28 septembre 2023

Il y a dix ans : Nuit blanche au lycée


C'était le tome 2 des aventures de Lana Blum. Comme le premier se déroulait tout le temps en voyage, d'aéroport en aéroport, je voulais que ce livre-là se passe en huis clos. À nouveau, il fallait que le personnage soit menacé dans son intimité. J'ai donc choisi le propre lycée de Lana, Gustave-Caillebotte. Enfin, je devais traiter quelque chose qui m'effrayait. Mon choix s'est porté, après les OGM, sur l'extrême-droite. Vu la situation actuelle, je suis tombé juste. Le massacre d'Utoya avait eu lieu deux ans auparavant.

Pour l'inspiration, je suis allé voir du côté des Die Hard, surtout le premier, pour mettre en scène un personnage, Lana Blum, qui doit affronter des méchants surarmés avec les moyens du bord. En fait, j'avais prévu de mettre en scène des néo-nazis dans ce tome 2, dès l'écriture du tome 1, en donnant à mon personnage des origines juives marocaines. Son nom Blum, qui renvoyait aux plantes dans le premier volume, permettait aux méchants d'identifier Lana.

J'ai continué dans ce roman le fait de doubler l'histoire d'un mythe. Ici, c'est bien sûr celui du Labyrinthe que j'ai convoqué. Ce n'est pas un hasard si l'un des méchants est surnommé Mino-Thor. Tout le sous-sol de l'établissement Gustave-Caillebotte sert à se perdre. J'avais pris pour modèle le lycée Claude-Monet où j'avais effectué mes années de prépa littéraire. C'était un décor de choix notamment parce que le gymnase (où je n'ai jamais mis les pieds, je rappelle que j'étais en prépa littéraire) se trouvait en sous-sol.

En plus, en effectuant de recherches, j'ai découvert qu'une usine à gaz se retrouvait réellement sous le lycée. Elle débordait sur le parc de Choisy, en face. Pour un auteur, c'est un hasard merveilleux. J'ai pu développer mon intrigue en insistant sur la connexion avec les catacombes. D'ailleurs, ce roman est clairement la matrice du premier tome de Unlock, Échappe-toi des catacombes, qui en fait une sorte de spin-off.

Mon premier titre était Assaut sur le lycée mais l'éditeur trouvait cela trop martial. Comme pour le tome 1, on a donc modifié le titre en l'adoucissant. Mais, si on a perdu une allitération et une référence au film de Carpenter, on a gagné en double sens puisque cela renvoie aussi pour moi aux suprématistes blancs de l'histoire. J'ai aussi demandé les conseils d'un commissaire pour relire les passages où le RAID intervient.

En le relisant, je suis plutôt content du résultat. Le scénario est prenant et le passage dans le sous-sol offre une belle bascule. Je me demande si ce n'est pas le tome le plus efficace de la trilogie au niveau de l'action. Cependant, avec le recul, il manque un enjeu émotionnel pour le personnage principal. Dans le tome 1, Lana devait se réconcilier avec sa mère, dans le tome 3 avec son père. Ici, elle était censée se rapprocher de Jérémie mais il n'y a pas vraiment de problème entre eux. Ce qui fait que ma mécanique manque parfois un peu d'émotion à mon goût. Un jour, je rectifierai ça. En attendant, comme le tome précédent, il a été réédité dans la collection Heure Noire de Rageot.

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