9 février 2011

Ultraviolet ou l’impossible reflet


Rassure-toi, je ne parle pas de l'ignoble film homonyme avec Milla Jovovich mais d'une mini-série britannique en six épisodes diffusés en 1998. Je ne l'ai pas vue dans les meilleures conditions, étant donné que je n'ai pu mettre la main que sur une édition en version française uniquement.

Nous sommes de nos jours en Angleterre. Une sorte de milice secrète en lien avec l'Église est engagée dans une lutte à mort avec les sangsues ou les codes 5, autrement dit les vampires. C'est encore une histoire de conspiration. Michael, un policier, découvre que son meilleur ami est un vampire. Il se retrouve pris malgré lui dans cet affrontement.

La série a pas mal vieilli. Outre le doublage assez mauvais, l'image est terne, les acteurs ne sont pas vraiment mis en valeur (il y a pourtant Idris Elba et Stephen Moyer qu'on retrouvera respectivement dans The Wire et True Blood avec des rôles autrement plus marquants.) Les décors font un peu minables et les rares scènes d'action manquent de tonus.

Étrangement, cette platitude visuelle participe d'une forme de réalisme. Les décors froids et bétonnés qui reviennent souvent en plans de coupe ôtent tout esthétisme. De même, le physique des acteurs, finalement très commun, nous rend les personnages très proches. Et tant pis pour le rêve.

Mine de rien, la série aborde de nombreuses problématiques de science-fiction sur la survie de l'espèce vampirique et sa reproduction. Contrairement à ce qu'on pourrait attendre au départ, le thème de la foi n'est pas exploité. Mais la conspiration est à la fois bien distillée et bien troussée.

J'en viens à la meilleure idée de la série : le reflet. Les vampires non seulement ne se reflètent pas dans les miroirs mais ils n'apparaissent sur aucun écran. Pire, on ne peut ni les filmer, ni les enregistrer. Cela donne quelques scènes très classiques mais assez fortes où le corps du vampire devient en quelque sorte évanescent : un dialogue enregistré où l'on n'entend que la moitié du dialogue, un homme qui combat seul. Cela remet le vampire à sa place de fantasme. Une sorte de double maléfique. Une "inversion des forces psychiques contre soi-même" (dixit le Dictionnaire des symboles).

Tout est ici affaire de regard (mais on peut regretter que la métaphore ne soit pas développée à fond). On utilise le miroir pour reconnaître les humains des vampires. On utilise les ultraviolets pour tuer ces derniers. Les flingues des flics comportent ainsi une extension avec un petit écran qui révèle aussitôt la nature de la personne visée. C'est simple, mais relativement efficace. À l'image de cette mini-série.

1 commentaire:

Charlotte Bousquet a dit…

Idris Elba ET Stephen Moyer ? Je me pâââme!