16 juin 2019

Il y a dix ans : L'Océan des Etoiles


En 2008 paraissait mon premier roman de science-fiction pour la jeunesse chez Mango. Il s’agissait également de ma première collaboration avec Audrey Petit qui venait de prendre la tête de la collection Autres Mondes. Je l’avais déjà beaucoup croisée au temps de Mnémos mais sans jamais qu’elle édite un de mes bouquins.

Pour L’Océan des étoiles, j’avais la tête pleine de space opera. J’étais parti du fait que tout le vocabulaire spatial s’inspire de celui de la marine. Bien sûr, j’étais loin d’être le seul à avoir remarqué le rapprochement : rien que dans la collection, il y avait déjà un volume de Loïc Le Borgne intitulé Marine des étoiles et Les Abîmes d’Autremer de Danielle Martinigol.

Mon idée était également de partir de la méconnaissance que nous avons des grands fonds marins. Si l’espace est l’ultime frontière, il me semblait que c’était également le cas des abysses. Je me suis donc documenté sur ces lieux extrêmes et toute la faune qu’on y trouve (notamment les crabes-yétis qui ont ma préférence).

Je sortais aussi de la vision de la série australienne Farscape et j’avais été fasciné par les vaisseaux biomécaniques. Et puis, j’avais envie de retrouver le plaisir du voyage spatial rencontré dans des bandes dessinées comme Le Scrameustache (série assez sous-estimée à mon sens) ou bien Valérian et Laureline. On retrouve des allusions à ces deux œuvres dans les titres de chapitres « Le fantôme du cosmos » et « Les orphelins des astres ». Et puis, la ceinture de Noô, barrière d’astéroïdes qui doit son nom aux Yeux d’Oo de Gérad Moncomble. Enfin, je ne pouvais pas faire l’impasse sur la référence au Nautilus et au combat contre la pieuvre.

Bref, il s’agissait pour moi d’un retour en enfance bienvenu. Comme j’avais envie d’une quête, je me suis fondé sur la légende arthurienne dont on pourra retrouver les grands jalons à travers les personnages. Ur, l’héroïne, incarnant le roi mythique.

Pour construire mon monde, je suis parti du principe que certaines civilisations avaient fusionné pour en revenir à leur noyau commun. Pour cette raison, j’ai donné un aspect résolument indo-européen à la société que je décris. Non seulement, on y retrouve la tripartition prêtre-guerrier-producteur, mais j’ai fondé tous les noms sur des racines indo-européennes, notamment celles qui renvoient aux états de l’eau.

Je me souviens qu’au moment de rédiger, j’ai eu du mal avec tout le vocabulaire spécifique aux vaisseaux spatiaux. J’ai dû m’arrêter à plusieurs reprises pour chercher le mot idoine afin de désigner les salles de commandes et leurs composants.

Au final, je trouve ce roman toujours sympathique et frais à la relecture. Je regrette juste la fin un peu abrupte. Malgré tout, l’histoire est devenue un jalon important de mon histoire du monde puisqu’elle fait le lien entre la terre abandonnée des hommes de Requiem pour elfe noir et un univers de planet opera encore inédit dont j’avais écrit une nouvelle pour un appel à texte qui date maintenant. J’espère que je pourrai t’en reparler un de ces jours.

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