30 mai 2009

Sondage crétin de juin


Grâce à ta participation active, le premier sondage du mois se termine en feu d'artifices (10 votes). 20% des participants préfèrent que l'humanité disparaisse. La même proportion penche pour la fin des animaux ; autant pour la fin des plantes. Finalement, on s'est vautré dans le politiquement correct puisque 40% sont pour une disparition simultanée de ces trois entités.

Puisque le succès était au rendez-vous et qu'il s'est quand même trouvé 9 clampins capables de participer à un sondage semblable, je t'en propose un autre tout chaud pour juin. La nouvelle question est :

Si tu devais acheter un robot, quel modèle prendrais-tu ?
  1. N'importe quoi avec un cerveau positronique
  2. Un Terminator (ou un Cylon en cas de rupture de stock)
  3. Un C-3PO (ou un Marvin parce que c'est une fin de série)
  4. Un mouton électrique
Bien sûr, ton choix sera révélateur de traits cachés de ta personnalité. Je t'ai quand même mis des liens au cas où tu connaîtrais pas les références (ce qui, pour être franc, ne m'étonnerait qu'à moitié).

Image : source Wikipedia, Toyota robot at the Toyota Kaikan in Toyota City, Photo by Chris 73, 2005.


L'effet Ligeti


Tu connais György Ligeti ? C'est un compositeur hongrois contemporain. Moi, j'avoue que j'en ai entendu parler à cause des films de Kubrick qui a souvent utilisé sa musique, en particulier pour le monolithe de 2001, l'odyssée de l'espace.

La dernière fois, en allant voir Bonga au début du mois, j'avais remarqué dans le programme du Müpa un Hommage à Ligeti (en français dans le texte). Comme ce n'est pas le genre de musique qu'on écoute en faisant la vaisselle, je me suis dit que c'était l'occasion d'en écouter un peu. Cette fois, j'ai pu voir la grande salle du Müpa qui a de l'allure. Ma femme étant encore partie et, pour tout dire, peu intéressée par ce type de représentation, j'y suis allé avec un collègue mélomane (tout seul, j'avais trop peur). Ligeti n'est pas venu non plus, mais, en même temps, il est mort en 2006.

Au programme, en première partie, des pièces pour instruments à vents, puis deux pianos. Je dois avouer qu'étant assez fatigué en cette fin de trimestre, je me suis un peu endormi au début. Mais la deuxième partie m'a scotché. Ça commençait par le Poème symphonique pour 100 métronomes, une pièce très rare à cause de ses difficultés de mise en place (je t'envoie sur une vidéo diffusée à l'origine sur Arte qui t'en donnera une idée avec des explications). La pièce demeure un grand pied de nez mais possède une puissance inattendue.

Déjà, quand ça débute, il y a quatre types qui, du doigt, font démarrer les métronomes, tous réglés sur des tempos différents. On entend le bruit de la pluie, les sabots de chevaux trottant sur des pavés. Les gens s'agitent, se regardent, rigolent un peu. Mais ensuite, quelques métronomes commencent à s'arrêter et le son change. Ça devient des applaudissements. Et puis, peu à peu, le son diminue. Là les gens ne rient plus parce qu'il y a une tension qui s'installe. On se rend compte que le compositeur a créé du chaos avec la chose la plus régulière au monde. Et puis, quand il n'en reste plus qu'un, on attend avec angoisse qu'il s'arrête et le silence qui suit devient une espèce de victoire de la mort.

Arriver à faire de la musique et de la métaphysique avec des métronomes, moi, je dis chapeau !

29 mai 2009

Chose vue 1 : travailler plus

Ce matin, en allant bosser, au nord de Budapest.

Il y a une étroite bande de verdure entre un canal asséché et la ligne du tram 61. Les hautes herbes venaient d'être coupées, rassemblées en tas de foin et déposées à intervalles réguliers. Un homme, les mains sous la tête, appuyé contre l'une de ces espèces de bottes, dormait, bienheureux, le visage au soleil, sans entendre les bruits des rails ni celui des autos. On aurait dit un paysan des siècles passés perdu au milieu d'un champ.

Il y avait comme une lueur d'envie dans les yeux des passagers.

27 mai 2009

Le printemps sera romain


Comme tu l'ignores sûrement, Budapest est située sur l'emplacement d'une ancienne ville romaine du nom d'Aquincum. En effet, le Danube servit de frontière naturelle à l'Empire romain pendant un certain temps et une garnison avait été installée là. Il en reste quelques ruines éparses (une villa, une arène...). Au nord de la ville, on peut trouver les reliefs de l'oppidum pourvu de tout le luxe latin : théâtre, bains, boutiques. Un musée vient compléter le tableau, comprenant notamment un exemplaire rare d'orgue à eau de l'époque impériale. Si tu veux en avoir une idée, j'ai utilisé le décor dans mon péplum uchronique La Cité de Satan (comment ça, de la réclame ?).

Bien sûr, je suis allé de nombreuses fois sur le site mais ce dimanche c'était différent car on y organisait les Floralia, fêtes du printemps. Pour l'occasion, on a assisté (avec des collègues remplis de compassion pour mon vice) à des reconstitutions de vêtements antiques, des démonstrations de techniques guerrières. Les explications étant en hongrois et en plein air, je n'ai pas pu approfondir mes connaissances autant que voulu. Il y avait aussi des gladiateurs qui ne s'épargnaient pas et une attaque de la légion sur les barbares. le tout dans une atmosphère festive.

C'est décidé, j'y emmène mes latinistes l'an prochain.

Image : source www.novaroma.org

22 mai 2009

Comme un bonheur ne vient jamais seul


En passant à Épinal, j'ai aussi appris que j'avais un texte publié dans le Galaxies hors série 41. Comme tu dois l'ignorer, Galaxies est un magazine de science-fiction de référence en France. L'équipe de rédaction a changé il y a quelques numéros, s'arrêtant au 42. Cependant, le numéro 41 n'avait jamais été publié.

D'où l'idée de Pierre Gévart, nouveau rédacteur en chef, de proposer un hors-série avec 41 auteurs. Chaque texte devait avoir un rapport avec le nombre 41. Moi, ça m'évoquait le matricule de Ben-Hur quand il est condamné aux galères. J'ai repris l'idée sur fond de brutalités policières.

Tu constateras que mon inspiration est proche de la réalité puisque le dernier rapport d'Amnesty International, intitulé "France : des policiers au-dessus des lois", parle à peu près de la même chose.

Bonnes lectures à toi (tu n'as qu'à télécharger le rapport et acheter le magazine).

19 mai 2009

En revenant d'Epinal


Je suis donc rentré des Imaginales dimanche matin, un peu fracasse malgré ma grande sobriété. Le bilan est très positif puisque je reviens avec un prix, celui du roman jeunesse pour Les Gorgonautes (le trophée est le chat rouge qui apparaît au-dessus). Il a fallu serrer la louche aux huiles locales et parader sur une estrade avec une fanfare qui jouait entre chaque annonce. C'était marrant.

Sinon, j'ai découvert pour la première fois le festival qui est très sympa, assez important et qui réunit un grand nombre de personnes. J'ai enfin pu faire vraiment connaissance avec Charlotte Bousquet et Fabien Fernandez. J'ai même croisé Didier Graffet, qui a dessiné la couverture des Gorgonautes, mais on n'a pas pu discuter longtemps. Côté regret, j'ai aperçu Boulet qui était dans le même train, puis dans le même hôtel et que je n'ai pas su aborder intelligemment (j'ai dû lui parler brièvement de la météo avant de me retirer comme un minable).

Le reste du temps, je me suis entretenu avec mes éditeurs (ça fait pas longtemps que je peux me permettre le pluriel alors j'en profite). J'ai traîné avec les gens d'ActuSF qui sont charmants (et un peu bizarres aussi) et d'autres pièces rapportées comme moi.

Si je fais le compte, j'ai dédicacé une dizaine de bouquins, rapporter un trophée en forme de chat que je n'ai pas pu faire rentrer dans mon sac, mangé dans une crêperie et un japonais, raté une soirée épique sur le sexe en fantasy, rapporté une bouteille de vin gentiment offerte par Michel Robert (ça devient gênant, d'autant que je n'avais rien à lui donner en échange ; je vais essayer de me fournir pour la prochaine fois), pris des métros, trois trains, deux RER, deux avions, et deux taxis. J'espère que ce sera aussi bien l'année prochaine (si je peux y revenir).

18 mai 2009

Chose vue 0 : nostalgie RER

En passant à Châtelet, sur la route de l'aéroport vers ma Hongrie (presque) natale, j'ai assisté à une séance de prêche public sur la ligne B du RER. Un homme noir, avec une veste de costume, une mallette et un pantalon de jogging bleu haranguait les foules avec une voix de stentor qui parvenait même à rivaliser avec le bruit des rames entrant en gare.

Il nous disait de nous en remettre à Jésus qui l'avait sauvé, qui avait ressuscité, qui était le seul dieu, qui nous protégerait jusqu'à la cinquième génération, etc...

A un homme qui l'interpellait du quai opposé en criant des amen lourds d'ironie et lui disait de se taire, notre bouche d'or a répondu : "Je ne suis qu'un homme, je ne peux te faire taire, mais que diras-tu à Dieu qui t'entend aussi ?".

Puis, comme l'inconnu du quai en face semblait décidément hermétique à toute évangélisation ferroviaire et multipliait les provocations, le missionnaire improvisé lui a lancé : "Mais oui, viens là, je vais te montrer qui est Jésus !"

Du coup, je suis parti avant qu'ils ne commencent à se battre.

13 mai 2009

Bandes d'ordures


Ce week-end, c'était les encom-brants dans notre quartier de Budapest. C'est l'occasion pour tout un chacun de se débarrasser d'un vieux vélo, d'un évier cassé, d'un appareil de musculation, de meubles en tout genre et surtout de cartons qui s'entassent sur le bord de la route. Comme le pays est en plein boom économique, il y a des tas de gens qui sont prêts à venir ramasser vos ordures pour en faire quelque chose. On voit donc débarquer des hordes de pauvres dans des voitures encore plus déglinguées que le matériel qu'elles transportent sur des remorques bringuebalantes. Certains laissent même des vieux au bord d'un tas particulièrement intéressant, le temps d'aller chercher la camionnette. Bien sûr, comme tout le monde fouille sans vergogne, les tas ont tendance à s'éparpiller et la rue devient rapidement un décor de fin du monde.

Nous, on en a profité pour vider la cave et on avait deux gaillards qui nous attendaient de pied ferme devant les poubelles. On a pu discuter. Ils ont joué un peu avec le ballon de foot crevé qu'on abandonnait. Ils m'ont demandé s'il y avait de quoi remonter des meubles Ikéa d'avant la chute du Mur (très rare). J'ai même appris le mot "fém" qui veut dire métal, matière qui les intéressait particulièrement. Ils sont repartis un peu déçus avec nos produits toxiques, quelques robinets et un rideau de douche.

Pour remonter le niveau, je te rajoute une photo du ciel au dessus de Buda.

Ce week-end, je suis aux Imaginales d'Épinal. Pour que tu me reconnaisses, je porterai un t-shirt "Budapest". Et toi ?

6 mai 2009

IT Crowd ou le rire carnavalesque


J'ai vu les trois saisons de IT Crowd, cette série britannique humoris- tique dont je te parlais tantôt, et ça mérite un éclairage (j'ai encore mis un titre pédant, je peux pas m'en empêcher).

Voyons d'abord le principe. Nous avons deux personnages, Roy (à droite sur la photo) et Moss (à gauche) qui travaillent dans une grande entreprise londonienne. Leur boulot consiste à s'occuper du parc informatique de la société, emploi utile car on les appelle toutes les cinq minutes pour réclamer leur aide. Le plus souvent les questions posées sont dérisoires et les problèmes résolus en faisant redémarrer la machine, voire en la branchant. Cependant, les deux acolytes de l'IT Crowd (soit "département informatique" en français) sont méprisés et relégués dans les sous-sols moisis de l'entreprise. L'histoire commence quand le patron décide d'engager un nouveau manager afin de mieux gérer les relations entre l'IT Crowd et les autres employés : l'heureuse élue s'appelle Jen (au milieu du canapé donc) et elle n'y connaît absolument rien en informatique.

Comme on le voit, le point de départ est un renversement intéressant : l'ordinateur qui régit nos vies de façon croissante est ici relégué au second plan. Alors qu'on présente de plus en plus les petits génies de l'informatique comme les futurs maîtres du monde, ou comme des super-héros (en témoigne par exemple Die hard 4 qui joue sur cette tendance), ici ce ne sont que des rebuts, des êtres au rancart. Le geek (soit une personne obsédée par l'informatique et tous ses dérivés, tendance représentée par Roy) voire sa variante lourde le nerd (un geek totalement handicapé dans les relations sociales, tendance représentée par Moss) sont des perdants de la vie que l'on oublie une fois qu'on les a utilisés. Quant aux gens "normaux" (Jen comprise), ils sont absolument ignorants en matière d'informatique, au point de croire que l'Internet est une petite boîte noire avec un voyant qui clignote.

Bien sûr, tout cela est caricatural, mais c'est ce qui est comique. Toutes les valeurs sont attaquées une par une au cours des 18 épisodes diffusés à ce jour : le patronat (malhonnête et abusif), le travail (les employés rivalisent d'incompétence et ne font rien de leurs journées), la religion (des prêtres sont accueillis par un "fuck you" retentissant), la loi (voir la parodie des messages contre le téléchargement). Même les handicapés, les mendiants et les vieux sont moqués, avec cette outrance qui aboutit à une forme de nonsense bien anglais. On en veut pour preuve Richmond, l'ancien employé modèle qui a un jour découvert le groupe de musique gothique Craddle of Filth ; désormais indésirable, il a été relégué dans la cave, près d'une machine qui clignote, devenant une espèce de vampire dépressif.

Tout cela nous décrit un monde à l'envers où le rire va prendre une coloration carnavalesque. Non seulement les valeurs sont inversées, caricaturées jusqu'à l'absurde, mais on ne s'intéresse plus qu'au bas corporel (pour reprendre les mots de Bakhtine au sujet de Rabelais). On parle de menstrues, d'excréments, de pets, mais aussi de sexualité. Le second patron de la boîte est ainsi une sorte de Priape qui est excité par tout et n'importe quoi. Les barrières tombent rapidement et tout le monde couche avec tout le monde à la faveur d'une fête.

J'oubliais l'essentiel : c'est aussi très drôle (en raison notamment de ce que j'évoque plus haut) et on peut donc se faire plaisir avec un spectacle régressif, tout en se donnant des airs d'intello. J'ai essayé ; on peut.

5 mai 2009

Imaginales 2009, les nominés


Devine qui est nommé pour le prix des Imaginales dans la section "Œuvres pour la jeunesse" ? Je te donne un indice : il est dans la liste suivante qui retranscrit le début des nominés (je te l'ai mis en gras pour pas que tu le rates) :

ROMAN FRANCOPHONE
Ange, La légende des tueuses démons, Tome 1 : Le grand pays, Bragelonne
Edouard Brasey, Les chants de la Walkyrie, Belfond
Armand Cabasson, La Dame des MacEnnen, Glyphe
Jean-Philippe Jaworski, Gagner la guerre : récit du vieux royaume, Les Moutons Électriques
Christophe Lambert, Le Commando des Immortels, Fleuve Noir

ROMAN ÉTRANGER TRADUIT
Steve Cockayne, Légendes du pays, Tome 1 : Vagabonds et insulaires, trad. Michèle Charrier, Pygmalion
David Anthony Durham, Acacia, Tome 1 : La guerre du Mein, trad. Thierry Arson, Le Pré au Clerc
Hélène Kushner, À la pointe de l’épée : un mélodrame d’honneur, trad. Patrick Marcel, Calmann-Lévy
Ian McDonald, Roi du matin, reine du jour, trad. Jean-Pierre Pugi, Denoël
Terry Pratchett, Les annales du disque monde, Tome 30 : Timbré, trad. Patrick Couton, L’Atalante

ŒUVRE POUR LA JEUNESSE
Fabien Clavel, Les Gorgonautes, coll. Royaumes perdus, Mango
Christine et Madeleine Féret-Fleury, Atlantis, Tome 1 : L’héritière, Hachette
Walter Moers, Le maître de Chrecques, trad. François Mathieu, Panama
Licia Troisi, Chroniques du monde émergé, Tome 1 : Nihal de la terre et du vent, trad. Agathe Sanz, Pocket
Eric Pauwels, Le voyage de Gaspard, trad. Eliza Smierzchalska, Éditions de l’Oeuvre

NOUVELLE
Lionel Davoust, "L’île close", in De Brocéliande en Avalon, Terre de Brume
Lionel Davoust, "Bataille pour un souvenir", in Identités, Glyphe
Kelly Link, "Animaux de pierre", in La jeune détective, Denoël


Si tu veux la liste complète, tu n'as qu'à aller voir sur leur site. Maintenant, je te laisse, je dois manifester mon exaltation avec le recueillement silencieux qui me caractérise.

4 mai 2009

Jouons un peu (en attendant la mort)


Comme je sais que tu t'inquiètes de la fièvre porcine qui déferle sur nos riantes contrées (j'ignore si on en parle aux infos en Hongrie, mais je suis sûr qu'on s'y fait aussi du mauvais sang), j'ai décidé de te remonter le moral et d'inaugurer une nouvelle catégorie de message concernant l'une de mes obsessions : les jeux (tu trouveras donc tout ce qui est relatif aux jeux dans le libellé : Pour ceux qui aiment les jeux ; pratique, non ?).

Tu vas me dire : quel est le rapport ? Attention, l'explication arrive... En effet, j'ai acquis récemment un jeu qui fait fureur chez les connaisseurs et qui s'intitule Pandémie. Le principe du jeu est que quatre maladies se répandent sur le monde et qu'on doit les contrer en se baladant de ville en ville. Heureusement, les joueurs ont des pouvoirs spéciaux qui permettent qui de guérir plus vite, qui de déplacer les équipes, qui de construire des laboratoires, qui de découvrir plus rapidement les remèdes. Le jeu est extrêmement tendu, mais il appartient à cette catégorie de jeux à la mode appelés "jeux de coopération". L'union faisant la force, tous les joueurs s'unissent contre le plateau pour tenter de l'emporter.

Je te sens intéressé. Va donc voir sur Tric-Trac (le site le plus complet sur les jeux de société) où une fiche sur Pandémie t'attend. Évidemment, il faut partir du principe que la mise en jeu est une manière de supporter le réel, sinon on risque de trouver ça d'un horrible mauvais goût. Je te renvoie à la théorie de Winnicott sur l'objet transitionnel. Bon jeu !

3 mai 2009

Bonga à Budapest


Ce jeudi dernier, Bonga (Angola) passait au Mupa, une des grandes salles de Budapest. La rencontre prenait, en tout cas à mes yeux, une grande valeur symbolique. Pourquoi ?

Eh bien d'abord à cause de Bonga. L'homme est né en Angola en 1943, du temps de la colonisation portugaise. Il a gagné le Portugal pour devenir champion du 400 mètres (il s 'appelait encore Jose Adelino Barcelo de Carvalho à l'époque). Il a pris le nom de Bonga pour poursuivre une carrière de musicien dissident. Suite à cela, il doit s'exiler à Rotterdam puis à Paris. Parmi ses titres de gloire, il a repris le fameux "Sodade" presque vingt ans avant Cesaria Evora.

Jeudi soir, il chantait donc au Mupa (Müvészetek Palotàja, ou Palais des Arts), en bord de Danube, à deux pas du Théâtre national. Le public était en grande partie hongrois, avec quelques Angolais, Portugais et Français aussi (on devait être quatre en tout). Nous avions donc un chanteur chantant en portugais et en kimbudu (une des langues les plus parlées en Angola), devant un auditoire de Hongrois. La communication s'est faite en anglais, par défaut. Les deux pays ne se connaissent pas du tout, n'ont aucune histoire en commun, si ce n'est d'avoir connu des années de dictature et un attachement à une langue menacée. C'était suffisant.

Bonga a chanté de sa voix éraillée, rauque et belle, jouant de son dikanza (j'avoue ne pas avoir retenu le nom quand il l'a expliqué, alors je suis allé chercher). On voit l'instrument sur la photo, symbole d'un retour aux sources de la tradition musicale angolaise. La musique de Bonga réussit ce tour de force d'être à la fois triste et gaie. Bref, en une soirée, on a mélangé des continents et des cultures, des pays et des histoires. C'était bien.

2 mai 2009

Hadopi à l'arrêt


J'ai encore failli mourir ce soir (de rire, je te rassure). Je regardais The IT Crowd, une série anglaise dont je te reparlerai bientôt, dès que j'aurai fini en fait.

Tu connais les petits films énervants qui apparaissent au début des DVD que tu as achetés et qui te disent tout ce que tu risquerais si tu les avais copiés (c'est-à-dire que seuls les gens honnêtes doivent se farcir ce pensum qui milite paradoxalement pour le téléchargement) ? C'est agaçant, non ?

Eh bien voici comment la série sus-citée parodie la chose : le lien sur You tube en anglais. En voici un autre sous-titré.

PS : Je viens de réussir pour la première fois à ajouter une vidéo sur ce blog. Joie et fierté sont de mise.

1 mai 2009

A bas la pub !


Ah, ah, ah ! Excuse-moi, j'en ris encore ! Ah, ah, ah ! C'est tellement drôle ! Je t'explique : je me trouvais sur le site du Monde, endroit sérieux et réservé aux personnes de bonne compagnie, quand je tombe sur une publicité qui m'a fait rire aux éclats.
Des images d'accidents s'affichent l'une après l'autre : une voiture dans un abri-bus, une voiture dans une bouche de métro, une voiture dans un bateau sur le port, etc... Puis arrive le slogan : "Oui, nous louons aussi aux femmes !"
Excellent, non ? Ah, ah, ah ! Non, tu n'as pas compris ? En fait, cette publicité nous suggère habilement que les femmes, ces êtres qui ne savent pas lire une carte routière, qui sont tout entières tournées vers le superflu et la coquetterie, ces éternelles mineures, ces corps sans âmes, ces utérus sur pattes, bref ces femmes ne savent pas conduire !
Par un excellent retournement du cliché... Non, en fait, il n'y a pas de retournement du tout. Cette compagnie de location de voitures (j'ai oublié leur nom : c'est pas Hertz, ni Avis, ni Europcar, ni Budget, ni Rentacar ; je me souviens juste que leur nom est contenu dans le mot "sexiste"), cette compagnie, disais-je, ne fait que véhiculer les mêmes stéréotypes machos de ceux qui massacrent les gens en fonçant dans leurs bolides.
Je propose donc, en représailles, d'aller planter leurs bagnoles de location dans les bureaux de leur compagnie. Comme excuse, tu diras que tu es une femme. Moi, pour la peine, je vais prendre le train.