27 octobre 2011

Clavelus Tour : Voiron


Samedi après-midi, je serai à Voiron (Isère) pour une séance rencontre et dédicace à la librairie Chemain qui m'a gentiment invité.

Si j'en juge par mes horaires de train, ce sera entre 13h45 et 18h environ.

Ce sera la suite d'un tour de France déjà commencé triomphalement avec Lyon et Nancy le mois dernier.

Viens nombreux.

PS : j'ai décidé de céder aux sirènes de la com' et de rebaptiser cette tournée nationale (et peut-être même internationale, me souffle-t-on dans l'oreillette) : le Clavelus Tour. Si ça marche bien, on fera des t-shirts !

Image : source Wikipedia, la tour Barral (XIIIe siècle) à Voiron.

26 octobre 2011

Gloriole

On peut jouer les indifférents mais ça fait toujours plaisir. Depuis quelque temps, le Prix Masterton publie chaque trimestre une liste des romans "qui ont retenu [son] attention". Je t'annonce donc que Le Miroir aux Vampires fait partie de la dernière fournée pour le roman francophone.

J'en profite pour t'indiquer quelques nouvelles critiques. Sur Le Miroir aux vampires :
Et puis, sur Le Miroir aux Vampires 2 (que si tu ne l'as pas encore lu c'est bien triste) :
Quant au tome 3, je dois m'y mettre dès le mois prochain et j'ai hâte.

24 octobre 2011

Chose vue 35 : humanisme

Samedi soir, dans un fast-food de Place d'Italie à Paris.

Une jeune femme propre sur elle s'engage dans la queue devant les comptoirs pour commander. Ce faisant, elle passe devant un couple. Le monsieur s'adresse à elle pour lui demander dans quelle file elle se place. Comme elle ne lui répond pas, il lui appuie délicatement sur l'épaule avec un doigt.

La jeune femme s'énerve immédiatement en lui disant de ne pas la toucher. Se plaint à haute voix qu'on l'agresse, menace d'appeler la police, décroche son téléphone. Une caissière prévient aussitôt le manager qui demande ce qu'il se passe. Réponse de l'intéressée : « Il y a deux blacks qui m'agressent ! Deux singes ! » (sic). Le couple a un geste attristé et fait signe que ce n'est pas grave, que ce n'est pas la peine d'insister.

Un quart d'heure plus tard, la jeune femme se trouvait toujours devant le fast-food à s'entretenir avec trois policiers qui sont repartis. Ensuite, elle est retournée dans le restaurant.

23 octobre 2011

Thiéfaine en force


Hier, il y avait concert à Bercy. Pas de Madonna, pas de Britney Spears, pas d'effets pyrotechniques de malade, pas de chorégraphies de folie, pas de scènes d'hystérie, pas de play-back, pas de billets à 150€.

Seulement Thiéfaine et ses musiciens.

Tout a débuté doucement avec une chanson inédite, sans doute l'une des trois sorties avec la nouvelle édition du dernier album. Thiéfaine a commencé avec une guitare, en a changé dès la deuxième chanson avant de s'en débarrasser (il l'a reprise plus tard quand même). Et puis l'ambiance est montée en puissance, notamment avec "Soleil cherche futur" qui balançait grave.

Au niveau de la scénographie, on apercevait six pylônes en ellipse autour des musiciens. Et puis un écran au fond qui se relevait pour faire apparaître un orchestre. Simple et efficace. Thiéfaine avait la forme et le public aussi : au bout de la troisième chanson, ça sentait déjà le chichon.

Pour le choix des chansons, on avait un mélange entre celles des premiers albums ("Alligator 427", "Loreleï Sebasto Cha", "113e cigarette sans dormir", "Solexine et Ganja" très blues, et surtout une version magnifique du "Chant du fou") et celles du tout dernier (notamment "La ruelle des morts" ; petit regret, ne pas avoir eu "Trois poèmes pour Annabel Lee"). Du très rock donc alterné avec les compositions plus apaisées des derniers temps.

Excellente surprise : JP Nataf est venu jouer sur deux chansons dont il a composé la musique : "Garbo XW Machine" et surtout "Confessions d'un never been". L'occasion de constater qu'il possède un très beau déhanché. Et puis, l'un des fils de Thiéfaine est venu jouer de la guitare sur "Mathématiques souterraines".

Bien sûr, on a fini sur "La fille du coupeur de joint" que le public a continué à chanter longtemps après le départ des musiciens.

22 octobre 2011

L'Apprentie de Merlin 2. Extrait 3/3


Un dernier extrait de L'Ogre et le Bouclier, le tome 2 de L'Apprentie de Merlin, sorti ce mois-ci.

Comme il y a le mot ogre dans le titre, il faut bien qu'on en croise un dans l'histoire. Voici la rencontre avec le monstre.



Le groupe entra dans une salle centrale, aussi haute que large. Contrairement aux autres lieux, celui-ci était décoré de tentures ocre, noires et fauves qui couvraient tous les côtés et même le sol.

Quand la porte fut ouverte, un courant d'air fit frémir les tapisseries, et Ana comprit qu'elle s'était trompée. Ce n'était pas du tissu, mais des cheveux. Cela ressemblait à une longue fourrure qui aurait habillé les murs.

La jeune fille trembla en songeant à ce que Jaufré avait raconté. Elle avait sous les yeux les toisons arrachées aux rois et barons vaincus par Yspaddaden. Quand son pied se posa sur la surface, à la fois molle et résistante, elle ne put retenir un frisson de dégoût.

Au milieu de la pièce se tenait l'ogre, avachi sur un large trône. Le siège était recouvert de ce qui ressemblait à une peau d'animal. En réalité, il s'agissait de barbes cousues les unes aux autres, si nombreuses qu'elles formaient une immense couverture aux reflets roux. Nulle part, Ana n'apercevait la pierre, tant ces voiles étaient épais et denses.

En marchant, elle découvrit de petits os, des noyaux, des épluchures qui s'étaient pris dans les boucles. Il s'en élevait une odeur écœurante de ménagerie.

Arthur, anxieux, scrutait les moindres recoins de la pièce. L'apprentie savait qu'il cherchait son frère de lait, qu'il voulait savoir si Keu était encore en vie. Son regard monta et ne bougea plus.

Tombant des hautes voûtes, de grandes cages au grillage très fin, pour empêcher les insectes de passer, étaient accrochées aux arceaux par des chaînes et descendaient, pour certaines, presque jusqu'à terre ; d'autres demeuraient hors de portée. On aurait dit une volière d'un nouveau genre.

— Ce sont des garde-manger ! s'exclama Erec, horrifié.

17 octobre 2011

Utopiales 2011


Prépare-toi tout de suite parce que je serai aux Utopiales de Nantes cette année, du 11 au 13 novembre. Regarde donc la liste des invités si tu ne me crois pas.

Sinon, d'après le dossier de presse, j'ai appris que je participerais à une table-ronde intitulée : "Uchronie : tentation révisionniste ?" J'en profite pour te préciser deux choses (ou plutôt trois) afin d'éviter les malentendus :
  • Oui, l’uchronie sera le thème de ces Utopiales
  • Oui, j'ai écrit une uchronie en 2006 : La Cité de Satan
  • Non, je ne suis pas révisionniste
Bref, ça promet d'être intéressant. Je participe aussi à "Arthur : un cycle réinterprété ?" (tu auras compris que c'est en lien avec mon cycle de L'Apprentie de Merlin).

En bonus, je te reproduis l'affiche de Greg Broadmore.

15 octobre 2011

L'Apprentie de Merlin 2 est paru


Officiellement, c'était même hier. Tu peux voir sur le côté, la couverture de Julien Delval qui, après avoir représenté un dragon, nous propose maintenant un ogre. Personnellement, j'aime beaucoup.

Le cycle est prévu pour former une tétralogie. Ce deuxième tome va nous amener au milieu de l'histoire. Bien sûr, comme mon but est de balayer l'intégralité de l'histoire de la Table ronde, il fallait trouver le moyen de laisser passer le temps. J'ai donc utilisé cette partie de la légende qui veut que Merlin dorme parfois très longtemps. Ana, sa disciple, se réveille donc ici après un sommeil de quinze ans.

Le monde a changé. Ana doit maintenant aller chercher un Arthur devenu adolescent et l'asseoir enfin sur le trône de Britannia. Il lui faut retrouver Excalibur qui attend dans son rocher mais aussi affronter l'ogre qui terrorise la région. Et puis il y a Claudas de la Terre déserte qui aimerait bien envahir le pays.

Bref, chaque tome met en place un élément de la légende arthurienne. Dans le premier, on voyait l’apparition d'Excalibur, ici c'est la Table ronde qui doit être formée avec tous les chevaliers qui y siègeront : Keu, Gauvain, Lancelot, etc. Quant à Merlin, il semble avoir de plus en plus de choses à cacher, notamment dans les cairns. Je ne te dis que ça.

12 octobre 2011

L'Apprentie de Merlin 2. Extrait 2/3


Deuxième extrait pour L'Apprentie de Merlin 2. L'Ogre et le Bouclier à paraître dans quelques jours chez Mango.

Avant de partir à l'assaut de l'ogre, Arthur doit récupérer Excalibur. Manque de chance, il se retrouve face à des gardiens qui lui imposent un combat. Une occasion de mettre en place un nouveau type d'affrontement régulé : la joute contre un chevalier inconnu.



— Regardez ! On dirait que la blessure de votre prince s'est rouverte !

Ana fixa aussitôt Arthur qui, effectivement, se tenait le flanc en grimaçant. Comment cela était-il possible ? Elle avait pourtant refermé la plaie le matin même. Le pouvoir des runes lui avait-il fait défaut ?

Le chevalier inconnu avait également remarqué l'épuisement de son adversaire. Cela se devinait à l'éclat pâle de ses yeux. Pourtant, il ne changeait pas sa manière d'attaquer. Ses coups gardaient la même puissance, la même rapidité.

Les forces d'Arthur déclinaient. Son bras peinait à parer les assauts répétés de son rival. De grosses perles de sueur se formaient sur son front et coulaient autour de ses yeux, sur ses joues, son menton. Les gouttes étaient projetées en l'air quand les épées s'entrechoquaient.

— Il aurait dû prendre un bouclier pour reposer un peu sa main droite, glissa Erec. Attention !

Le fils d'Uther évita de justesse la lame qui trancha l'air au-dessus de lui. La magicienne voyait peu à peu les gardiens d'Excalibur prendre parti pour Arthur. Le visage souffrant de ce dernier les touchait d'autant plus qu'il ne voulait pas montrer ses tourments. C'était l'atout majeur du prince : il ralliait les cœurs à lui. Son air bon, généreux, tranquille, emportait l'adhésion. Sa force rassurait, sa faiblesse émouvait.

Keu, alerté par le cri d'Erec, cessa enfin sa course vaine après le chevalier couard. Il abandonna la poursuite. Sa figure rude se fit alarmée.

— Arthur ! J'arrive !

Il dirigea sa monture vers le duel. Aucun des combattants encore en lice n'avait mis le pied à terre. Jaillissant entre Arthur et son adversaire, Keu détourna plusieurs coups au dernier moment.

— Va-t-en ! hurla-t-il à son frère de lait.

Sans attendre qu'Arthur lui obéisse, il s'empara des rênes de son cheval et, d'un coup de talon, l'envoya galoper à l'écart. Puis il se plaça sur la route du chevalier inconnu.

— À nous deux ! dit-il avec un sourire terrible.

11 octobre 2011

Retour de flèche


Deux petites nouvelles concernant Le Châtiment des Flèches. D'abord il a été retenu dans la sélection du Prix Imaginales des lycéens 2012. Tu verras que, dans la catégorie collège comme celle du lycée, il y a du beau monde.

Et puis, ce même roman sera réédité en poche l'an prochain chez J'ai Lu, vraisemblablement au mois d'avril.

Autant dire que tu n'auras plus d'excuse pour ne pas l'avoir lu.

9 octobre 2011

L'Apprentie de Merlin 2. Extrait 1/3


Le tome 2 de L'Apprentie de Merlin sort le 14 octobre. Pour te préparer à cet événement mondial, voici un extrait du début afin de te remettre les idée en place.

Souviens-toi : Ana s'était endormie dans l'esplumeor de Merlin. Eh bien, il est temps de se réveiller.



Une caresse sur son visage. Ana ouvrit les yeux.

Au dessus d'elle s'étendait la vaste frondaison d'un arbre, et des fleurs blanches, rehaussées de rose, se déployaient sur un fond de feuilles émeraude. Dormait-elle encore ?

Il lui restait au réveil une légère amertume au fond de la gorge. Longtemps, elle avait rêvé d'un prince et celui-ci était mort. Un autre avait été sauvé à sa place. Ses cauchemars n'annonçaient jamais des nouvelles agréables.

L'adolescente se redressa sur sa couche. Le pétale qui lui avait effleuré la joue tomba sur le sol. La mémoire lui revenait peu à peu. Le retour de Tintagel, le passage à Carduel pour confier Arthur à Antor. Tous ces morts…

— Merlin ?

Le cri lui avait échappé. Elle se tourna vers l'enchanteur, étendu juste à côté. Il sommeillait toujours. Barbe et cheveux avaient poussé, formant une sorte de second manteau grisâtre. Son maître paraissait très vieux.

Quand Ana lui posa la main sur l'épaule, ses doigts sentirent une couche poudreuse qui se désagrégeait. Le vent avait soufflé sur les restes du foyer et dispersé les cendres dans toute la maison. Comment l'appelait-on déjà ? Oui, l'esplumeor.

À cet instant, le mage grogna et la jeune fille en ressentit un soulagement extrême. Une seconde, elle avait cru…

Rassurée, elle se concentra sur le décor. Ils se trouvaient bien à l'intérieur de la chaumière de Merlin. Mais depuis quand un pommier avait-il poussé au beau milieu de l'âtre ? Ses branches occultaient même le trou ménagé dans le toit pour laisser échapper la fumée. Le tronc était épais et noueux. Combien de temps avaient-ils donc dormi ?

Le regard de l'apprentie croisa celui de l'enchanteur, qui eut l'un de ses rares sourires. Il se releva et s'étira en faisant craquer ses articulations. Ces mouvements firent s'envoler la poussière pâle de sa toison, qui en parut plus sombre.

— Tu es bien reposée ? demanda-t-il comme si la situation était la plus naturelle du monde.

5 octobre 2011

Le Miroir aux Vampires 2 est paru


Aujourd'hui si tout va bien. Que t'en dire de plus ? C'est notamment le fait de n'avoir pas pu placer dans le tome 1 un voyage à travers le miroir, ainsi qu'une troisième catégorie de vampires (voir les extraits 2 et 3) qui m'a donné envie de poursuivre les aventures de Léa. Et puis je trouvais dommage d'avoir passé tout ce temps à poser les bases d'un univers sans pouvoir l'exploiter.

Du coup, les choses partent plus rapidement dans ce deuxième tome qui suit les études de Léa à Paris. Et tout comme le tome 1 s'inspirait de mon année de Terminale à Compiègne, celui-ci s'inspire de mon année d'hypokhâgne à Paris.

Comme l'indique le sous-titre, il sera question de stryges (au pluriel) et l'on va en découvrir davantage sur ces créatures ennemies des vampires. En outre, si le tome 1 insistait sur les relations de Léa avec son père, ici c'est plutôt de sa sœur qu'il s'agit. Cela n'empêche pas de retrouver certains autres personnages du premier tome...

Et pendant que tu lis ce tome 2, je me mets bientôt au 3 qui est encore une fois censé être le dernier de la série. Mais je ne veux pas trop m'avancer non plus.

4 octobre 2011

Le Miroir aux Vampires 2. Extrait 3/3


Cette affolante campagne de promo autour du Miroir aux Vampires 2 touche à sa fin avec ce troisième et dernier extrait.

Comme le sous-titre est
La Légion des Stryges, il fallait des stryges : en voilà.

Mais surtout, il fallait bien qu'à un moment on traverse le miroir. C'est exactement ce qui se passe ici.



La pièce était plongée dans le noir, à l'exception des Tükör qui irradiaient de lueurs froides et blanches. Cette lumière éclairait par fragments des dizaines de vampires grouillant dans l'ombre. Je voyais leurs écailles scintiller fugacement quand ils se déplaçaient.

Ils ont eu un moment de surprise qui nous a permis de parcourir la moitié de la distance nous séparant du miroir visé. Le plus effrayant, c'était de contempler notre propre reflet. Nous avions l'air effarés, hagards. Dans le même temps, les Sanguisugae ne se réfléchissaient pas dans les glaces et semblaient surgir de nulle part. C'était un vaste labyrinthe d'illusions.

Les vampires ont fini par réagir. Ils se sont rapprochés. J'en ai vu plusieurs bondir par-dessus les Tükör. J'ai voulu faire demi-tour, mais l'élan de mes camarades m'a entraînée malgré moi.

J'ai reçu une giclée de liquide froid sur le front. C'était du sang. Plus qu'un mètre. Nous y étions presque !

Les autres avaient déployé leurs ailes. Cela a suffi à maintenir l'ennemi à distance pendant quelques secondes. Un cascabel qui nous plongeait dessus a été repoussé et a volé à travers la pièce. Je l'ai perdu de vue.

Au moment où je pensais que les choses allaient bien pour nous, le légionnaire qui me flanquait sur la gauche est tombé. J'ai vu apparaître la gueule ronde d'un constricteur.

Sans réfléchir, j'ai balancé un coup de griffes au niveau des yeux. J'ai senti un globe résister puis éclater sous mes doigts. Le vampire a poussé un hurlement de douleur et de rage.

« Léa ! Entrez ! »

Nous étions au bord du miroir. La centurion a tendu la main et a commencé à disparaître. La surface du verre s'est ridée comme une eau verticale. Exactement comme dans Orphée de Cocteau. À croire qu'il était au courant de l'existence des vampires.

La centurion s'est enfoncée entièrement dans le liquide qui ressemblait à du mercure en suspension. C'était mon tour. J'ai avancé mes doigts couverts de sang. Il y a eu un peu de fumée, comme si l'hémoglobine avait été consumée par le contact. Je n'ai ressenti qu'un froid glacial.

La matière métallique m'a entièrement recouverte. Je n'ai pu m'empêcher de fermer les yeux. Sur mes lèvres, le prénom de Nóra.

Image : source www.miroir-decoration.com.

3 octobre 2011

En revenant de Lyon


Me voilà de retour de la convention Octogônes. Pour faire mon auteur surbooké, je n'y suis allé que le dimanche. Je pensais visiter la ville, mais ma découverte s'est limitée à la gare Part-Dieu et à quelques stations de tram.

Adrien de vampirisme.com était aux petits soins pour nous. J'ai pu faire connaissance avec de sympathiques auteurs qui ont eu le manque de tact d'être tous plus jeunes que moi : Cécile Guillot, Stéphane Soutoul et Marika Gallman (qui m'a guidé à travers la gare Part-Dieu à l'arrivée et dont j'ai commencé le Rage de dents dans le TGV du retour avec beaucoup de plaisir). Et puis il y avait notre grand sage, Jean Marigny, qui nous a encore éblouis de son érudition tranquille. Tu l'auras compris, nous étions tous là pour des histoires de vampires.

Même si le monde ne s'est pas précipité sur nos livres, nous avons eu le temps de deviser agréablement. J'ai pu croiser également Jerôme Vincent d'ActuSF et Frédéric Fromenty de la librairie Omerveilles, ainsi qu'un des organisateurs de la boutique Trollune. Il y avait également de très nombreux jeux qui m'ont fait saliver, notamment un décor hallucinant pour jouer à Space Hulk sur près de trois mètres carrés avec des figurines.

Vers 15h, au cours d'une table-ronde, nous avons eu des sentences définitives sur le rapport entre le vampire ludique et le vampire littéraire. Nous avions réussi à être moins nombreux sur la scène que dans la salle : il s'agissait donc d'un succès public.

Petite innovation de la technique : j'ai pu me la jouer dans le TGV en écrivant un chapitre sur mon Notebook. Pour en arriver là, ça n'a pas été facile. Je te passe mes démêlés avec le système d'exploitation Windows Starter dont le but doit être de multiplier les ventes une fois que tu as fracassé rageusement ton ordinateur sur le premier truc dur qui traîne. Ensuite, il a fallu sortir la tablette qui était coincée. J'ai reçu l'aide d'un passager en bermuda avec tatouage sur le genou, bouc et crâne rasé que je soupçonne d'écouter du hard. Mon aura en a pris un coup.

Bref, un dimanche fructueux.

Image : source Wikipedia, gare de la Part-Dieu à Lyon

2 octobre 2011

La lecture du dimanche


Tandis que je m'apprête, après quatre heures de sommeil bien méritées, à prendre le train pour Lyon, où tu m'attends en foules enthousiastes, je te livre cette petite lecture afin d'égayer ta journée.

Te souvient-il de ce petit recueil de nouvelles de Pierre Bordage réédité chez Étonnants Classiques avec une introduction et un dossier de ton serviteur ? Cette avancée, forcément majeure, dans l'acceptation scolaire de la science-fiction n'est pas passée inaperçue aux yeux du site Yozone, gloire à lui !

Bref, tu y retrouveras une chronique du livre suivie d'un entretien avec mézigue. Après cette bonne parole, bonne lecture et bon dimanche à toi.

1 octobre 2011

Le Miroir aux Vampires 2. Extrait 2/3


Et un deuxième extrait. Comme les éléments du monde vampirique sont posés, les affrontements arrivent plus tôt dans ce tome 2.

Cela permet aussi d'introduire une nouvelle forme de vampires. Après les Constricteurs et les Solénoglyphes, voici un Cascabel.


Petit détail : rare dans la Bit-lit,
le dictionnaire de grec-français Bailly fait une apparition en special guest star.


Un bruit.

Je sursaute. Cela ressemble à un grelot cassé, un pois dans une coquille vide. Une ombre se détache du mur, comme si un lai de papier peint se décollait tout à coup pour me tomber dessus ; mais ce n'est pas du papier peint.

Je reçois le vampire sur le flanc. Impossible de me tromper car il a deux crochets, longs, fins et recourbés qui dépassent de sa gueule de tueur. Mes réflexes sont foudroyants.

Je bascule sur le côté, entraînant l'agresseur dans ma chute. Puis, je m'agrippe à lui et le fais passer sous moi d'un coup de rein. Quand nous heurtons le sol, c'est moi qui lui enfonce mon coude dans le ventre.

Ça n'a pas grand effet. Je sens ses écailles rudes sur ma peau. Il va reprendre le dessus. Il se tortille avec une force incroyable et me désarçonne.

Cette bestiole est complètement nue. Son contact me révulse. C'est le Sanguisuga qui me domine à présent. Il essaye de me maintenir les bras au sol. Sa bouche s'ouvre, béante. Une goutte s'écoule lentement le long de sa dent, s'arrête sur la pointe et attend là de bien vouloir tomber. Du poison à tous les coups ! Le liquide tombe sur mon visage. Aussitôt, ma joue se met à brûler.

Je retiens un cri de douleur et tente de me dégager. Il s'approche, les crocs menaçants. J'ai le temps de bien apercevoir son visage. Il n'en a pas. La moindre parcelle de peau est couverte d'écailles dont les couleurs changent à chaque instant.

Je parviens à attraper un livre que je lui balance à la gueule. C'est le Bailly, le dico de grec (deux mille deux cent trente pages !) Comme je projette ça de toutes mes forces, il a un mouvement de recul. J'entends un craquement sec et mou. C'est l'une des dents qui a cédé. Un filet de sang accompagne maintenant les sécrétions de venin.

La douleur fait perdre pied à mon adversaire. Je lui assène un deuxième coup sur la trombine où le nez a presque disparu. Ses pupilles verticales ont un moment de flou.

J'en profite pour m'extraire de son emprise. Ce vampire-là n'en a pas après mon sang. Il ne va pas se suicider. Il veut m'injecter son poison. Je dois absolument éviter sa morsure.

Image : source www.miroir-decoration.com.