24 octobre 2016

Il y a dix ans : La Cité de Satan

En septembre 2005 sortait mon septième roman. J'avais décidé de partir en direction de l'antiquité et du roman-feuilleton. J'ai donc écrit La Cité de Satan, un péplum uchronique (un peu) steampunk.

Mes influences principales étaient Les Mystères de Paris pour le feuilleton (j'en ai repris le goût pour l'argot ainsi que la forme) et aussi Quo Vadis ? de Sienkiewics. Mon but, dès le départ, était d'écrire une sorte d'anti-Quo Vadis ? dont je trouvais le prosélytisme fatigant, d'autant qu'on le retrouve dans la plupart des péplums à sujet religieux (Agora a créé depuis un fascinant contre-exemple). C'est ainsi que j'ai trouvé mon titre : La Cité de Satan (renversement de La Cité de Dieu d'Augustin) et mon sous-titre : Les Mystères de Lutèce. La dernière influence était la magnifique biographie de l'empereur Julien de Lucien Jerphagnon qui m'a donné mon point de divergence (depuis, j'ai raconté l'événement dans la nouvelle "Comment le dieu vint à Julien").

Le résultat ? Julien n'est pas mort en 366. Il a régné longtemps sur Rome et a réussi à remettre en place le paganisme. Un millénaire et demi plus tard, à Lutèce, on célèbre cet anniversaire dans une ambiance un peu spéciale : les Galiléens (les Chrétiens au cas où tu ne l'aurais pas compris) remuent et un champion insaisissable baptisé le Colosse terrorise la ville. On suit notamment le jeune Dumnacos qui rentre juste de campagne et doit choisir entre devenir un Romain bon teint, renouer avec ses racines gauloises ou se laisser tenter par la secte galiléenne.

À la relecture, je trouve que j'ai bien brossé mon décor. Je l'ai trouvé riche sans être trop pesant. Les adaptations des éléments romains dans leur variantes uchroniques restent efficaces : le vapor (sorte de gaz naturel expliquant la révolution industrielle à la place du charbon), les arènes sous verrière, les aqueducs devenant moyens de transport, le sercot (l'argot de l'époque), etc.

Les personnages sont assez bien campés, bougent fluidement sur la toile de fond. Cela donne des scènes agréables à lire, assez vives. Je me suis notamment inspiré d'Hugo avec Notre-Dame de Paris et Les Misérables pour donner de l'ampleur à tout cela. Mon regret principal sur ce point est d'avoir rebaptisé son roman fictif Les Misérables de Lutèce. J'aurais dû mettre directement Les Mystères de Lutèce, ç'aurait été plus joli et plus intéressant, bref, plus élégant. Aujourd'hui, je varierais davantage les sources de mes exergues, notamment en ajoutant des passages inventés du Satyricon (sur lequel je travaille depuis quelques années avec des nouvelles comme "Sur un fragment perdu du Satyricon", "Les Nocturnes" ou "Priape le rouge").

Voilà pour le positif car, pour le reste, rien ne me va.

En effet, le roman manque terriblement d'une vraie colonne vertébrale. On ne sait pas où il va, ni ce qu'il raconte exactement. Le rythme fait défaut et le livre paraît à certains moments trop court, trop long à d'autres. Aujourd'hui, je corrigerais cela en retravaillant la progression dramatique, notamment en m'appuyant sur les manuels de scénario que j'ai lus depuis, histoire de donner une véritable structure à l'ensemble et de conserver une tension tout du long.

Deuxième erreur de ma part, je cherchais à travailler sur l'aspect déceptif du roman de genre (je devais avoir juste découvert le mot) : en gros, il s'agit de ne pas répondre aux attentes légitimes du lecteur. Cette approche est intéressante mais très difficile à manier et je m'y suis cassé les dents, en particulier sur l'aspect uchronique. Dans mon idée de départ, la richesse du monde uchronique devait se suffire à elle-même. Sauf que cela ne fonctionne pas ici. J'imagine que nombre de lecteurs ont dû se demander tout au long du roman : mais pourquoi me raconte-t-il ça ? Et c'est vrai que ce n'est pas clair (même pour moi). Il manque donc un lien avec notre propre monde, quelque chose qui justifie ou explique cet écart (quand bien même mes extrémistes galiléens sont devenus plus effrayants dans le contexte actuel).

En fait, je pense que la solution à tous ces problèmes serait de fixer un nouvel enjeu à cette histoire tout en le liant à l'aspect uchronique. Pour l'instant, j'en suis resté au stade du clin d'œil avec le personnage de Fabius Pictor Pictor, en référence au Maître du Haut-Château de Dick. Cela pourrait concerner le fait que les Galiléens pensent pouvoir mettre en place la Cité de dieu à Lutèce (notre monde)…

Pourquoi pas ? Cela me permettrait de tout relier à ce thème précis et de corriger ainsi les problèmes de rythme et de tension. Et surtout d'avoir une fin que ne soit pas aussi décevante (alors qu'elle ne se voulait que déceptive). Il serait bon cette fois de lire vraiment La Cité de Dieu (honte à moi ! je ne l'ai toujours pas lue).

Je me souviens qu'à l'époque, l'écriture du roman avait été un peu chaotique (ce qui n'est pas bon signe, en tout cas chez moi). Contrairement aux précédents livres, j'avais dû, sur le conseil avisé de mon éditrice Célia Chazel, ajouter des chapitres pour développer le monde et faire comprendre mieux les motivations des différents camps. Les chapitres sur les druides et le prologue en font partie : ils améliorent nettement le roman. Quant à la couverture de Julien Sorel, superbe, elle m'a poussé à écrire un chapitre exprès pour avoir la scène décrite dans son dessin.

Au final, La Cité de Satan est peut-être mon roman qui a le moins bien marché. Les ventes ont été si ténues que Mnémos commençait à douter de mes capacités, surtout après le succès plus que réduit de mon précédent ouvrage. Heureusement pour moi (et pour toi ?), ils ont su être patients.

11 octobre 2016

Héros qui comme Ulysse est paru

A peine rentré des Halliennales (c'était chouette !), j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres le dernier travail parascolaire effectué pour Étonnants Classiques. En fait, le livre est paru fin août mais je t'en parle maintenant. Et puis, je suis tout heureux d'avoir enfin collaboré avec Isabelle Périer sur ce type de projet !

De quoi s'agit-il donc ? Une anthologie sur le thème du héros : Héros qui comme Ulysse (le titre, très réussi, n'est pas de nous). On passe de l'antiquité à l'époque moderne, passant par le moyen-âge et l'époque moderne, en étendant le corpus jusqu'à Tolkien et Bordage parce qu'ils le valent bien. Pareil pour le cahier photos qui réunit une poterie antique et l'affiche du dernier Avengers. Et puis quelques mots sur Excalibur de Boorman.

C'est principalement à destination des cinquièmes pour répondre au sujet "Héros, héroïnes et héroïsmes" mais on a essayé de rendre le tout assez riche pour qu'on puisse l'utiliser aussi dans d'autres circonstances. Bref, fais-toi plaisir !

4 octobre 2016

Halliennales 2016

Salut à toi, stalker en détresse. Pour la première fois, je serai présent aux Halliennales (c'est à côté de Lille) ce samedi 8 octobre pour dédicacer mes ouvrages, notamment L’Évangile cannibale et Métro Z.

Et puis, à 15h, je participerai à la table-ronde consacrée aux zombies, le thème de cette année comme tu l'auras sans doute deviné aux nombreux indices disséminés dans cette note.

Des questions ? Non. C'est bien ce que je pensais...