Pour la petite série de cet été, j’ai voulu
te proposer un panorama des cinq séries créées par Joss Whedon.
L’idée m’est venue en chroniquant son film Avengers. Comme je n’arrête pas de me référer à lui, autant
t’expliquer pourquoi.
J’attendais beaucoup cette série au moment où
elle a été annoncée. J’en attendais beaucoup. Juge un peu le concept : une
entreprise propose à des clients richissimes des dolls, soit des humains dont
la personnalité a été effacée et entièrement reprogrammée en fonction de la
demande.
Whedon a repris des équipes qu’il connaissait,
à commencer par les acteurs. L’héroïne Echo est jouée par Eliza Duskhu
précédemment vue dans le rôle de Faith (Buffy et Angel). On
retrouve aussi des personnages secondaires interprétés par Amy Acker (Fred dans
Angel), Summer Glau (Angel et Firefly), Alan Tudyk (le
pilote dans Firefly) et Alexis Denisof (Buffy et Angel). Pareil
pour les scénaristes dont certains ont déjà bossé sur les séries précédentes de
Whedon.
La série n’a pas très bien marché auprès du
public, beaucoup mieux auprès de critiques. Au final, cela donne deux saisons
de treize épisodes chacune. L’histoire qui se met en place est bien sûr celle
de la Dollhouse mais aussi du personnage principal, Echo, qui a la
particularité d’avoir des restes de ses anciennes personnalités. On la voit peu
à peu récupérer ses souvenirs.
J’ai vu l’intégrale deux fois. La première
vision a été assez décevante pour moi. La série commence de façon très
épisodique, c’est-à-dire que les épisodes semblent trop indépendants les uns
des autres. D’autre part, il est difficile de s’attacher à un personnage qui change
de personnalité à chaque épisode. Enfin, Whedon a renoncé en grande partie à ce
qui fait sa force : l’humour. L’ambiance est très sérieuse, voire austère.
Et les personnages sont développés un peu tard, ne permettant pas de bénéficier
de la dynamique de groupe qui est le fondement des réussites précédentes de
Whedon (le Scooby Gang de Buffy, l’équipe de Angel Investigation, l’équipage
de Firefly).
Bref, Whedon s’est tiré une balle dans le pied
et il y a été aidé par la chaîne qui a insisté sur les épisodes unitaires et a
modéré les scénarios qui auraient pu mettre davantage en scène les fantasmes,
sexuels ou non, des différents clients de la Dollhouse.
Mais j’ai tout revu par la suite et mon
impression a beaucoup changé. Cette fois, j’ai vu les qualités de la série.
Whedon sait où il veut aller et la mythologie de la série est
présente assez rapidement. D’autre part, il sait exploiter son thème sans se
répéter : toutes les situations possibles avec le concept de départ sont
explorées une à une et les scénaristes parviennent à surprendre régulièrement.
Certains épisodes sont particulièrement
réussis et angoissants par les questions qu’ils soulèvent et dans la
réalisation. Ainsi, je te citerai « Man on the Street » qui semble
montrer que les gens sont prêts à remettre en place de nouvelles formes d’esclavage.
Ou bien « The Attic », véritable cauchemar, Whedon étant souvent très
bon dans les séquences oniriques.
L’ambiance générale de la série reste
durablement chez le spectateur. On repense souvent ces Dolls désactivées,
réduites à un état infantile et inoffensif, errant dans un décor parfaitement
zen, se livrer à des activités tranquilles comme la peinture. Finalement, sous
la douceur factice, ce sont les scènes les plus violentes.
Tu vas rire : il y a aussi des comics.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire