31 décembre 2010

A la bonne heure


Histoire de bien commencer l'année 2011, je te propose d'aller lire le petit article que j'ai commis sur le Cafard cosmique à propos de la paralittérature.

Et puis, comme ça va être le moment des vœux, je pense à la Hongrie dont la démocratie ne se porte pas extrêmement bien depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau premier ministre Orbán et son parti Fidesz (soyons francs, les problèmes ne datent pas d'hier non plus). C'est assez inquiétant.

Heureusement pour moi, 2011 sera l'année du retour en France, pays où tout va pour le mieux, même si certains esprits chagrins établissent des comparaisons entre le premier ministre hongrois et notre bien-aimé président français. Bref, je quitterais l'Orbánie pour la Sarkozie ? 2011, année du cafard ?

Pour échapper au désespoir, il ne nous reste plus qu'à cultiver notre jardin. Donc : bon jardinage à tous !

PS : Afin de nourrir ta réflexion sur la paralittérature, voici une citation de Julien Gracq que je viens de trouver et qui établit deux nouvelles distinctions :
Il existe sans doute à chaque époque deux littératures simultanées, mais ce sont des littératures qu’on peut appeler sans hésiter la haute et la basse littérature : une littérature de créateurs et une littérature de monnayeurs, qui vulgarisent pour les lecteurs attardés la production au ton d’avant-hier. Il n’y pas là la moindre cause de trouble critique. Ce qui est nouveau depuis plus d’un siècle, c’est l’existence simultanée de deux littératures de qualité — disons d’un côté une littérature de « rupture », au sens où on parle d’un obus de rupture, dans laquelle prennent place Rimbaud, Lautréamont, Mallarmé, Jarry, Claudel, le Surréalisme — et de l’autre une littérature de tradition et de continuité où s’aligneraient non moins certainement Flaubert, Anatole France, Barrés, Gide, Mauriac, Montherlant.

Julien Gracq, Pourquoi la littérature respire mal ? (1960)

6 commentaires:

Charlotte Bousquet a dit…

Lu ton article sur les paralittératures.Je ne suis pas nécessairement d'accord avec toi sur tout ( ou avec ce professeur d'hypokhâgne)en particulier sur la volonté de l'auteur de vouloir innover ou être original absolument, mais c'est parce que j'ai la même réserve avec la peinture : le rapport de l'artiste (écrivain, peintre) à son oeuvre est moins aisément classable et par ex. je suis beaucoup plus sensible à l'oeuvre de Diane Arbus (en photo, donc) qui a une démarche très innovante et très humaine mais pas nécessairement ce détachement esthétique qu'à Susan Doppler (photo aussi). Pour le reste, tu as raison... et tout le reste n'est que paralittérature.
Quant aux dérives sécuritaires hongro-françaises...
Bruxelles, Bruxelles, monre plaine!

CLAVELUS a dit…

C'est la définition de l'œuvre littéraire que propose Jauss que j'ai suivie. Elle me semble, à moi aussi un peu restrictive, et pourrait mieux convenir à ce qu'on appelle généralement un "chef d'œuvre".
J'ai lu un article récemment qui mettait en parallèle une littérature d'innovation et une littérature de tradition. Mais je ne sais plus qui établit cette distinction.

CLAVELUS a dit…

J'ai retrouvé : c'est Julien Gracq qui prône la coexistence d'une "littérature de rupture" et d'une littérature de tradition". C'était évoqué à propos de l'entrée des "Mémoires" de De Gaulle dans les programmes de français de Terminale.

Voici l'article qui n'en dit pas beaucoup (à creuser donc): http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/12/25/polemique-sur-de-gaulle-ecrivain_1457774_3260.html

Charlotte Bousquet a dit…

J'aime mieux et de beaucoup l'approche de Gracq. N'ayant pas lu De Gaulle, je ne saurai dire s'ils 'agit ou non d'une bouse ou de littérature (et puis Revel et Barthes,avec tout le respect que je leur dois, ne sont pas exempts de... taches, l'un avec des lieux communs dans fragments du discours amoureux, l'autre avec Sur Proust qui est fort discutable)... Considérant DG, ne s'agit-il pas avant toutd'un témoignage politique et historique, comme ont pu en faire Talleyrand ou... César ? Bref, pour en revenir à Gracq, vive lui...
Je viens de toruver une bonne

nicolas a dit…

J'aime bien la distinction que propose Gracq, mais il faut dire que je suis un inconditionnel du Flacon enrobé et du Cirage des vitres...

CLAVELUS a dit…

Il ne s'agit pas plutôt du "Virage des thyrses" ? (que je n'ai pas lu puisque ce snob refuse que ça sorte en poche)