4 novembre 2019

Retour du Salon fantastique

J'avais perdu l'habitude de faire des retours sur les salons parce que je manquais de temps et d'énergie. Et puis, soyons franc, c'est toujours un peu la même chose : j'ai vu Machin, j'ai vu Machine, j'ai discuté avec Bidule… Et il faut mentionner tout le monde de peur de vexer des gens. Mais là, je vais faire une exception pour le Salon fantastique.

Pourtant, je te l'avoue, j'y allais un peu à reculons. Sur des salons généralistes comme celui-là, on ne signe pas beaucoup. J'avais gardé un souvenir d'un débordement de monde et je n'aime pas la foule. En plus, mon RER, qui aurait pu me déposer au pied du salon, ne fonctionnait pas.

L'arrivée ne m'a pas rassuré puisqu'il y avait une masse compacte de visiteurs. J'ai quand même pu entrer même si on n'avait plus de badge à me donner. J'ai fait un tour sur le stand de Ragami et ai pu discuter avec Rafaëlle Gandini Miletto. C'est toujours agréable d'échanger avec des passionnés, en l'occurrence de l'Antiquité. D'ailleurs, je te signale que les éditions Ragami ont lancé un financement participatif pour une nouvelle traduction de l'Histoire véritable de Lucien, un texte considéré (à juste titre selon moi) comme un premier jalon de la science-fiction.

Du coin de l'œil, j'ai alors aperçu le visage de Charles Chevallier, auteur de jeux de société, dont Kanagawa et Abyss (avec Bruno Cathala). Je me suis approché, curieux. Il était en train d'expliquer les règles de leur dernier opus Conspiracy, un jeu de majorité avec prise de risque et opportunisme dans l'univers d'Abyss (sous-marin, comme tu peux t'en douter). J'ai pu me glisser à la fin d'une partie et découvrir le jeu à quatre qui est très sympa (et très beau). Un moment inattendu pour moi et vraiment agréable (en plus, j'ai gagné grâce aux conseils de l'auteur).

Du coup, je suis arrivé en retard pour la remise de prix qui avait commencé sans moi. Il s'agissait de saluer la « meilleure » nouvelle de l'anthologie du salon. J'ai eu la surprise de recevoir plein de cadeaux. Notamment une potion de vie digne de Diablo, un superbe carnet, une mug, un t-shirt, et j'en passe. Bref, je suis reparti les bras pleins. Enfin, j'essayais de m'enfuir après un petit discours devant pas mal de personnes qui profitaient aussi des sièges pour déjeuner.

Et là, quelqu'un lève la main dans le public clairsemé. « Et si vous nous en lisiez un extrait ? » Bon, je me suis lancé. J'espère que je suis resté audible. Au fait, il s'agissait de la première aventure de l'inspecteur Ragon, mon héros des Feuillets de cuivre au moment de la Commune, avec des bouts d'alchimie dedans.

En descendant finalement de l'estrade, je tombe sur une jeune fille dont les mains tremblaient en me parlant. Je dois admettre que je ne suis pas habitué à faire cet effet aux gens que je croise. Elle me demande si je suis bien l'auteur de L'Apprentie de Merlin avec des étoiles dans les yeux. Je suis bien obligé d'avouer... Je crois que j'ai rencontré ma première fan (à part ma mère, bien sûr). Et la malheureuse n'avait même pas pu lire le dernier tome du cycle ! Je vais essayer de lui trouver.

J'ai fini par arriver sur le stand d'Elenya dont Leïla Rogon, autre passionnée, a monté l'anthologie susmentionnée. Il y avait aussi pas mal d'auteurs de ladite anthologie contents d'être là, notamment Estelle Faye qui était à fond (comme d'habitude, diront certains). Je ne vais pas te citer tout le monde. C'était familial : on avait même un bébé sur le stand.

J'ai profité d'un moment pour aller saluer Mathieu Coudray, auteur de l'affiche du salon et de la couverture de l'anthologie. Cela fait des années que je vois ses dragons et que j'en suis assez estomaqué. Je lui demande s'il a déjà illustré des jeux de société. Il me répond qu'il a bossé pour du jeu de rôle et me renvoie vers Tiny.

Il s'agit d'un jeu de rôle adressé en priorité aux enfants où l'on joue des peluches qui veillent sur le sommeil de leur enfant. J'ai pensé tout de suite à Histoire de peluches dont je refais les scénarios pour la troisième fois avec ma gamine. Il est peut-être temps de passer au jeu de rôle. L'auteur Frédéric Dorne était là et il est aussi fan d'Histoire de peluches. Plus un dessin de Mathieu Coudray.

Je reviens donc à ma table de dédicace, histoire de bosser un peu. Et de discuter avec les autres auteurs de l'anthologie. Et là, en relevant les yeux, je tombe sur trois anciennes élèves du lycée français de Budapest qui m'ont fait la gentillesse de passer au stand. C'est toujours émouvant de voir comment les élèves vivent leur vie après le lycée. Là, j'avais une étudiante en droit, une en médecine et une en stylisme (d'ailleurs plutôt sur la fin de leurs études, ce qui ne me rajeunit pas).

Sur cette note nostalgique, je suis reparti chez moi en passant devant l'Homme sans visage de Game of Thrones avec mes cadeaux, mes dédicaces, mon coffret de jeu de rôle, l'envie d'acheter Conspiracy (c'est fait entretemps, j'ai pris la boîte violette), et de très agréables souvenirs.