25 septembre 2011

Le Miroir aux Vampires 2. Extrait 1/3


Premier extrait du Miroir aux Vampires 2 - La Légion des Stryges à paraître le 5 octobre.

Léa se retrouve à Paris et commence à profiter de l'espace pour voler et découvrir les lieux.
Comme tu peux t'en douter, elle ne va pas rester la seule stryge à errer dans le ciel parisien.


Je suis arrivée devant la grande pelouse. En été, elle était toujours couverte de gens. Là, il n'y avait personne.

Alors, j'ai couru.

L'air s'est engouffré dans mon blouson ouvert, m'a caressé le ventre, effleuré le torse, chatouillé la gorge. J'ai senti derrière des bras immenses qui s'ouvraient, se déployaient à l'infini.

La sensation était intense. Mes pas devenaient de plus en plus légers sur le sol. Et puis, tout à coup, je n'ai plus touché terre. Je flottais. Il était temps, j'atteignais le bout de la piste. Le bassin, vidé en révision de l'hiver, arrivait devant moi. J'ai donné un dernier coup de pied sur le bord et je me suis élevée dans les airs.

Cette impression !

C'était comme si des filins avaient été attachés directement sur mes omoplates. Mes ailes grandissaient encore. Elles allaient embrasser le monde entier.

Au dernier moment, j'ai aperçu le bâtiment de briques qui me barrait la route. Par réflexe, j'ai levé mes bras en protection devant mon visage. Il était trop tard. J'allais percuter ces murs rouges !

Rien ne s'est passé. Malgré moi, les deux membres rivés à mes épaules ont battu doucement. J'ai vu passer l'immeuble en dessous de moi. Puis la rue. Quelques voitures y avançaient paresseusement.

J'ai été prise d'un violent vertige. Mon vol m'a conduite au-dessus d'une barre d'immeuble, suivie d'une autre. Alors s'est étendu devant moi un grand espace dégagé, un rond-point avec un terre-plein central fleuri : la place d'Italie. Les lumières montaient vers moi comme des lueurs d'incendie. Tout était devenu jaune-orangé.

Un vent venu de l'est m'a déportée sur le côté ; je me suis rapprochée du sémaphore, l'immense sculpture surmontant le centre commercial Italie 2.

Les poutrelles se rapprochaient de moi à vive allure. Je me suis raccrochée tant bien que mal aux fils de métal qui tenaient tout ensemble. C'était beaucoup plus ferme que ce à quoi je m'étais attendue. Vus d'en bas, les câbles semblaient petits ; en réalité, ils s'avéraient énormes.

Je me suis posée sur l'un d'entre eux et j'ai escaladé la construction, m'aidant parfois d'un coup d'aile. Le métal était glacé sous mes doigts mais je m'en moquais. Il ne m'a pas fallu longtemps pour parvenir au sommet. De là, je dominais tout le XIIIe arrondissement. Et même au-delà.

Image : source www.miroir-decoration.com.

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