, j'ai eu l’occasion de travailler sur un nouveau volume de la collection Étonnants Classiques. Avec une copine, on s'est attaqués à un succès mondial de la nouvelle : "Inconnu à cette adresse". Si tu ne connais pas encore, c'est le moment.

L'histoire se déroule en 1932-1933. Deux amis s'écrivent. L'un est juif et habite aux États-Unis. L'autre retourne en Allemagne où Hitler commence à monter dans les sondages vers les sommets du pouvoir. Inutile de te dire que ça ne se termine pas très bien.

Avec les nouveaux programmes et leur obsession de l'histoire des arts, on a ajouté un cahier central avec plein d'images. D'ailleurs la collection tout entière se munit de cahiers photos pour se mettre à jour. Et puis tu as droit à une introduction fournie, un dossier riche pour se remettre en contexte. Bref, une lecture à méditer dans l'entre-deux-guerres l'entre-deux-tours.