17 août 2012

Série de l’été 2012 : Joss Whedon rules 1/5 : Buffy contre les vampires (1997-2003)

Pour la petite série de cet été, j’ai voulu te proposer un panorama des cinq séries créées par Joss Whedon. 

L’idée m’est venue en chroniquant son film Avengers. Comme je n‘arrête pas de me référer à lui, autant t’expliquer pourquoi.

Buffy contre les vampires est la première série de Joss Whedon. Diffusée de 1997 à 2003, elle a connu 7 saisons. Elle fait suite à un film rigolo mais extrêmement mauvais dont Whedon était le scénariste. La série reprend où le film s’est arrêté : Buffy, jeune lycéenne écervelée, apprend qu’elle est désormais la Tueuse de vampires.

Beaucoup de gens se sont arrêtés à l’aspect volontairement kitsch et fauché de la série. En fait tout cela est assumé car nous sommes dans le second degré de bout en bout. Avec Buffy, rien n’est à prendre au pied de la lettre. Le titre même nous le signale suffisamment.

Je te raconte la scène d’ouverture qui est une mise en abyme du concept de la série : une jeune fille blonde et un garçon s’introduisent la nuit dans leur lycée. La fille est effrayée, le garçon frime et joue à lui faire peur. On se demande même s’il n’est pas un vampire. Mais non, la blonde, à peine rassurée sur le fait qu’il n’y a personne d’autre qu’eux dans les parages, se transforme en vampire et tue le rouleur de mécaniques.

On ne peut faire plus clair. Buffy est le renversement des films d’horreur habituels où les filles sont condamnées à hurler de terreur et à se faire massacrer. Buffy est une super-héroïne qui devient le croque-mitaine des vampires. D’ailleurs, le propos féministe de la série devient de plus en plus flagrant avec le temps. La dernière saison est exemplaire à cet égard puisque Buffy devient une sorte de modèle universel de l’émancipation féminine.

La série débute plutôt comme une métaphore de l’adolescence où chaque monstre classique (Frankenstein, loup-garou, Mr Hyde, la momie…) est recyclé pour éclairer un aspect de cet âge. Mais on ne s’en arrête pas là car les héros grandissent, vieillissent, perdent leurs illusions. Les lignes de partage entre bien et mal se font plus floues à mesure du temps. Et les sept saisons ne racontent finalement que le passage à l’âge adulte.

L’une des forces de cette série, c’est sa richesse. Les scénarios sont généreux, on change souvent de ton, passant d’épisodes dramatiques à d’autres très drôles. Les dialogues et les personnages sont très importants pour cet aspect. La seconde force, c’est la continuité remarquable de la série qui fait évoluer ses héros sans les trahir. Des éléments sont sans cesse posés, repris parfois deux saisons plus tard, peaufinés, développés.

J’ai parlé de l’aspect kitsch mais il ne faut pas oublier que la série se permet certaines audaces de réalisation également. Visuellement, Whedon réalisateur affectionne les plans-séquences, peu fréquents à la télévision et qui donnent un sentiment de groupe très fort. Mais c’est surtout au niveau du son que l’on se lâche avec un épisode muet (« Hush »), un épisode sans musique (« The Body ») et un épisode chanté (« Once more with feeling »).

Après l’avoir vue intégralement une demi-douzaine de fois, je peux te dire que cette série est inépuisable. Pour les malades dans mon genre, une saison 8 est sortie en comics et une 9e est en cours.

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