4 mai 2011

Le Miroir aux Vampires. Extrait 1/3


Voici un premier extrait du Miroir aux Vampires. Comme je te le disais tantôt, le motif du miroir me semble sous-exploité dans la littérature vampirique. Ici, tu en trouves une occurrence. Quant aux vampires, j'ai également travaillé sur leur apparence dont tu as aussi un aperçu.


On a parcouru lentement le tour de la place en faisant du lèche-vitrine. À un moment, on est passées devant un marchand de miroirs. Nóra n'avait pas l'air intéressée ; elle a continué sa route vers le magasin suivant. Les lumières y apparaissaient, démultipliées.

Moi, j'ai été arrêtée par une énorme glace qui trônait au milieu des autres. Les dorures sur les côtés me rappelaient étrangement celle qui trônait dans notre chambre à l'internat. J'allais appeler ma cobox pour lui montrer quand un détail a attiré mon attention.

Je n'ai pas vraiment compris ce que je voyais sur le moment. Il m'a fallu quelques secondes pour assimiler.

Un homme passait derrière moi. Je voyais son reflet dans le miroir situé à droite de celui que j'avais repéré. Puis, il a disparu avant de réapparaître dans une glace située à gauche.

Le miroir du centre n'avait pas réfléchi son image !

Je me suis retournée. Le gars était un grand mec chauve à l'air complètement banal. Mais quand il a vu que je le fixais, il m'a retourné mon regard. Sa bouche s'est tordue en une grimace. Il a fait un pas dans ma direction, menaçant.

Et puis, comme s'il se rappelait quelque chose, il s'est arrêté. Il a reculé dans la foule pour s'y fondre.

La peur aurait dû me clouer sur place. Et pourtant, une force inconnue m'a poussée vers lui. J'ai commencé à le suivre.

Il y avait beaucoup de monde dans les allées du marché de Noël. Heureusement, je distinguais son crâne lisse sur lequel se reflétaient les éclairages de la place.

Il s'est tourné vers moi. Il savait que j'étais sur ses talons. Alors, il s'est mis à accélérer. À mon tour, j'ai marché plus vite.

L'homme se tenait devant moi.

Il ouvrait une bouche toute ronde, garnie d'une rangée de dents. C'était exactement la vision que j'avais eue dans la forêt de Compiègne. J'ai failli mourir de trouille. Pourtant, j'ai senti dans mes veines comme une injection d'adrénaline. Tout mon corps a été fouetté d'un coup.

Au lieu de me pétrifier, je me suis mise à voir les choses d'une façon complètement détachée. C'était bien un vampire que j'avais en face de moi, avec sa gueule de sangsue.

Image : source hemospat.com

2 commentaires:

charlotte a dit…

cobox ?
copine de dortoir ?

Hâte d'avoir le deuxième extrait

CLAVELUS a dit…

C'est ça. C'est du vocabulaire que j'ai entendu dans la bouche de copains internes.