18 mai 2022

Les Enfants du Préventorium est (presque) paru


Le roman arrive le 20, soit dans deux jours. Je poste cela en avance parce que je serai aux Imaginales dans les prochains jours et incapable de me connecter dignement.

Qui sont les enfants du Préventorium ? Des enfants enlevés à leurs parents avant l'âge de trois ans parce qu'ils présentent des compor-tements jugés déviants. Enfermés dans le Préventorium, ils sont traités à l'ataraxine, un médicament révolutionnaire, pour être « soignés ». Mais certains semblent développer d'étranges pouvoirs. Quand le plus jeune d'entre eux tombe malade, ils décident de s'évader pour le ramener à ses parents.

C'est un projet qui remonte puisque j'en avais déjà parlé dix ans auparavant à Benjamin Kuntzer quand il dirigeait la collection Baam (où j'avais donné Le Miroir aux Vampires). Mais la collection s'est arrêtée au même moment. En 2020, lorsque j'ai eu l'opportunité de participer de nouveau au Feuilleton des Incos et j'ai repris cette idée ancienne qui marchait dans les pas du manga Akira, avec des enfants et des pouvoirs enfermés dans un centre.

Autant mon titre précédent chez Fleurus se voulait amusant, autant celui-ci propose un univers SF sombre où le pire est assez sûr. Tu n'as qu'à voir la bande-annonce pour t'en rendre compte. Enfin, je suis heureux de pouvoir te proposer cette histoire que je portais en moi depuis si longtemps.

8 mai 2022

Il y a dix ans – Le Miroir aux Vampires 3


Pour commencer, je dois t'avouer une petite tricherie. D'ordinaire, pour cette rubrique, je relis mes romans dix ans après leur publication, au mois près quand je peux. Bon, avec le temps, il y a des fluctuations. Ces dernières années, j'ai souvent eu du retard. Là, j'ai commis l'excès inverse. Je n'ai pas tenu : après avoir relu les tomes 1 et 2 du Miroir aux Vampires, j'ai enchaîné avec le 3.

Celui-là est pourtant paru en avril 2012, soit environ un an après le tome 1. En termes de publication, c'est assez idéal. Pour la couverture, j'ai vu une de mes idées acceptées pour la première (et à ce jour, dernière) fois. Le tome 1 montrait un miroir ; il était brisé dans le tome 2. J'ai donc proposé dans le 3 de montrer seulement des éclats de verre. Je ne suis pas fan des photos retouchées mais j'ai aimé ce que la direction artistique a fait de cette idée (je lis sur le livre qu'il s'agit d'un certain Stéphane Desbenoit).

Pour les deux premiers tomes, Twilight a d'abord été mon (anti-)modèle, puis ce fut Buffy. Je pensais avec le dernier m'inspirer davantage de son spin-off, Angel, dont l'ambiance est plus sombre et plus urbaine. J'ai poursuivi les aventures de mon héroïne à Budapest, creusant toujours le sillon autobiographique puisqu'elle se retrouve à enseigner au lycée français de Budapest où j'ai moi-même été professeur.

Mon but était de finir aussi dans une tonalité vraiment épique, après être passé par un épisode intimiste et l'autre plus espionnage. Je voulais des bastons à grande ampleur, que Léa embrasse enfin sa condition. Mais je voulais aussi qu'elle ait un groupe autour d'elle. C'est ainsi que j'ai inventé Jérémie, le geek cool, appelé à revenir dans Décollage immédiat. Et aussi Imane, revenue récemment dans le cycle de Nixi Turner et les Croquemitaines. Lili n'est pas encore revenue mais j'ai beaucoup apprécié les personnalités de ce groupe, chargé de la détente comique.

À la relecture, je dois dire que j'ai lu le roman avec énormément de plaisir. Le rythme me convient tout à fait, mes blagues m'amusent tout seul. Il y a des rebondissements. Bref, je me suis éclaté ! Franchement, à part la fin qui me semble manquer de force, et un chapitre que j'enlèverais, je suis vraiment satisfait de ce bouquin. La trilogie propose ainsi une belle montée en puissance, à la fois au niveau des enjeux, de la tension et de l'envergure de l'univers.

Malheureusement, je te disais que le tome 2 était passé inaperçu, le 3 n'a quasi pas été lu. Une vraie déception alors que je considère que c'est le meilleur des trois. Cela me rappelle la fois où je me suis retrouvé invité dans mon ancien lycée pour le tome 1. J'étais accompagné pour l'occasion d'une attachée de presse et d'une éditrice stagiaire de chez J'ai lu. À part le lycée où l'accueil était très sympa, on avait erré dans Compiègne toute la journée. J'ai un souvenir agréable mêlé d'un bon parfum de louze. J'avais un peu de peine pour mes deux accompagnatrices qui s'étaient fourvoyées dans cette galère.

Cela éveille d'ailleurs un autre souvenir. Pour ce même cycle, j'avais été invité dans une médiathèque normande. Benjamin Kuntzer, le directeur de collection, m'avait accompagné. On s'est retrouvé devant une classe de secondes, absolument mutique et amorphe, prévenue au dernier moment. On a eu beau leur proposer un numéro de duettistes impayable, la rencontre s'est finie de nouveau en louze intégrale. Seul le silence répondait à nos vannes. Le destin…

Quoi qu'il en soit, je ne regrette aucunement cette aventure. Cette relecture m'a conforté dans la certitude qu'il faut donner une nouvelle chance à ce cycle qui, en tant que lecteur, est un de ceux que je préfère. Je l'ai relu comme on visionne en rafale une série télé. Et j'espère bien qu'un jour, tu pourras lire toute cette histoire de stryges et de vampires. C'est tout le mal que je te souhaite.