31 août 2009

Chose vue 13 : le 128 en folie

A Buda, à bord du bus 128, fin de soirée.

En sortant du restaurant avec des amis, nous prenons le traditionnel 128 qui nous ramène à la maison. Mais dès le premier arrêt, on comprend que quelque chose ne va pas puisque le bus refuse de s'arrêter. Qu'à cela ne tienne, nos amis descendent à l'arrêt suivant.

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises puisque, quelques minutes plus tard, au lieu d'obliquer vers les collines, le 128 continue tout droit vers une destination inconnue. Tandis que les passagers se regardent, impavides, une dame plus alerte que les autres vient avertir le chauffeur de son erreur.

Comme il n'y a pas de possibilité de faire demi-tour, le bus parcourt pas loin de 5 km avant de recommencer le trajet en sens inverse, fonçant, passant dans des endroits que l'on pensait impossibles pour un tel engin.

Finalement, il dépose le pauvre homme qui était monté avant le détour, le temps d'un arrêt, croyait-il. Ce dernier a jeté au chauffeur un regard mauvais avant de descendre.

26 août 2009

Chose vue 12 : regard qui tue

Hier, dans le métro de Budapest, début d'après-midi.

Il y a beaucoup de monde dans la rame et la plupart des sièges, disposés sur le côté du wagon, face à face, sont occupés. Je remarque un homme assis, au cou de taureau, aux bras épaissis par la bière et la fonte, la casquette vissée sur son crâne rasé.

A peine suis-je monté qu'il lance dans ma direction un regard à la fois menaçant et hésitant. Je lui rends son regard tout en formulant des hypothèses sur son insistance à me fixer. Veut-il me jeter hors de la rame à coups de poings ? M'aborder pour m'inviter à une promenade dans le parc ?

Tout à coup, il se décide et se lève.

Ma main se crispe sur la barre d'appui, prête à toute éventualité, quand je vois passer devant moi une mère de famille, tout de rose vêtue, accompagnée de sa fille, auxquelles mon bonhomme venait de céder sa place.

23 août 2009

Homo Vampiris. Extrait 2/3


Fedora avait tout essayé pour se conformer à la caricature. Ses cheveux longs et noirs, ses robes sombres à fourreau, toujours élégantes, avec parfois une touche de rouge. Ses lèvres purpurines ou améthyste. Elle était la femme fatale, la vamp. Depuis peu seulement, elle avait renoncé aux longs gants de soie qui remontaient au-delà du coude.

Elle se rappelait comment, au début, elle avait tenté de dormir dans un cercueil. Avec le recul, toute cette histoire lui paraissait grotesque. Elle avait déployé des trésors d'imagination pour en récupérer un discrètement. Elle avait réfléchi à creuser la tombe fraîche d'un mort, ou même à le remplacer au moment de l'enterrement. Mais cela aurait abîmé la bière. Et puis, elle ne voulait pas que quelqu'un d'autre dorme dans son lit. Finalement, elle en avait volé une, la nuit, minable, dans des pompes funèbres mal gardées.

Une étrange période commença pour elle.

La première nuit, elle avait étouffé dans le cercueil rembourré. Il faisait trop chaud et l'air ne passait pas. La légende partait du principe que les vampires étaient des morts-vivants. Or, Fedora respirait encore. Et si ses besoins en oxygène avaient décru, ils existaient toujours. Elle avait donc pratiqué des trous d'aération dans les côtés. Autant pour le prestige, la boîte ressemblait à présent aux caisses de voyage pour animaux domestiques.

Elle avait abandonné l'idée.

De même, rassembler la terre qui l'avait vue naître s'était soldé par un échec cuisant. L'humus qu'elle avait fait transférer à grands frais de sa Bouriatie natale était arrivé en caisses de bois pourrissantes, pleines de vers. Il avait fallu la faire sécher longuement. Même ainsi, elle conserva une odeur désagréable qui n'avait rien à voir avec le parfum sauvage de son enfance.


Homo Vampiris sort en novembre 2009 aux éditions Mnémos, dans la collection Icares. Je publierai un troisième extrait dans un mois.

Image : source Wikipedia, Gray's Anatomy of the Human Body, 1918

22 août 2009

Lettre morte


Je viens de me lire les 12 volumes du manga Death Note. J'avais attendu un moment que tout soit sorti en français, intrigué par des rumeurs très élogieuses.

Pour tout te dire, j'ai été assez déçu. Certes, le dessin est bien, il y a d'excellentes idées de scénario. Le premier tome m'avait d'ailleurs beaucoup plu. C'est ensuite que ça se gâte.

D'abord, les règles concernant le Death Note prennent une place de plus en plus importante dans l'histoire, au point qu'on se retrouve parfois avec une dizaine de pages de discussions sans aucune avancée de l'histoire, juste des raisonnements qui n'en finissent pas, du genre : "Si je donne mon carnet à un dieu de la mort, alors je pourrai oublier ce que j'ai fait et celui-ci pourra à son tour écrire un nouveau nom, celui de mon ennemi qui ne saura pas alors que c'est moi qui l'ai écrit car je n'en aurai même plus de souvenir après trente jours comme le veut la loi du Death Note." J'ai sauté allègrement ces passages mortifères, d'autant qu'ils se doublaient de l'affrontement verbal entre Kira et L avec le même type de raisonnements verbeux : "Si tu dis que tu es Kira, c'est parce que tu espères ainsi que je penserai que tu mens et que je ne te croirai pas, sauf que si je suis ton plan, je t'innocenterai, chose que tu recherches, bla bla bla".

En outre, on sent bien que tout n'a pas été pensé à l'avance et que l'improvisation est reine. Cela donne des personnages longuement exposés qui sont sacrifiés dans la minute où ils commencent à entrer en scène. Quant à certains, on ne sait même pas ce qu'ils deviennent. Le passage où le cahier arrive dans les mains d'un groupe de chefs d'entreprise a été particulièrement douloureux à suivre. L'ensemble s'avère donc verbeux, statique et déceptif. Cela pourrait d'ailleurs être considéré comme une originalité par beaucoup, mais je trouve que cela ne marche pas ici.

Mon dernier point concerne le thème de l'oeuvre : la peine de mort. Encore une fois, certains admirent un propos équilibré, qui refuse de tomber dans la facilité. Malheureusement, j'ai l'impression que le thème a été bien moins fouillé que les règles du Death Note. Finalement, que reproche-t-on à Kira, qui a décidé de tuer d'autorité tous les criminels ? On lui reproche de se prendre pour Dieu, seule entité susceptible de décider de la mort de quelqu'un. C'est d'ailleurs l'un des arguments de Victor Hugo pour combattre la peine de mort en affirmant qu'un pays qui tue ses concitoyens, prend la place de Dieu. Pourtant, dans notre manga, rien de tout cela : jamais la société japonaise, qui pratique toujours la peine de mort, n'est remise en question. On parle même de tester le Death Note sur un condamné (proposition faite par l'enquêteur).

D'autre part, la peine de mort appliquée à tous les criminels semble efficace puisque la criminalité recule drastiquement à partir du moment où Kira entre en jeu. C'est ignorer que la peine de mort est un facteur de violence, une violence exercée par l'institution qui est censée protéger. Comment expliquer que l'abolition ne fasse pas exploser les chiffres des homicides ? Comment expliquer que les pays abolitionnistes ont en majorité des taux d'homicides plus bas que les autres pays ? Ici, on ne montre même pas que la criminalité, sans disparaître, va simplement changer de forme puisqu'il suffit de ne pas faire connaître son visage, de ne pas se faire arrêter (dans le cas d'un crime prémédité). Dans le cas d'un crime non prémédité, cela risque de ne rien changer. Notre manga n'étudie aucun de ces points.

En conclusion, il semble que le message de l'œuvre soit le suivant : la peine de mort est un mal nécessaire qu'il faut encadrer. Il s'agit donc d'un discours pro-peine de mort qui se donne de faux airs abolitionnistes. Difficile d'y adhérer...

21 août 2009

Le hongrois facile


Tout le monde va répétant que le hongrois est une des langues les plus difficiles à apprendre au monde. Comme j'aime les défis, l'aventure, le frisson, et puisque c'est tout de même mon pays d'accueil, je me suis en mis en tête, depuis un certain nombre d'années déjà, d'apprendre le hongrois.

Malgré la vignette que j'ai accolée ci-dessus et qui n'est là que pour attirer le regard fatigué de l'internaute vagabond, je préfère l'enseignement comme un spectacle vivant. Je me suis donc inscrit à un stage d'été intensif. Cet après-midi, grâce à la prof, j'ai eu une révélation. Je suis maintenant en mesure de t'affirmer que j'ai découvert

Le Secret de la Langue Hongroise
(mais comme je suis sympa, je vais te mettre dans la confidence)

Alors voilà. Tu te demandes toujours comment exprimer avec subtilité les mille et une variations du sens. Une seule solution : l'interjection ! Voici la liste des interjections à connaître impérativement avant de se rendre au pays de Petöfi :
  • Jaj ! (prononcer "yaï") : c'est quand il se passe un truc pas sympa de ton fait ou de celui de quelqu'un d'autre ; ça peut aussi exprimer la compassion.
  • Jé ?! (prononcer "yé") : surprise incrédule, voire forme de contentement inattendu, genre "non, c'est pas vrai ?"
  • Fùj ! (prononcer "fouille") : dégoût.
  • Ühüm (prononcer "uhume") : bof, pas terrible, mais on n'insiste pas. Aussi, mouais.
  • Hü ! (prononcer "hu") : on est super impressionné. Équivalent proposé : "la vache !"
  • Hoppà ! (n'oublie pas le "h" aspiré) : l'équivalent de notre "oups".
Pour finir, un petit juron. Celui-ci remonte, semble-t-il à l'époque napoléonienne qui, en plus d'apporter lumière et civilisation à l'Europe, a amené avec ses armées une bonne syphilis de derrière les fagots. D'où serait née une expression que l'on pourrait traduire poliment par "Au diable !" (je te laisse le soin de trouver d'autres équivalents plus expressifs) : A francba ! (prononcer : "a frantsba" ; littéralement : "en France" avec déplacement). Étonnant, non ?

J'espère que tu es maintenant armé pour affronter le magyar. Ne me remercie pas, c'est normal.

20 août 2009

Saint Etienne en force


Aujourd'hui, le 20 août, en Hongrie, c'est la fête de saint Etienne (Szent Istvàn en hongrois), considéré comme le fondateur du royaume de Hongrie autour de l'an Mil. C'est l'occasion d'une grande fête populaire, accompagnée de feux d'artifices.

Le roi est tellement apprécié ici qu'on a écrit une comédie musicale à sa gloire, Istvàn, a Kiràly, qui est toujours un immense succès et qui est jouée régulièrement, en particulier le 20 août.

Parmi les autres réjouissances, on promène la main droite momifiée du souverain dans une grande procession religieuse. Il me semble qu'on balade aussi la Sainte Couronne de Hongrie que la légende attribue à Istvàn mais qui est en réalité plus tardive. Je te reparlerai de tout ça parce que j'ai des projets pour le bonhomme.

Pour les misanthropes (dont je suis), le 20 août, c'est aussi l'occasion de se terrer chez soi parce qu'il y a des gens partout et que tout est fermé.

Image : source Wikipedia, Miniature of St. Istvan, first king of Hungary, Chronicon Pictum, facsimile, 1360

7 août 2009

Rigoletto ou la malédiction du personnage


Hier soir, j'étais à l'Opéra de Budapest pour assister à la représentation du Rigoletto de Verdi. Je l'avais raté en juin alors que je voulais y emmener des élèves après l'étude de la pièce de Hugo, Le Roi s'amuse, qui est à l'origine du livret.

En deux mots, c'est l'histoire de Rigoletto, bouffon du Duc, qui a une fille cachée, Gilda, qu'il essaye de protéger des vicissitudes de la cour. Mais le Duc est un fieffé séducteur qui multiplie les conquêtes. Un jour, Monterone, un père dont la fille a été déshonorée, maudit le Duc, ainsi que Rigoletto pour s'être moqué de lui. On comprend vite que le Duc va finir par mettre la main sur la fille de Rigoletto.

C'est mon opéra préféré, juste derrière le Don Giovanni de Mozart (ben, oui, j'ai des goûts classiques). On retrouve d'ailleurs beaucoup de similitudes de thèmes : le séducteur, le père outragé et vengeur, la jeune fille victime, ainsi qu'une sorte de malédiction qui poursuit le personnage principal.

Ici la mise en scène était extrêmement intéressante (je passe sur le reste qui était aussi très bien). Déjà, le rideau était rouge d'un côté, sauf sur une portion à droite qui était grise et montrait le passage de la comédie au drame. Ou bien la sortie de l'illusion mimétique.

Pendant l'ouverture, on y voyait Rigoletto mettre son costume de bouffon devant une espèce de miroir d'artiste encadré de lumières. Cet élément de mise en abyme a été filé tout au long de l'œuvre.

Quand le personnage se plaignait d'avoir été maudit et que le spadassin Sparafucile venait lui proposer ses services d'assassin, ce dernier apparaissait derrière le miroir, comme un reflet du bouffon. Vêtu de cuir rouge, il prenait des allures sataniques et sa proposition devenait un pacte avec le diable.

D'un autre côté, la cantatrice hongroise Andrea Rost, la star de la soirée, campait une Gilda qui d'habitude est plutôt virginale. Ici, elle devenait, grâce à son timbre riche, bien plus sensuelle. On comprenait mieux pour le Duc en avait après elle. Le personnage du séducteur en était plus humain car il ne paraissait pas rechercher perversement une innocence à déflorer, mais un simple plaisir des sens. Cela l'éloignait d'ailleurs de Dom Juan.

Inutile de te dire que ça finit super mal. Rigoletto, une fois que Gilda a été "souillée" par le Duc, prend fait et cause pour Monterone et essaye de faire assassiner son maître. C'est lui qui prendra en charge la malédiction. Il s'adresse à Sparafucile pour faire le boulot mais celui-ci finit par tuer Gilda qui se sacrifie pour le Duc. Découvrant le corps sans vie de fille, Rigoletto comprend que la malédiction vient de le frapper lui, tandis que le Duc s'en sort indemne. Il voit alors le mur s'ouvrir et apparaître une version agrandie du miroir d'artiste contre lequel il va frapper en vain.

Comment comprendre ce motif ? Cela exprime l'impossibilité pour le personnage de sortir de son rôle. Dès qu'il essaye d'incarner la malédiction, qui est le fait des dieux, du narrateur, il tente de devenir metteur en scène ou auteur. D'ailleurs, à ce moment, précis dans la pièce, il brise le miroir d'artiste. mais il va être puni de son outrecuidance de créature, de son hubris. La malédiction, la némésis, lui retombe dessus pour le punir. Le Duc, qui n'est pas sorti de son rôle, n'est jamais inquiété. Ainsi la malédiction du personnage est le fait de ne pouvoir sortir de son rôle, qu'il soit social (le bouffon veut se faire père) ou littéraire (le personnage veut se faire auteur).

En tout cas, ça déchirait grave et j'espère que mes élèves auront l'occasion de voir cette mise en scène. A bon entendeur...

Image : source Wikipedia, Ah ! la maledizione de Rigoletto de Verdi, 2008

Chose vue 11 : pauvre pomme

Hier, fin d'après-midi, devant l'hôpital Szent Jànos.

Le 128 passe devant l'hôpital et ralentit toujours un peu, à cause de l'arrêt, du feu rouge ou des travaux. Il y a un homme qui se tient tout seul, devant la chaussée ouverte. Il est gros, la nuque large, porte un maillot à rayures.

Ses yeux sont perdus dans un vide insondable, tandis que son bras droit, comme animé d'une vie propre, s'agite à la manière des chefs d'orchestre devant des musiciens invisibles. Mais, au lieu d'une baguette, il tient une boule verdâtre, disparaissant presque entièrement dans sa grosse main.

Puis l'homme, après un instant d'hésitation, monte sur le trottoir, embrasse le monde d'un regard circulaire et, apparemment satisfait, ouvre le poing, révèle une pomme et la dévore.

6 août 2009

Un peu d'histoire...


Il y a exactement 90 ans, jour pour jour, le 6 août 1919, l'amiral Horty entrait dans Budapest.

Il balayait ainsi l'éphémère (quatre mois de durée de vie) République des Conseils, ou République soviétique de la Hongrie, mise en place par le communiste Béla Kun. L'amiral Horty, chef des forces contre-révolutionnaires, entra avec l'armée roumaine pour asseoir son pouvoir. Par la suite, on le verra pratiquer une dictature autoritaire, s'acoquiner avec les Croix-Fléchées, les nazis hongrois, et promulguer des lois antisémites. Il finira par se faire renverser en 1944 par les Nazis pour manque d'enthousiasme dans la collaboration et dans la déportation des Juifs. Il y aurait encore beaucoup à dire sur cet amiral sans flotte, ce dictateur cherchant à récupérer les provinces perdues de son pays par des alliances avec Hitler, cet antisémite qui tente d'arrêter les déportations, et cherchant en même temps à contacter les Alliés.

Bon, il s'est passé aussi plein d'autres choses, le 6 août. Tiens, je t'en donne une au hasard : 6 août 1945, le bombardement d'Hiroshima.

J'ai remarqué aussi que ce jour n'est pas très favorable aux papes puisqu'il a vu le décès de quatre d'entre eux : Sixte II (en 258), Hormisdas (en 523), Calixte III (en 1458). Le dernier c'était Paul VI, mort le 6 août 1978.

Image : source Wikipedia, Bela Kun Monument in Budapest, Bronks, 2005

4 août 2009

Chose vue 10 : le commerce de l'eau (bis)

Dans l'après-midi, à Budapest, dans une supérette.

A la caisse, une vieille dame attend. Elle a posé ses yaourts aux fruits sur le tapis roulant, et quelques menus achats. Elle a cette bouche molle et rentrée des vieillards qui ont perdu leurs dents, ceux qui mâchent perpétuellement, sans doute par nostalgie.

Il fait très lourd malgré la climatisation. On sent que la dame hésite. Elle s'agite, regarde en arrière, marmonne. Puis, au moment où son tour arrive de passer en caisse, elle se décide brusquement et va se perdre dans les rayons. Elle revient, triomphante avec une petite bouteille d'eau et un peu de buée dessus.

Elle paye, range ses courses et se prépare à savourer enfin son eau fraîche. Mais ses maigres bras ne parviennent pas à desserrer le bouchon. C'est le caissier qui, très précautionneux, sur la demande de la dame, lui ouvre la bouteille.

Chose vue 9 : le commerce de l'eau

Dans l'après-midi, à Budapest, dans une supérette.

Une vendeuse, sans doute nouvelle, pousse un chariot où s'entassent des bouteilles remplies de sodas multicolores. Elle a du mal et ses espèces de chaussons glissent un peu quand elle prend un tournant et disparaît derrière un rayonnage.

On ne voit plus qu'une seconde vendeuse, plus âgée, plus expérimentée, qui suit le manège d'un œil expert. Son regard se fait de plus en critique.

On entend alors un de ces bruits aquatiques que fait le plastique plein d'eau quand on le frappe. Et puis des bouteilles se mettent à rouler par terre, suivies de près par la vendeuse nouvelle qui les ramasse avec un air d'excuse.

L'autre est restée immobile et muette, figée dans sa désapprobation.

1 août 2009

COPYRAAAAAAAAAAAAIIIIIIT !


Dans un souci d'honnêteté intellectuelle qui m'honore, et afin de te montrer l'exemple, je te signale qu'à partir de ce jour, les images présentées sur ce blog seront toutes, non seulement libres de droit, mais encore identifiées.

En général, je vais me fournir sur Wikipedia qui propose des images libres. J'exclus bien sûr les couvertures d'album, de livres ou de DVD qui sont des images de promotion. Ou encore des photos personnelles. Comme celle ci-dessus dont je suis très fier (elle fait pleurer les nourrissons et gémir les petits chiens). Je pense en faire ma photo officielle. Ça me fait penser que je dois encore me laver les cheveux.

J'ai commencé à préciser les auteurs et sources des images mais je ne suis pas sûr d'avoir le courage d'aller au bout tout de suite (c'est un peu fastidieux). Dans le même temps, j'ai remplacé quelques images que j'avais prises au hasard. L'occasion d'aller relire d'anciens messages.

Petit ajout : finalement, pris par l'élan, j'ai tout revu.

Sondage bête d'août


La méchanceté paye puisque 19 personnes ont voulu choisir qui envoyer en camp de rééducation. Parmi les catégories professionnelles les plus menacées en cas de nouvelle Révolution culturelle, il y a les publicitaires (57%) suivis par les assureurs et les parents d'élèves (36%), eux-mêmes talonnés par les profs (31%). Les architectes s'en tirent mieux (21% seulement).

Pour août, on va se la jouer plus tranquille et plus anodin.

Tu pars sur une île déserte. Quel(s) livre(s) emportes-tu ? (attention, il y a un piège...)
  1. Les Misérables
  2. Robinson Crusoë
  3. Un manuel de survie en milieu hostile
  4. L'intégrale de Clavel
  5. Le dernier Marc Lévy
Voilà, amuse-toi bien. Moi, je retourne bosser parce que, tu vois, c'est bien joli ces histoires, mais j'ai pas que ça à faire...

Image : source Wikipedia, Robinson Crusoe and Man Friday, Carl Offterdinger (1829-89)